Lolita

CHAPITRE 72

                               Bonne lecture 🥀

                                   LOLITA

Une histoire se termine seulement lorsque nous décidons de refermer le livre. Lorsque je n'étais encore qu'une petite fille, mon père me racontait des tas d'histoires, dont j'ai compris le sens seulement des années plus tard. Il disait que l'amour était le remède à tout, qu'il suffisait d'aimer sincèrement pour panser les blessures les plus profondes. Après sa mort, et la mort de tout ceux que j'ai un jour aimé, j'ai longtemps cru que le seul moyen de m'en sortir, c'était de mourir. Puis j'ai finalement compris que l'amour était plus fort que la mort, et que cet amour me donnerait la force nécessaire pour vivre la vie comme ils auraient tous voulu que je la vive. Parce que j'ai finalement compris que la vie que tu m'as donné, papa, elle est précieuse. 

Aujourd'hui j'ai le cœur léger, parce que j'ai enfin trouvé la famille qui m'a appris ce que c'est de réellement aimer. La main sur mon ventre, j'ai le sentiment que cette vie qui grandit en moi sera notre rédemption à tous. Savoir qu'il y a une part de Diego et moi à l'intérieur de mes entrailles me comble de joie. Et aussi fragile que cet enfant soit aujourd'hui, je comprends désormais que l'amour inconditionnel peut tout guérir, il peut tout combattre. Même la mort. 

Assise sur le fauteuil du salon, je regarde un sourire aux lèvres ces quatre hommes jouer à un jeu vidéo et honnêtement, c'est la chose la plus hilarante que j'ai vue jusqu'à ce jour. Je ne pensais pas voir Diego avec cet air si concentré et joueur sur le visage, c'est comme si à cet instant, la seule chose qui le préoccupait était de gagner cette course de voiture. La façon dont il tire la langue sur le côté avec concentration et ses cris de joie lorsqu'il arrive en tête me font ressentir des sentiments indescriptibles. Juan, lui, est le dernier parce qu'il a commencé la course dans le mauvais sens. Il passe son temps à déconcentrer les autres pour les faire perdre en les chatouillant ou en se dandinant devant la télé. Carlos lui balance des coussins dans la tête en lui hurlant toutes les injures du monde.

Je rigole devant ce spectacle, les avoir dans ma vie est de loin la chose la plus précieuse que je possède. Il est magnifique de prendre conscience de la valeur des choses que l'on possède avant de s'en apercevoir qu'une fois qu'on les as perdus. 

Quelques minutes plus tard je me lève et me faufile jusqu'à l'extérieur. La nuit est paisible, le temps se rafraîchit à mesure que l'été laisse sa place à l'automne. Je marche sous le ciel noir, le son de mes pas contre le gravier brise le silence de la nuit. 

Je lève les yeux vers la voûte céleste parsemée d'étoiles en repensant à notre histoire. A comment tout a pu basculer. J'aimerais tant refermer ce livre pour en écrire un nouveau, une histoire où nos destins ne se brisent pas en des milliers de fragments irréversibles. 

— Tout va bien ?

Je me retourne et fait face à Diego, les mains plongées dans les poches de son jogging. Ses yeux me scrutent avec intérêt, attendant ma réponse :

— Oui, pourquoi tu n'es pas avec les autres ? l'intérrogé-je en faisant un pas dans sa direction.

— Parce que tu n'es pas là. répond t'il avec évidence.

Un sourire étire mes lèvres, la lumière de la lune se reflète sur son visage, il se dessine comme l'unique lumière dans les ténèbres de ma vie. Je réalise qu'il a toujours été ma maison, Diego a toujours été le soleil qui illuminait ma vie. 

— Viens on rentre, tu  vas attraper froid.

Comme j'aime cet homme. 

Je hoche la tête et lui emboîte le pas lorsqu'il amorce un demi tour afin de rentrer à l'intérieur. Mais quelque chose me pousse à lui annoncer la nouvelle de notre futur bonheur, ici, et maintenant. Sous le ciel témoins de mes larmes les plus douloureuses et des promesses que nous avons pu nous faire à travers le temps.