L'amant de Livai Ackerman

Parti 16

Eren se réveilla et sentit le bras de Livai contre sa cuisse. Il songea qu'il rêvait encore et prit son temps avant d'ouvrir les yeux. Lorsqu'il le fit, la chambre reprit forme autour de lui et il reconnut la table roulante sur laquelle ils avaient partagé un en cas à l'aube et la bouteille vide de champagne. Ce n'était pas un rêve...
Livai remonta paresseusement la main le long de la cuisse du jeune homme et releva la tête pour l'embrasser.

(L) buongiorno, bello, chuchota-t-il d'une voix enrouée de sommeil.

Dans le petit jour, avec ses cheveux en broussaille, il avait l'air très jeune, songea-t-il en l'embrassant à son tour.
Comme si la tension qui crispait ses traits s'était relâché.
Il s'appuya sur un coude pour le plaisir de laisser ses doigts errer sur ses pectoraux, dont les draps blancs accentuaient le hâle. La première fois qu'il l'avait vu torse nu, c'était le soir où il avait porté Lottie dans son lit. Il l'avait trouvé très maigre, mais grâce à sa cuisine et à ses soins, il s'était un peu remplumé, constata-t-il avec satisfaction.
Sa main descendit plus bas encore et il s'assit sur le lit, un sourire malicieux aux lèvres, avant de se placer à califourchon sur lui jusqu'à ce que le regard qu'il posait sur lui chavire.

(E) je crois me rappeler que je te dois toujours ce fameux orgasme bruyant..., chuchota-t-il.

********************"*****

Au dessus de la ville encore endormie, le ciel se teintait de rose. Du balcon où ils étaient assis, Eren et Livai contemplaient le canal. Par la porte ouverte, on apercevait le lit défait. Le bracelet resplendissait encore sur le poignet du jeune homme, qui s'était enveloppé du dessus de lit de satin, et sa chevelure rendue à lui même retombait en désordre sur sa nuque.

-on croirait voir un marquis libertin après une nuit de passion avec Casanova, murmura Livai d'une voix rauque.

(E) Casanova aurait été très contrarié de savoir qu'on lui disputait le titre de meilleur amant au monde et il t'aurait sûrement provoqué en duel.

(L) compte tenu de mon humeur du moment, j'aurais revelé le défi, dit-il en se souvenant que Erd lui avait toujours reproché son infertilité comme une faiblesse qui justifiait qu'il le trompe.

Petit à petit, la lumière se répandit sur la lagune et les silhouettes des palais émergèrent de l'ombre dans une aurore aussi rose et dorée qu'Eren, dont la peau bronzé prenait les mêmes nuances. Livai se demanda s'il réussirait jamais à le convaincre qu'il était beau. La nuit précédente, sur le point d'évoquer son projet, il y avait renoncé, se jugeant trop passionne pour garder la tête froide.
Pourtant, il importait désormais de ne plus attendre. Cette semaine, il avait rendez-vous avec plusieurs distributeurs et propriétaires de studios à Londres. Le succès remporté la veille lui laissait financièrement les mains libres. Seuls lui manquaient les droits d'adaptation que détenait Eren.
Cependant, il voulait d'abord lui présenter sa vision personnel de Grisha Jaeger, ce poète troublé dont la mort avait laissé, dans le coeur de son fils, des blessures encore ouvertes. Pour qu'il soit enfin capable de se voir lui-même autrement.

(L) venez, mon beau, dit-il en lui tendant la main.

Le satin glissa à terre, révélant la nudité du jeune homme.