L'amant de Livai Ackerman

10

(Livai) Je sais qui est Jean, mais Ian?

Soudain exténué, il ferma les yeux et laissa aller sa tête sur le confortable siège de cuir.

(Eren) Ian est mon beau père, le père d'Erena. Un homme efficace, surtout quand il s'agit de sa fille, évidemment.
Pourtant, je crains qu'il ne soit pas capable de faire refaire un toit en 24 heures.

(Livai) Vous ne vous entendez pas avec lui?

(Eren) Si, ça va. Il est charmant, spirituel, extrêmement généreux...

(Livai) Mais?

Il s'était garé sans arrêter le moteur, dont le bruit ne parvenait pas à couvrir le martèlement de la pluie sur le toit. Eren éprouvait un curieux sentiment de sécurité, qui lui rappela ce qu'il avait ressenti quand il l'avait soulevé dans ses bras pour l'aider à descendre. Il se redressa et ouvrit les yeux, la main sur la poignée de la portière.
Il l'avait sauvé. Toutefois, ce n'était pas ce qu'il voulait.
Il ne lui avait rien demandé. Et pas question de se laisser gouverner par ses hormones. Pas après Erwin. Pas après cette rencontre à la Rose et la Couronne, l'autre soir. L'accent italien avait encore frappé.

(Eren) Ce n'est pas mon père, voilà tout, répondit-il sèchement.

Puis il sortit de la voiture, soulagé par le contact de la pluie sur sa peau tiède.

Comme le monde est petit!, songea Livai en se dirigeant vers la porte du palazzo. Eren l'y attendait, très droit, comme s'il ne sentait pas la pluie dégouliner sur ses cheveux et son visage. La plupart des jeunes hommes qu'il connaissait auraient été horrifiés à l'idée d'être trempés de cette façon..., comme Erena, qui avait insisté tout à l'heure pour qu'il lui apporte un parapluie avant de descendre de voiture.

(Livai) La porte n'est pas fermée à clé. Entrez vite.

(Eren) Écoutez, je suis absolument désolé, répondit-il sans bouger d'un pouce, tandis que Livai passait devant lui pour ouvrir. Nous ne nous connaissons même pas. Peut être vaudrait-il mieux que...

Une lumière venait du hall perça l'obscurité. Au moment où il s'effaçait pour le laisser entrer, il vit ses yeux s'agrandir et sa bouche s'ouvrir tandis qu'il le contemplait, interdit.
Il rougit jusqu'à la racine des cheveux, puis fit deux pas en arrière pour se retrouver dans l'ombre. Livai se pencha et, le saisissant par le poignet, l'attira dans le hall.

(Livai) Cette fois, murmura-t-il, vous ne m'échapperez pas.