CHAPITRE 15 :

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LOLITA

C'est la lumière éclatante du soleil qui m'a réveillée.
Emmitouflée dans les draps, je me sens encore endormie et je n'ai pas du tout envie de me lever.

Il y a cette odeur réconfortante qui me pousse à serrer plus fort contre moi ce dont j'ai entourée de mes bras.

Je retourne sur terre quand je sens une main plongée dans mes cheveux.

Mes sourcils se froncent, mes paupières s'ouvrent sur un aigle noir, et alors je commence à visualiser son torse nue.

Merde.

Je sursaute en me redressant d'un coup, j'ai l'impression que je vais m'étouffer avec ma salive !

Je recule, visiblement un peu trop vite car je finis par tomber du lit et m'écraser au sol. Je pousse un juron en me relevant, ma tête se cogne contre la petite table de nuit qui borde le lit.

       — Putain !

       — Tu veux pas la fermer ta gueule !

Je frotte mon crâne endolori en me relevant, mon regard croise celui de Diego qui me fusille du regard en sortant du lit à moitié nu.

     — On avait dit que tu dormirais par terre !
Craché-je à Diego.

     — Non, tu as dis que je dormirais par terre.

Je lui tourne le dos pour lui dissimuler à quel point je suis gênée en réalité. J'ai vraiment honte de l'avoir serré contre moi comme si il était un gros nounours et le pire c'est que j'ai vraiment l'impression d'avoir passé la meilleure nuit de ma vie !

    — Et la prochaine fois évite de mettre ton genou entre mes jambes, j'ai vraiment cru que j'allais-

    — Il n'y aura pas de prochaine fois ! Le coupé-je avant d'entendre des mots sombres qui alimenteraient mes cauchemars pour le restant de ma vie.

Je me dirige vers la salle de bain en évitant soigneusement de croiser son regard, même si son petit ricanement grave me laisse deviner qu'il est actuellement en train de se foutre de moi.

Je m'enferme dans cette minuscule salle de bain qui empeste l'humidité, je me déshabille et fonce sous la douche. Cramponnée au mur de la douche j'attends la main sous le jet d'eau que l'eau chaude arrive.

Une minute plus tard l'eau est toujours aussi froide alors je prends une profonde inspiration et me place sous le jet. Je grelotte de froid en me savonnant le corps le plus rapidement possible, je me lave les cheveux et me rince en jurant toutes les familiarités qui existent.

J'enroule une serviette autour de ma taille et deux coups retentissent contre la porte.

    — Je crois qu'il y a mes vêtements dans la salle de bain, donne les moi. Prononce Diego à travers le bois.

     — Je suis toute nue là.

— J'en ai absolument rien à foutre par contre mes hommes vont arriver et j'ai aucune envie d'être à poil devant eux !

Je souffle en jetant un coup d'œil à mon reflet dans le miroir, la serviette est beaucoup trop courte et m'arrive à ras des fesses.

      — T'as cas attendre que je m'habille ! Rétorqué-je.

Soudain, j'entends des cognements qui proviennent de la porte de la chambre suivis par un grognement de la part de Diego. Je ferme les yeux en comprenant que les garçons viennent d'arriver.

    — Ouvre cette putain de porte ! Cri t'il en cognant fermement son poing contre la porte.

Je lève les yeux au ciel avant d'enlever le verrou, Diego entre en trombe en manquant de me bousculer, je le regarde récupérer ces vêtements posés sur une étagère, il les enfile, mon regard parcours son corps grisé de tatouages et si je suis honnête je dirais qu'il est vraiment bien bâti comme garçon.

Je cherche à définir la nature de ces nombreux tatouages, j'aimerais savoir ce qu'ils signifient, s'il y a vraiment une signification pour chacun de ces dessins ?

Soudain son regard se pose sur moi et descends lentement sur mon corps. Je me sens rougir et tire sur le bas de la serviette en me recroquevillant comme je peux.

    — Quoi ? T'as le droit de me mater et pas moi ?  Souffle t'il avec sarcasme.

    — Je...je ne te matais pas. Je rétorque en feignant l'innocence.

Il ne répond pas et s'approche du robinet pour se laver le visage et passer de l'eau sur ses cheveux. De l'autre côté, les tambourinements s'accentuent contre la porte.

      — Les enfoirés ! Crache Diego en coupant le robinet.

Il passe devant moi et lance avant de quitter la salle de bain :

      — Verrouille la porte derrière moi et habille toi, vite.

Je murmure un « oui, chef. » avant de claquer la porte derrière lui. La seconde suivante, j'entends différentes voix masculines saluer Diego à l'unisson. Je reconnais aussitôt la voix de Juan chuchoter suffisamment fort pour que j'entende :

      — Alors, elle est où notre belle créature ?

      — Fais attention à comment tu parles toi. Rétorque sèchement Diego.

Des bribes de leur conversation me parvient pendant que j'enfile mes vêtements. J'aimerais tellement pouvoir porter de vrais fringues, quelque chose qui ne ressemble pas à des vêtements d'homme dépareillés et beaucoup trop grand pour moi.

Je ramène mes longueurs brunes dans un chignon puis je déverrouille la porte avant d'entrer dans la chambre. Un silence s'installe dans la pièce, le groupe d'hommes me jauge du regard et j'ai vraiment l'impression d'être de trop. Peut être que j'aurais dû rester dans la salle de bain.

       — Assieds toi. Lance Diego en désignant une des chaises du menton.

J'hoche la tête avant de m'exécuter, aussitôt leur conversation reprend :

       — Ouais donc...ils ont réussi à rentrer par devant en bombardant le portail. On a perdu une dizaine d'hommes au total, et Ramirez va regrouper les hommes qui nous restent, on se rejoint à la propriété blanche.

Diego hoche la tête, ses bras se croisent sous son torse et son épaule prend appui contre le mur.

      — Des traces de Federico ?

    — Non, commence Carlos. Par contre on pense que c'est pour elle qu'ils sont venus. T'as bien fais de partir avec elle.

Le regard de Diego croise le mien, je peux voir de la contrariété déformer ses traits ce qui provoque automatiquement de la contrariété chez moi. Cette histoire commence à m'inquiéter, j'ignore ce qui se passe et ce que ces hommes attendent de moi. J'ai juste cette affreuse impression que toute cette histoire va mal finir.

       — Je suis sûr que c'est pour le p-

       — Ouais, ouais Juan. Bref. Le coupe Diego en le fusillant du regard.

Soudain la sonnerie d'un téléphone retentit, Carlos sort son téléphone de la poche de son jogging et le cale contre son oreille.

      — Ouais ?  Bougez pas, on arrive.

Il raccroche et échange un regard avec Diego en hochant la tête, j'ignore ce que ça signifie, mais Diego semble ravi.

       — Fabio, tu restes avec elle. Je dois rendre visite à un vieil ami.

Il esquisse un sourire diabolique avant de quitter la chambre, suivis de près par Juan, Caleb et Carlos.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant