Septembre 2011 Christian
Encore un lundi. J'ouvre les yeux avant que le radioréveil se déclenche avec les nouvelles du jour. Je tiens Ana dans mes bras, mon corps lové autour du sien. Dès que je roule sur le dos en retirant mon bras de sous sa tête, elle s'étire, pivote sur elle-même et se recouche sur moi, en enfouissant son visage contre mon cou. Son corps est doux et chaud, sa peau soyeuse ; ses seins s'écrasent sur mon torse. Mon érection matinale devient douloureuse lorsqu'elle se frotte à moi d'un mouvement sensuel.
Avec un sursaut, Ana relève la tête, un sourire enchanteur aux lèvres.
- Bonjour, cher mari.
- Hey.
Redressant le cou, je l'embrasse doucement.
- Hmm, à ce que je sens, tu es content de me voir, chuchote Ana, d'une voix endormie.
- Baby, si tu ne te sens pas bien, nous ne sommes pas obligés de...
Ma voix s'étrangle parce qu'elle a glissé la main entre nous pour se saisir de ma queue. Son toucher à la fois délicat et érotique m'enflamme, des vagues de désir me traversent de la tête aux pieds, mes orteils se recroquevillent. Elle a vraiment un don pour m'électriser.
- Nous avons passé le week-end à faire l'amour, Christian, je ne suis pas en sucre. Je ne vais pas me briser.
Avec un grondement, je lui empoigne les hanches pour la plaquer contre moi. En même temps, je l'embrasse voracement, lui exprimant ma passion de la façon la plus éloquente qui soit. Elle geint dans ma bouche, à la fois signe de reddition et cri de victoire. Resserrant sur elle mon emprise, je nous fais rouler et l'écrase sur le matelas, tout en continuant mes tendres attouchements.
Tout à coup, elle chuchote :
- Christian, j'ai faim... Quoi ? Maintenant ?
Incrédule, je me redresse. En temps normal, quand Ana est excitée, rien ne peut la détourner de ce qui se passe entre nous. Pas cette fois. Elle se mord la lèvre - avec un regard d'ogresse : elle pourrait presque me dévorer.
Un gargouillement bruyant émane de son estomac. Elle fait une grimace.
- J'ai faim !
Je suis écartelé entre mon désir pour elle et mon besoin instinctif de la nourrir ; je m'écarte et quitte le lit, plutôt perturbé.
- Très bien, dans ce cas... allons prendre notre petit déjeuner.
Si je m'attendais à ce qu'elle proteste, je suis déçu. Elle hoche la tête avec vigueur et se précipite sur son peignoir de soie. Je baisse les yeux vers mon sexe tout raide, une goutte de sperme perle sur le gland engorgé. Quand ai-je ainsi été abandonné... sans satisfaction sexuelle alors que j'en crève d'envie ? J'ai du mal à m'en souvenir...
Ça doit dater de du temps de ma soumission envers Elena. Et ce n'est pas un passé que j'ai envie de ressasser.
J'hésite à prendre une douche froide pour me calmer. Ana se tourne vers moi, les yeux brillants :
- Je veux de la glace au chocolat !
Comme petit déjeuner ? Je teste cette idée dans ma tête... berk. D'un autre côté, d'après ce que j'ai lu concernant les envie de femme enceinte, Ana aurait pu me demander des fraises, du corn-beef ou des betteraves au vinaigre. Je ne m'en tire pas si mal : je ne suis pas obligé de me précipiter, à l'aube, à la recherche d'un magasin ouvert dans Seattle. Je suis quasiment certain que Gail garde de la glace chocolat au congélateur.
- Je pense que ça peut s'arranger, dis-je, en tentant de cacher ma déception. Tu es certaine de ne pas vouloir un vrai petit déjeuner ?
- Je vais commencer par une sucette.
Ana a les yeux brillants. Avant que j'aie le temps de comprendre son intention, elle est agenouillée devant moi et ses lèvres brûlantes se referment sur son sexe. Oh merde... Je crispe mes doigts dans ses longs cheveux bruns ébouriffés. Bon Dieu que c'est bon ! Si elle veut, je vais lui acheter une boutique de glaces : Ben & Jerry, ou même Häagen-Dazs.
***
Après le petit déjeuner, glace au chocolat et bacon pour Anastasia - à vomir !
- omelette au fromage et café pour moi, nous retournons dans la chambre le temps de prendre une douche. Ce n'est pas notre routine habituelle, mais quelle importance ?
À genoux sur le tapis de la salle de bain devant ma femme, je la sèche avec attention, en tapotant son ventre arrondi et ses longues jambes adorables.
J'aimerais qu'elle retourne se coucher et qu'elle profite de la matinée pour se reposer ! Je n'aborde même pas le sujet. Je sais qu'elle tiendra à aller travailler. Comme d'habitude. Je préfère ne pas gâcher ma bonne humeur par une rébellion inévitable.
- C'est Sawyer qui te conduira à SIP, dis-je d'une voix sévère.
- Oui, monsieur.
Elle a répondu en baissant les yeux.
Elle le fait exprès pour te provoquer, Grey. Et ça marche, je bande déjà.
- Oh, Mrs Grey, que vais-je faire de toi ?
Elle éclate de rire. J'aime la voir heureuse, je ne retiens pas mon sourire avant de la serrer dans mes bras.
- Ana, je t'en prie, suis le protocole de sécurité que Taylor a instauré pour toi. Tu n'es plus toute seule, tu dois penser à notre enfant.
Je pose la main sur son ventre en insistant :- Tu n'oublies pas Junior, j'espère ?
Elle me regarde, ses grandes prunelles bleues tout écarquillées. Oui, bien sûr qu'elle pense à Junior. Elle s'en veut encore des risques qu'elle a pris en allant affronter Hyde toute seule. Mais avec Ana, il vaut mieux parfois enfoncer le clou.
- Tu ne quitteras pas SIP de toute la journée ? Elle se renfrogne. Merde, quoi encore ?
- C'est aujourd'hui que Ray sort de l'hôpital. Avec sa convalescence et sa réadaptation, ils l'ont gardé plusieurs semaines, mais à présent, il va bien. J'aimerais lui faire mes adieux. J'ai eu très peur pour lui, Christian.
Je sais. Ana était dans un état de quasi-catatonie lorsque je l'ai retrouvée dans cet hôpital à Portland, au chevet de son père : Ray était dans le coma.
- Bien sûr, baby. (Une autre idée me vient :) Tu n'as toujours pas annoncé à Ray qu'il allait être grand-père ?
- Non, je n'ai pas encore trouvé le bon moment. Peut-être aujourd'hui ? (Elle rit.) Je le pense assez remis pour accepter la nouvelle.
- Tu crois qu'il va mal le prendre ?
- Tu sais, pour un père, il n'est jamais facile d'envisager sa fille comme une femme. Et devenir mère... c'est vraiment devenir adulte. (Elle a un autre petit rire étouffé.) Ray a toujours été très attentif vis-à-vis de moi, à tous les âges, bébé, enfant, ado. Je ne pense pas qu'être grand-père le rebutera, mais il risque de trouver que nous avons été un peu vite.
- Il n'est pas le seul...
Je n'ai pas pu me retenir de marmonner ce commentaire.
Ana se dresse sur la pointe des pieds pour m'embrasser. Ce qui me fait taire. - Il faut que j'aille m'habiller. Sinon, je vais finir par être en retard. Elle n'a pas tort. C'est aussi mon cas.
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Livre 4
RandomQui domine les autres est fort. Qui se domine est puissant. * Être aimé donne de la force Aimer donne du courage Lao Tzeu FAMILLE Par FIFTY SHADES de GREY **** LIVRE IV