CHAPITRE 26

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DIEGO


Mon cœur est en feu dans ma cage thoracique.
L'excitation est à son comble, j'ai attendu ce jour pendant des années. Et aujourd'hui, nous y sommes.
Federico est prêt à négocier.

Je sais ce qu'il veut, et il sait ce que je veux aussi, ce qui signifie qu'on a de grandes chances de se mettre enfin d'accord. Ce qui m'importe, c'est de récupérer ce qui m'appartient depuis tout ce temps.

Quitte à perdre ce que je désire au fond de moi. C'est Carlos qui conduit jusqu'à San Ysidro, Caleb et Juan sont à l'arrière, comme à son habitude Juan fredonne toujours cette vieille musique espagnole qui me donne envie de lui casser la mâchoire, mais pour le moment je me contente de le fusiller du regard à travers le rétroviseur.

Lorsque nous franchissons le panneau indiquant San Ysidro, un sentiment de regret me trouble. Tout ça pour elle. Je me surprends à regretter ce que j'ai fait, et ce que je vais faire. Pourtant je sais que c'est déjà trop tard, il n'y a pas de retour en arrière possible.

Nous avons rendez vous dans un genre de club où les gens comme nous ont l'habitude de se retrouver pour les affaires. Carlos, Caleb et Juan me suivent de près lorsque nous pénétrons dans le club. Des LED de couleurs rouges se reflètent sur le sol, je ne prends pas le temps d'analyser le club quand mon regard croise le sien.

Federico avance vers nous accompagné de trois hommes à lui, il n'a pas changé, il a toujours ce même regard noir emplis de haine, et ce sourire arrogant qui ne disparaît jamais de son visage.

— Diego. Prononce t'il d'un ton faussement enjoué.

D'un geste de la main il me fait signe de m'asseoir sur l'une des banquettes du club, aussitôt un serveur s'empresse vers nous pour déposer des verres de cognac sur la table. Je sors une cigarette de mon paquet avant d'apporter la flamme de mon briquet sur le filtre.

— J'ai un marché à te proposer.

D'un geste de la tête je l'intime a continuer.

— Je veux ma sœur, en échange je te cède dix pour cent de ce que je possède.

— Tu me rendrais simplement ce qui m'appartiens. Le rectifié-je.

— Lolita est plus importante pour moi que tout ce cartel.

Mes yeux se plissent. Je l'analyse pendant quelques secondes, je n'arrive pas à voir la sincérité dans son regard, Federico n'a jamais su mentir.

— Tu es sûr de ça ? Où alors ta sœur est ta garantie pour que moi je ne te la mette pas à l'envers ?

— Alors tu as entendu parler du pari ? M'interroge t'il avant de boire une gorgée de cognac.

— Bien sûr que j'ai entendu parler du pari.

Federico baisse les yeux sur son verre qu'il fait tourner dans sa main, un sourire nerveux incurve ses lèvres.

— Tu as deux jours pour réfléchir à ma proposition, je veux Lolita et tu récupéreras ce qui t'appartiens.

Nous nous regardons un moment, il y a quelque chose de louche dans ce qu'il me propose. C'est trop simple. Beaucoup trop simple. Il y aurait beaucoup trop de manières pour moi de la lui mettre à l'envers et il le sait.

Récupérer Lolita serait une garantie pour lui, mais il y a autre chose. Et je dois découvrir quoi.

— Qu'est ce que tu prépares Federico ? Lui demandé
-je en écrasant mon mégot dans le cendrier.

— J'empêche une guerre, tout simplement.

Je ricane, lui et moi savons tous les deux que si nous entrons en guerre je l'exterminerais en moins de temps qu'il n'en faut.

— Et si je ne veux pas te livrer ta sœur ?

— Alors tu ferais une grosse erreur.

Dans mon dos, le bruit de la détente qui s'enlève retentit. Mon regard croise celui de Carlos, prêt à dégainer son arme. Je lui fais signe de ne pas s'en mêler.

— C'est une menace ?

— Je dis juste qu'aujourd'hui pas mal de monde veut
ta peau, je ne refuserais pas un peu d'aide. Dit il d'un ton arrogant.

— Ramène les, j'ai hâte de voir ça.

— Deux jours. Répète t'il avant de se lever. Et ne touche pas ma sœur.

Il termine son verre avant de le claquer fermement contre la table, puis il s'en va accompagné de ses hommes.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant