CHAPITRE 71

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                              DIEGO 

Je ne sais pas ce que je fous dans de bar à attendre que Katherina se ramène, depuis le début, les discussions n'ont jamais servis à rien. Il n'y a pas moyen de négocier, avec eux, c'est tout ou rien.

Et rien n'est pas concevable.

Je veux juste que tout ça s'arrête, je crois que je suis arrivé à mon niveau de saturation, et il y a encore quelques mois je n'aurais pas cru ça possible. J'aspire à meilleur pour ma vie, pour la sienne aussi...

J'avale la dernière gorgée de mon cognac lorsque, du coin de l'œil, je la voix s'asseoir sur le tabouret à ma gauche. 

— Merci d'être venue. prononce Katherina, son parfum entêtant s'immisce dans mes narines.

J'ai hâte de pouvoir lui coller une balle entre les deux yeux pour qu'elle se taise une bonne fois pour toute.

Quand je repense à ce qu'elle a fait à Lolita, mes mâchoires se crispent et alors je ne pense plus pouvoir me tenir près d'elle plus longtemps sans lui exploser toute ma rage dans la figure. 

— Je voulais simplement vous annoncer que nous annulons tout, nous rentrons en Russie.

Ça sent le piège à plein nez, pourtant, je m'entends lui demander :

— Pourquoi ? 

— La femme de Ruslan est gravement malade, elle doit se faire soigner en Russie.

Je jurerais qu'elle guette mon expression en faisant référence à ma mère, la salope. Je reste de marbre, si Martina est malade, ça me fait une belle jambe, après tout elle m'a abandonné pour partir de l'autre côté du globe auprès de Ruslan. Je n'ai plus rien à voir avec elle désormais. C'est comme si elle était morte à mes yeux. 

— Quel dommage, vous nous quitter trop tôt. Je finis par lâcher avec dédain.

Un petit rire lui échappe, elle passe une main dans ses cheveux platine avant de rétorquer :

—Ruslan a quand même réussi à vous impacter , ce n'est pas tout à fait une défaite d'après lui.

— C'est quand même décevant qu'il n'est pas eu les couilles de venir m'impacter en face.

Katherina plisse les lèvres avant de hausser ses sourcils au ciel. 

— Votre insolence va me manquer, Diego Santos.

— Mais tu sais qu'on va se revoir, n'est ce pas ?

Je guette avec attention l'expression de son visage, croire à son baratin serait vraiment une erreur, ça ne peut pas être aussi facile. Rien n'est jamais facile. Pourtant son visage ne laisse rien paraître, j'imagine qu'elle a été entraîner pour ça aussi. 

— Je vous assure que non, nous avons récupérer énormément de part du cartel de Federico Sanchez, ça nous suffit, pour l'instant.

Je déglutis quand l'image de la mort de Federico me revient à l'esprit,  la détonation de l'arme avant que la balle ne se loge entre ses deux yeux  me frappe subitement. Et je me demande ce qui me retient de buter Katherina là maintenant. Mes mâchoires se contactent durement, je me lève, prêt à partir lorsque je sens sa main s'enrouler autour de mon bras. 

Je vais lui déboîter le bras si elle me lâche pas tout de suite. 

— Prenez soin de vous, Diego.

— Préoccupe toi de ta vie parce que je pourrais changer d'avis et t'enterrer vivante si ça me chante.

Elle ricane, encore une fois, avant de finir par me lâcher. Je me tire de ce bar avant de finir par mettre ma menace à exécution. 

***

— On ne sait pas, peut être que c'est vraiment vrai. Peut être que c'est vraiment finit ?

J'écoute Juan d'une oreille, le regard fixe sur la fenêtre. Je n'arrive pas à m'enlever de la tête les dernières révélations de Lolita, sur Guzman, sur ma mère. Je n'arrive pas encore à réaliser tout ce qui se joue, tellement que j'en oublie la bague de fiancaille dans ma veste qui est là depuis des semaines, à attendre que je la fasse glisser le long de son annulaire.

Oui, bien sur que j'aimerais croire que tout est bel et bien finis, que Ruslan et ma génitrice repartent vraiment en Russie et ne qu'ils ne remettront plus jamais les pieds sur le territoire mexicain. 

Mais je ne peux pas rejeter ce que mon instinct laisse présager, quelque chose de grave va arriver, je le sens au plus profond de mes tripes. Je sens que toute cette histoire va très mal se terminer.

— Moi je lui ferais pas confiance, il faut pas oublier qu'elle a été formée pour la foutre à l'envers à tout ceux qu'elle croise. ajoute Carlos, les jambes croisées sur le bureau.

Carlos a raison. Il vaut mieux pour nous de rester sur nos gardes et d'ouvrir l'oeil sur une éventuelle menace.

Mais en attendant, je veux profiter des quelques jours de paix que Ruslan m'offre avant de partir en guerre. Parce que chaque instant qui s'écoule me semblent être un précieux cadeau. 

Et parce que la mort ne prévient pas. 

Et parce qu'avant de mourir, je veux sceller notre amour avant que le tumulte ne déferle. Avant que les armes ne viennent briser notre bonheur fragile.

Je quitte le bureau sans un mot, pourquoi attendre une minute de plus alors que je pourrais faire d'elle ma femme, là, maintenant ?

***

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant