L'amant de Livai Ackerman

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Plus tard. Pour le moment...
La porte s'ouvrit sur un groupe de banquiers qui se donnaient de grandes claques dans le dos en riant, en proie à un excès de camaraderie avinée. Ils le dépassèrent sans lui accorder un regard, mais le dernier à sortir lui tint la porte pour le laisser entrer et il sentit qu'il ne pouvait plus reculer. Balbutiant un mot de remerciement, il se glissa dans le pub et froissa l'enveloppe d'une main tremblante.
Quand il habitait encore la région, La Rose et la Couronne n'était qu'un bistrot de campagne aux tapis fatigué et aux murs tendus d'un papier imprimé de motif cynégétique jauni par la nicotine : À présent, l'endroit était devenu le temple du bon goût : parquets de chêne, murs de briques apparentes et musique d'ambiance censée favoriser le (lâcher prise) d'une clientèle d'avocats et de rois de la finance. En découvrant ce nouveau décor, Eren sentit l'exaspération le gagner : il avait l'impression d'avoir cent ans.
Il fut tenté de rebrousser chemin, mais un reste de fierté l'arrêta. C'était ridicule. Il était capable de faire face à n'importe quelle situation : il n'avait besoin de personne pour poser une étagère, remplir sa déclaration d'impôts, élever sa fille. Alors, pourquoi aurait-il peur d'entrer dans un pub pour y boire un verre ?
En s'excusant, il se glissa à travers la foule pour gagner le bar, promenant à la ronde un regard timide. Puis il jeta un coup d'œil vers la porte-fenêtre qui ouvrait sur la terrasse.
Erena et ses amies étaient attablés là, formant un groupe bruyant et aguicheur dont le seul objectif semblait être de capter l'attention de l'ensemble des mâles de l'établissement.
Toutes portaient le t-shirt fourni par Annie, la demoiselle d'honneur d'Erena, une fille à l'allure de gazelle qui travaillait dans la communication et avait organisé cette chasse au trésor. Sur les t-shirts, volontairement choisis deux tailles au-dessus, on pouvait lire en lettres roses (Erena, dernière récré).
Eren tira désespérément sur le sien pour tenter de dissimuler la bande de chair au-dessus de son jean trop serré.