CHAPITRE 29 :

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DIEGO

Les regrets.

J'avais oublié combien ça pouvait consumer notre être.
Et si...finalement les choses s'étaient passées autrement ? Et si je n'avais pas décidé d'éteindre mes émotions quand mon géniteur m'enfermait dans ce placard chaque fois que le départ de ma mère le chagrinait ? Et si il n'aurait pas laisser toutes ces cicatrices sur ma peau ?

Peut être que tout se seraient passé autrement. Peut être que je n'aurais pas été terrifié par la plus belle chose de ce monde.

L'amour.

La déception que j'ai lu dans son regard est la pire des tortures, le pire dans tout ça, c'est que pas une seule fois je ne lui ai menti. Sa place n'est pas ici, elle n'est pas près de moi. J'ai passé suffisamment de temps avec elle pour voir les démons qu'elle abritait en elle, parce qu'au final, elle et moi sommes pareil. La paix, la guérison qu'elle cherche, ce n'est pas près de moi qu'elle la trouvera.

J'ai envie de croire que ce n'était juste pas le bon moment, ou qu'elle et moi n'étions pas fait pour ce monde.
Mais je préfère qu'elle me haïsse pour toujours plutôt que de la voir souffrir.

Je passe les portes de la maison de mon géniteur avec lenteur, ce foutu contrat de mariage à la main. Je veux récupérer mon argent et ne plus entendre parler de cette putain d'histoire. C'est la femme de ménage qui m'ouvre la porte, j'avance jusqu'au salon d'où s'échappe une forte odeur de tabac avant de tomber nez à nez avec Léo, qui ne cache pas sa surprise en me voyant. Il se lève en prononçant :

— Diego, assis toi je t'en prie ! S'exclame t'il avant de me faire signe de m'asseoir.

Je m'assois sur l'un des fauteuils face au canapé avant de faire glisser le contrat de mariage sur la petite table basse.

— C'est fait, dis-je simplement, dis moi comment récupérer mon argent.

Léo fronce ses sourcils avant de faire glisser ses lunettes sur son nez, il inspecte le papier avant de braquer son regard sur moi :

— Tu as épousé la fille Sanchez ?

— J'ai remporté ce foutu pari, où est mon argent ?
Un rictus lui échappe, ses yeux n'ont pas lâché ce contrat, comme si il peinait à y croire.

— C'est moi qui l'ai.

J'arque un sourcil et incline la tête en fusillant mon géniteur du regard :

— Excuse moi ?

— Tu te rappelles de Veneno n'est ce pas ? C'est lui qui est a l'origine de ce pari, il m'a donné ton argent car il savait que c'était toi qui le remporterait.

Mon sang ne fait qu'un tour, j'assimile tout. Pourquoi ce fils de pute m'aurait volé mon argent pour me le rendre ? Tout simplement parce que ce qu'il voulait depuis le début, ce n'était pas cinq millions.

C'était elle.

Ma respiration devient lourde et incontrôlable.
Je me lève et attrape Léo par le col de son tee shirt avant de le soulever violemment :

— T'as oublié de préciser ce détail fils de pute !

Je le lâche violemment, Léo retombe sur le canapé en se tenant le cou tandis que je commence à faire les cent pas dans ce putain de salon.

— Je te l'ai dis, je préfère t'avoir comme ennemi que Veneno.

— Ferme ta gueule ! Ferme-ta-gueule !

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant