Été 2012
Ana
Ça m’arrive rarement, mais ce soir, je suis énervée. Je n’arrive pas à me calmer. J’ai du mal à croire
à la vie qui est la mienne, mariée à Christian Grey, l’homme le plus riche de Seattle, le plus merveilleux,
le plus sensuel – et aussi le plus compliqué, le plus torturé. Au début, je n’arrivais pas à admettre qu’un
tel homme puisse s’intéresser à moi ; ensuite il m’a fallu accepter qu’il m’aime, à sa façon, et que c’était
pour lui une première fois. Et pourtant, il voulait alors accomplir avec moi des choses… brutales,
invraisemblable, inconnues. Il y avait des choses que j’appréciais, d’autres qui me terrorisaient. Avec le
temps, nous avons trouvé un compromis. En fait, c’est moi qui dois parfois insister pour que Christian
m’emmène dans sa salle de jeu. J’aime ce qui s’y passe. C’est le seul endroit où je me sens soumise, où
je lui abandonne mon corps, mes sensations, mes orgasmes.
Nous revenons souvent à l’Escala – une fois par semaine au moins –, pour des dîners et des sessions
qui n’appartiennent qu’à nous.
Ce soir, je suis là la première. Christian a dû ressortir pour un important rendez-vous d’affaires.
Taylor est parti avec les enfants, ils resteront ce soir à la grande maison. Je sais que, dès son retour, mon
mari se jettera sur moi. Je sens déjà ses doigts s’incruster dans mon dos, ses hanches se frotter aux
miennes, ses lèvres ravager ma bouche. Et je fondrai contre lui.
S’il veut jouer, je suis partante. Ce soir, j’accepterai n’importe quoi.
Je suis déjà trempée…
***
Un quart d’heure plus tard, je suis dans la salle de jeu, écartelée sur le grand lit aux draps de satin
rouge, les mains menottées aux barreaux de bois ouvragé de la tête de lit, ce qui me fait cambrer le dos.
Hmmm, mes seins sont dressés, brûlants et douloureux. Ils pointent déjà d’anticipation. J’ai les jambes
écartées, chaque cheville attachée à une barre d’écartèlement ouverte à son maximum. Je tourne la tête,
Christian est debout devant moi, il me regarde, un sourire démoniaque au visage. Il a deviné mon
excitation à la seconde où il est revenu… je l’attendais en rôdant près de l’ascenseur… il m’a emportée
dans ses bras jusqu’à la salle de jeu.
Dans l’escalier, il m’a pénétré d’un doigt, j’ai entendu son rire.
— Oh, Mrs Grey, tu es trempée. Qu’est-ce que je vais faire de toi ?
Il se penche sur moi et me caresse la clavicule, puis sa main glisse entre mes seins ; un doigt me
titille le nombril, puis passe sur mon mont de Vénus. Je suis épilée. Christian aime ça. Quand il descend
plus bas, que son doigt m’effleure d’une caresse imperceptible, je me cambre avec un gémissement.
— Chut, dit-il, le visage menaçant.
Il me frappe, entre les jambes. La douleur est… exquise. J’étouffe un cri. Je le regarde. Ses yeux sont
gris, incandescents, de l’acier en fusion. Il monte sur le lit, à califourchon sur moi. Il porte son jean
habituel. Il est redescendu le mettre après m’avoir attachée, immobilisée… l’attente a été insupportable.
Douloureuse, délicieuse, je ne sais plus. Le tissu de ce jean fétiche est très doux, c’est une caresse
supplémentaire sur ma peau hyper sensibilisée.
Il va me torturer et je sais déjà comment : il va aller lentement. Il sait que j’ai envie de me hâter, je
meurs d’impatience, je n’ai pas ses réserves de self-control, de maîtrise… non, je n’ai rien… que ma
passion pour lui. Il ricane. Il devine mon impatience frénétique. Il sait toujours ce que j’éprouve.
Christian m’empoigne un sein et le malaxe puis, très délicatement, il caresse du pouce mon mamelon
érigé. Argh ! Il me regarde me tortiller. Je me mords la lèvre – exprès, pour le provoquer. Il se penche
sur moi et m’embrasse, les yeux brûlants, je sens mon érection presser contre ma cuisse. Il prend ma
lèvre entre ses dents et la mordille avant de tirer dessus. Son autre main glisse à nouveau entre mes
jambes, ses doigts me pénètrent, doucement. Lentement. Tous mes sens se concentrent sur ce que je
ressens… là-bas… je halète, je transpire, je suis juste au bord d’un précipice, mais Christian ne m’y
pousse pas. J’ai l’impression qu’un gouffre s’est ouvert dans mon ventre.
— Tu veux jouir ? chuchote-t-il contre ma joue en relevant la tête.
Je sens ses lèvres sur ma peau. Il me mordille la mâchoire.
— Oui.
— Non ! rétorque-t-il. Pas maintenant. Attends.
Je halète entre chaque mot, je te tire sur mes menottes, je cherche à refermer les jambes, mais son
poids me maintient plaquée sur le matelas. Je voudrais resserrer les cuisses, contrôler cette sensation
diabolique… je ne peux pas.
— Ne lutte pas, Anastasia ! ordonne Christian.
Je réponds par un gémissement.
Christian se relève, il va jusqu’à la commode dont il ouvre un tiroir. Je le surveille. Il en sort un long
bâton noir avec un bout arrondi et blanc. J’ai déjà vu ce truc – mais j’ai oublié quand. J’ai tout oublié.
Mon cerveau part en vrille. Christian revient vers moi d’un pas dansant, j’ai le regard vrillé sur le bouton
défait à la taille de son jean, sur sa toison qui apparaît, sur la bosse énorme de son sexe. Je le veux.
Maintenant. Que va-t-il me faire ? Sa poitrine nue est luisante de transpiration. La lumière est tamisée
dans la pièce, ce qui pose sur lui une aura rouge et or… on dirait le diable en personne dans sa tanière,
en enfer. Ou bien est-ce au paradis ? Ma déesse intérieure n’a qu’une envie : courir vers Christian et
l’embrasser partout, lui sauter dessus, le prendre et jouir.
— Sais-tu ce que je veux te faire ?
Sa voix me ramène au présent, il est à nouveau sur le lit, entre mes jambes écartées. J’imagine ce
qu’il doit voir… Je secoue la tête. Je n’ai plus de voix.
— Crois-moi, baby, reprend Christian. Tu vas aimer ça.
Avec un sourire lubrique, il active un contact sur son sex-toy. Il y a un bourdonnement, je vois l’objet
vibrer dans la main de Christian. Il m’adresse ce sourire timide que j’aime tant.
— C’est un vibromasseur, dit-il, le doigt posé sur l’embout rond.
— Ça fait mal ?
J’étouffe un gémissement. Quelle question idiote ! Je me doute bien que ça ne fait pas mal… en fait,
je sais parfaitement ce que je vais ressentir.
— Non, c’est un objet de plaisir.
Il pose déjà la baguette sur moi, la vibration se répercute sur les lèvres de mon sexe, mon clitoris,
mon être tout entier. Je me demande si le lit ne vibre pas sous moi, tout comme l’appartement, et même
toute la tour de l’Escala. Le gémissement que je pousse est assourdissant, mais je cherche en même
temps à me presser contre le vibromasseur, j’ai besoin de jouir, d’être soulagée.
— Non, baby, pas maintenant, ordonne Christian.
Il est encore plus près de moi, son visage apparaît devant mes yeux… magnifié et un peu flou parce
que j’ai le vertige. Je le vois pourtant esquisser un sourire. Je sais combien il s’amuse et ça me plaît de
le voir aussi joueur. Il est excité lui aussi. Je n’arrive pas à le quitter des yeux.
— Résiste, Anastasia. Ne jouis pas. Contrôle-toi.
En même temps qu’il me donne ses ordres, il presse l’objet contre moi. Aah… Je halète, je crie, je
gémis. Puis il me pénètre et je tremble sous ses mains. Je vacille toujours, retenue par un fils au bord du
gouffre. Je lutte, avec tout ce que j’ai. Je veux plaire à Christian. La sensation s’exacerbe, c’est de plus
en plus difficile, de plus en plus merveilleux, de plus en plus érotique.
— Attends, Ana. Il faut que tu ressentes absolument tout, chuchote-t-il, les dents serrées. J’aime te
voir comme ça.
Je pousse des cris incohérents. Je ne sais plus où j’en suis, j’entends des sifflements dans mes oreilles,
des lumières dansent devant mes pupilles. Christian a les mains partout sur moi, ses doigts savants savent
exactement comment jouer de mon corps comme si j’étais le plus délicat des instruments de musique…
et la mélodie continue, avec ses variations, ses notes aiguës, ses cris rauques. Je suis trempée ; je sens
mon sexe pulser, douloureux et lourd. Puis Christian m’embrasse et je ne peux plus résister. Secouée de
spasmes, je hurle ma jouissance qu’il boit à mes lèvres – étouffant les cris que le plaisir m’arrache.
Il est en moi ; il me pénètre ; il me martèle. Et mon orgasme se poursuit, encore et encore, est-ce le
même ? Est-ce plusieurs qui s’enchaînent les uns après les autres, je n’en sais rien. Je ne sens que ce
sexe qui me maintient sur terre, mon ancre, ma bouée de sauvetage. Tout mon être se perd dans un
tourbillon de sensations sauvages.
J’entends son cri quand il jouit, puis son poids qui retombe et m’écrase.
Nous sommes tous les deux sans souffle, il est couché sur moi, j’ai toujours les mains attachées aux
barreaux, les jambes grand écartées… j’entends un bourdonnement… est-ce l’objet ? Est-ce mon cœur
qui bat ?
Christian relève la tête, ses yeux sont brûlants d’amour et de passion.
— Tu en veux encore ? demande-t-il.
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Livre 4
RandomQui domine les autres est fort. Qui se domine est puissant. * Être aimé donne de la force Aimer donne du courage Lao Tzeu FAMILLE Par FIFTY SHADES de GREY **** LIVRE IV