Livai se baissa pour ramasser la feuille qu'il avait laissé tomber. Dans tous les versions connus de cendrillon, c'était une chaussure que la jeune fille perdait en fuyant le bal, mais là c'était cendrillon versions homme. À en croire l'enveloppe, ce jeune homme ne s'appelait pas cendrillon, mais Eren. Un nom simple et honnête.
Plein d'innocence, ce dit-il en se dirigeant vers la porte. Un nom qui lui allait bien.
Il scruta le parking bondé, s'attendait à voir démarrer en trombe une BMW étincelante. Mais aucun bruit de moteur ne vint troubler le calme vespéral. Aucune trace d'Eren.
Intrigué, il inspecta les champs de blé bordé de haies à perte de vue. L'air était sec et poussiéreux, lourd de chaleur, et l'on n'entendait plus qu'un écho affaibli des rires et des voix venus de la terrasse. Eren, quant à lui, s'était volatilisé.
Il s'apprêtait à retourner dans le pub quand un mouvement, au loin, attira son attention. Quelqu'un traversait le champ qui s'étendait derrière le restaurant, marchant à grandes enjambées dans les blés ondoyants. Un jeune homme, sans aucun doute. Il lui tournait le dos et le couchant illuminait sa chevelure châtains qui aurait valu un oscar à n'importe quel éclairagiste.
C'était lui. C'était Eren.
Son cœur tressaillit, exactement comme lorsque ses doigts se posaient sur sa caméra, naguère. C'était précisément ce qu'il venait chercher ici, l'essence même de l'Angleterre de Francis Tate, l'âme du livre qu'il avait tant aimé : surgissant d'un passé immémorial, l'image sensuel d'un homme, enfui dans les blés jusqu'à la taille, du soleil dans les cheveux.
Quand il s'arrêta au sommet de la colline, il leva la tête vers le cercle pâle de la lune et ses cheveux retombèrent vers sa nuque. Un instant plus tard, il repartait et disparaissait derrière la colline.
Il respira et s'aperçut qu'il avait retenu son souffle pendant tout le temps où il l'avait suivi des yeux. Peu lui importait qui était ce Eren et pourquoi il avait l'air si triste, il lui était reconnaissant de lui avoir rendu, sans le savoir, ce qu'il croyait perdu à jamais : sa vision créatrice et le désir de refaire des films.
Même si cela ne résolvait en rien le problème des droits d'adaptation, songea-t-il amèrement en se dirigeant vers la route.Je vous souhaite une bonne nuit à tous 😏
A demain les gamins 😏😂
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L'amant de Livai Ackerman
FanfictionLorsque Livai Ackerman lui demande de rester en Toscane et de travailler pour lui, Eren se décide très vite : personne ne les attends, lui et sa fille, en Angleterre. Bien sûr, Livai n'est pas amoureux de lui, mais il pourra ainsi offrir un cadre de...