Déjeuner en Famille

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Christian


- Oui, maman, c'est bon, je me rends. Oui, bien sûr, j'en parlerai à Ana.... Écoute, j'aimerais


vraiment à l'avenir que tu me préviennes... Oui, bien sûr, je comprends. Jusqu'à 14 heures d'accord ?


Pas plus. À demain.


Je raccroche mon BlackBerry d'un geste furieux et le jette sur mon bureau.


Ana s'est figée à la porte de la pièce. Elle penche la tête, l'air amusée. La voir adoucit immédiatement


mon humeur. Elle est adorable avec son gros ventre et sa tenue de grossesse d'un bleu très pâle. Être


enceinte lui va bien : son teint est encore plus rayonnant que d'ordinaire.


- Qu'y a-t-il, Christian ? Je t'ai entendu crier depuis la chambre. Ne me dis pas que tu as osé


hausser le ton contre ta mère !


Elle prend une mine faussement affolée, une main sur le cœur. Je me lève pour la rejoindre et la


serrer dans mes bras. J'ai toujours besoin de son contact.


- Ma mère tient à nous avoir tous à déjeuner dimanche. Tu sais que j'ai pris du retard sur ce


dossier dont je t'ai parlé. J'ai tenté d'esquiver. Elle n'a rien voulu entendre.


- Un motif particulier à cette réunion de famille ?


- Comme si Grace en avait besoin ! Elle m'a quand même dit que Kate partait à San Francisco


jusqu'à mardi et qu'Elliot était sûrement déprimé de voir sa femme s'absenter si souvent.


- Il n'a pas l'air quand on le voit.


- À sa place, je savourerais mon temps libre !


- Christian, ne recommence pas à critiquer Kate, s'il te plaît. Elle adore ce qu'elle fait au Seattle


Times, elle trouve passionnant de suivre une campagne présidentielle dans les coulisses. C'est une


grande opportunité professionnelle pour elle !


- Baby, je ne te dirai jamais assez combien je préfère l'édition au journalisme...


Assez parlé de la Walkyrie. Je fais taire Ana en l'embrassant. Elle ne proteste pas.


***


Il pleut - comme si souvent à Seattle au printemps - quand nous nous garons devant chez mes


parents. C'est Sawyer qui nous accompagne, Taylor passe le week-end avec sa fille. Sophie vient plus


souvent depuis notre déménagement à Broadview. J'en suis heureux.


- Nous sommes en retard, déplore Ana en regardant sa montre.


- Mais non, baby, ne t'inquiète pas. J'avais annoncé à Grace que nous serions là à midi et demi.


Ils n'auront pas commencé à manger sans nous.


Nous trouvons la famille réunie au salon. Effectivement, nous sommes les derniers. Grace se


précipite avec un sourire :
- Mes chéris, je commençais à m'inquiéter. Je n'ai pas entendu arriver la voiture. Il est vrai


qu'avec cette pluie... Ana, comment vas-tu ? Tu me semble pâlotte, viens vite t'asseoir.

Livre 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant