Livre 4

Naissance Phoebe

Ana

- ... sa tension artérielle ne cesse de chuter ! Il faut stopper cette hémorragie, donnez-moi...

- Je veux un hémogramme, un bilan d'hémostase, un RAI ...

- Mettez-lui une perfusion d'ocytocine pour favoriser la rétraction utérine ! Vous, pratiquez un

massage utérin...

- Elle perd conscience !

J'entends des cris, quelques mots cohérents, par-ci par-là, mais je suis emportée par un tourbillon,

j'ai l'esprit qui s'égare. Je suis comme entraînée dans un couloir sombre et... je me retrouve à flotter

au-dessus du sol. J'ai quitté mon corps, c'est assez étrange. J'ai déjà connu cette sensation... quand

était-ce ? Je ne m'en souviens pas. Je ne ressens que paix et sérénité. Un homme apparaît en face de

moi, il est jeune et beau, il me tend les bras - ce n'est pas Christian ! Je recule, du moins, mon corps

astral recule pour échapper à l'étreinte de cet inconnu. Il a une vingtaine d'années, des cheveux bruns,

des yeux très bleus. Oh, ces yeux me sont familiers... ils me regardent avec un tel amour que malgré

moi, je fais quelques pas à sa rencontre...

- Ma petite fille... ô Annie !

Ray est le seul à m'appeler Annie. Qui est ce jeune étranger ? D'ailleurs, il disparaît déjà et tout

redevient noir...

Non ! Un éclair lumineux apparaît au-dessus de moi. Est-ce que je suis morte ? Serait-ce là cette «

lumière » dont parlent ceux qui ayant vécu une EMI - une Expérience de Mort Imminente ? Je me

concentre, consciente qu'il s'agit d'un moment important. Puis je reconnais les scialytiques.

Je suis couchée sur une civière, en salle d'opération. Je suis entourée de blouses vertes.

- Mrs Grey ? Anastasia ? ANA !

Cette voix féminine m'est familière, tout comme les yeux verts qui me fixent au-dessus d'un masque

opératoire, mais je n'arrive pas à mettre un nom sur ce visage. D'ailleurs, je suis fatiguée. J'ai soif. J'ai

la bouche desséchée. Où est Christian ? Je veux mon mari !

- Mrs Grey, ne vous inquiétez pas, nous allons vous anesthésier...

Non ! Je ne veux pas ! Mon bébé naîtra complètement drogué. J'ai juste accepté une péridurale, je

ne veux pas d'une anesthésie complète. J'ouvre la bouche pour protester, mais il est déjà trop tard, je

sombre dans un gouffre noir, je ne ressens plus rien.

***

- Ana ? Ana, ma chérie, ouvre les yeux.

Ce n'est pas la même voix de femme. Grace. Oui, c'est Grace. Elle est médecin, elle va m'aider.

- Chr...Chris...

Je n'arrive pas à prononcer ce viatique que mon cerveau ne cesse de hurler : « Christian ! »
Par miracle, ma belle-mère me comprend.

- Christian est dans la salle d'attente, ma chérie, calme-toi. Surtout, reste bien calme. Je vais le