CHAPITRE 58

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DIEGO

Le glock entre mes mains, mon regard fixe Noa, ligoté à cette chaise en bois depuis hier soir. Le sang séché sur son visage me montre que Juan n'y a pas été de mains mortes en le frappant, l'un de ses yeux est complètement fermé, tuméfié par les coups.

— T'es prêt à parler maintenant ? prononcé-je en tapotant mon index contre la détente.

— J'ai dit à l'autre taré que j'avais rien à dire...répond t-il d'un ton las.

— Je pourrais te tuer pour avoir drogué cette fille.

— Si je l'avais pas fait, c'est eux qui m'auraient tué.

— Les Russes ?

Noa hoche la tête, mais un gémissement de douleur lui échappe.

— Je ne travaille pas pour eux, c'est elle...elle ne m'a pas laissé le choix.

— J'ai vraiment besoin que tu m'en dises plus Noa, sinon tu m'es complètement inutile.

Il soupire, puis pose son regard dans le vide, l'air pensif. Ce type n'a pas l'air mauvais, il est juste tombé amoureux de la mauvaise fille.

— Je...Katherina m'avait emmené dans un genre de vieil entrepôt vers la frontière de San Diego.

Je tourne la tête vers Caleb, appuyé contre le barreau à l'extérieur de la cellule, nous échangeons un coup d'œil, il finit par s'en aller pour trouver cet entrepôt. Je compte bien faire une descente là-bas avant la fin de la journée.

— Vous allez me tuer ? m'interroge Noa d'une voix fragile.

Mon regard se pose sur lui, sa jambe danse d'anxiété. La vérité c'est que ce gamin me rappelle mon petit frère, quand, mon père le tabassait si fort qu'il ne pouvait plus ouvrir les yeux pendant des semaines. Parfois je pense à l'homme qu'il aurait pu devenir si il n'avait pas succombé de ses blessures, si mon père ne l'avait pas frappé une fois de trop. Si ma mère avait eu le courage de dire stop. Peut être que Yoni aurait été un grand avocat ou un chef d'entreprise. Ce que je sais, c'est que ce n'est pas lui qui aurait dû mourir.

— Non, finis-je par prononcer.

Je me lève, range mon arme à l'arrière de mon pantalon pendant que Noa se confond en remerciement. Mes pensées s'emmêlent dans mon esprit, depuis qu'elle est de retour au Mexique, je pense constamment à celui que je devrais devenir pour reconquérir son coeur. Mais si il y a une chose dont je suis certain, c'est que dans le mien il n'y a pas de place pour elle et mon cartel.

Et que je devrais faire un choix.

***

— Pourquoi tu fais le pot de colle là, t'as peur que je meurs ou quoi ? s'écrit Carlos, énervé.

— Non bébé, j'ai juste envie de te passer devant là.

Carlos lui donne un coup d'épaule et Juan manque de s'étaler par terre. Mes pieds s'enfoncent dans la boue à mesure que j'avance vers cet entrepôt perdu au beau milieu d'une forêt. La nuit est tombée depuis quelques heures maintenant. J'espère trouver quelque chose dans cet entrepôt, n'importe quoi, pourvu que je comprenne enfin jusqu'où ces russes sont prêts à aller. Je dois connaître mon ennemi pour pouvoir le détruire de l'intérieur, et je serais sans pitié.

J'aperçois la façade de l'entrepôt, le calme et l'absence de lumière me laisse à première vue penser que personne n'est présent, mais on est jamais trop prudent pour ce genre de mission. Mes hommes sont sur le qui vive, tout autour du périmètre, prêt à faire feu au moindre mouvement.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant