L'amant de Livai Ackerman

18

(E) comment pouvez vous en être sûr ? demanda-t-il en se levant.

Une part de lui même aurait préféré ne pas le savoir et s'en tenir à la façade parfaitement maîtrisé qu'il lui offrait.
Mais l'autre comprenait qu'il n'avait pas le choix s'il voulait sincèrement partager sa souffrance.

(L) parce que moi, je ne peux pas avoir d'enfant. Je suis stérile, irrévocablement.

Eren ne répondit pas. Que dire qui puisse apaiser une si profonde blessure ? Il passa derrière lui et se contenta de le prendre dans ses bras, de poser la joue sur sa tête et de le serrer contre lui. Tel était donc le noeud de sa souffrance. Non pas d'avoir perdu Erd, mais de ne pas pouvoir avoir d'enfant.
Pendant un moment, ils demeurèrent immobiles, puis, enfin, la main de Livai vint se refermer sur la sienne. Ils restèrent ainsi très longtemps, avant qu'il se retourne pour se retrouver face à lui. Il sentit qu'il hésitait, toujours hanté par ses démons. S'il ne pouvait pas prendre en charge sa douleur, il devait au moins lui montrer que cela ne lui faisait pas peur. Il lui prit le visage entre ses mains et pencha pour lui déposer un doux baiser sur la bouche. Cela lui rappela la soirée à La Rose et la Couronne, quand il l'avait embrassé pour la première fois et qu'il s'était senti trop inhibé et trop mal à l'aise pour répondre. Il se souvient de sa douceur et de son sourire... Comme il lui caressait les cheveux, il l'entendit pousser un petit gémissement.

(L) Eren... Cela fait si longtemps que j'essais de résister... Je n'en peux plus.



A ces mots, il posa sa bouche sur celle du jeune homme. Aussitôt, celui-ci sentit un baiser s'allumer en lui.
S'abandonnant à cette flamme, il se cabra contre lui et l'embrassa avec fougue, tout en lui déboutonnant fébrilement sa chemise. D'un geste, il le souleva alors dans ses bras pour le déposer sur le lit, sans que leurs bouches se séparent. Leurs mains se rejoignirent dans l'impatience et il l'aida à ôter son pantalon, poussant une exclamation ravi lorsqu'il sentit enfin son érection triomphant entre son entre jambes.
Le temps s'était arrêté. Au moment où il lui retroussait son costume et le débarrassait de son caleçon, il le fixa d'un regard égaré par le désir et il suffit à Livai d'introduire un doigt son entré pour l'amener au bord de l'extase. Il s'agrippa à sa main, le souffle court.
Il le prit par les hanches pour s'introduire en lui, les dents serrées dans son effort pour ne pas se laisser aller à sa propre volupté. Il souleva le bassin pour mieux l'accueillir en lui, tandis qu'il fixait le visage aux joues embrasées de plaisir qu'il tendait vers lui. Ses yeux gris bleu brillaient de passion et, en sentant le spasme qui le traversait, il ne put se contrôler plus longtemps. Des lèvres d'Eren s'échappa un cri de joie pur et il se laissa enfin aller au plaisir.
Hébétés et épuisés, ils retombèrent sur le lit, écrasant le costume dans un bruissement de satin, et Livai serra le jeune homme dans ses bras, apaisé pour la première fois depuis de long moi.

(E) Livai !

Une note d'anxiété perçait dans la voix d'Eren. Le coeur soudain serré, il s'attache aux délices bénis du demi sommeil.

(L) il y a quelque chose qui ne va pas ? s'inquiéta-t-il en ouvrant les yeux sur le visage affolé.

(E) le costume ! Au prix qu'il doit coûter... Je l'avais complétement oublié !

Il serra le jeune homme dans ses bras et couvrit de baisers ses épaules nus.

(L) bah...

(E) mais je dois le rendre demain matin ! Je ne vais pas le garder !

(L) bien sûr que si, tu vas le garder, lui et tout le reste, parce que tu le mérites, assolutamente. Personne ne va venir reprendre ce costume qui nous encombre, ni le bracelet d'ailleurs...