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L'ascenseur s'arrêta enfin, permettant à Eren de s'écarter un peu de lui sans céder à son désir de le prendre dans ses bras pour le réconforter. Une fois dans le couloir, il se hâta vers sa chambre. Comme il n'avait pas de clé, il l'attendit devant la haute porte, les yeux baissés, car il ne supportait pas de voir son regard perdu. Toutefois, il n'introduisit pas tout de suite la carte qu'il tenait en main. Il prit d'abord Eren par le menton et l'obligea à relever la tête.

(L) au cas où vous vous feriez des idées, ce n'est pas à cause de Erd. Ce n'est pas à cause de lui que je déteste ce film.

(E) ah bon ? Mais alors... pourquoi ? balbutia-t-il.

(L) parce que c'est un ramassis de clichés, aussi prévisible que tous les résidus que produit Hollywood. Voilà pourquoi. Jamais je ne recommencerai à vendre mon âme de cette façon !

Il ne le lâcha pas, continuant à le fixer droit dans les yeux d'un regard brûlant.

(E) mais je croyais que Erd... enfin... Vous l'aimez encore, non ?

(L) non, dio santo, non ! Si j'avais pu divorcer plus tôt, je l'aurais fait depuis longtemps.

Ils sursautèrent tous 2 en entendant le bruit de l'ascenseur au bout du couloir. Livai s'empressa d'ouvrir la porte et Eren s'engouffra dans sa chambre en lançant par dessus son épaule :

(E) vous voulez entrer prendre un thé ou un café ?

(L) non, merci.

Il allait refermer la porte, malade de déception, mais il entra à sa suite et poursuivit, tout en se dirigeant vers un petit cabinet de marqueterie :

(L) j'ai plutôt besoin d'une boisson forte.

On avait enlevé les portants chargés de vêtements et de chaussures et rangé le salon de la suite, qui parut à Eren encore plus intimidant. Les lumières étaient allumées et, par l'entrebâillement de la porte intérieure, il vit qu'on avait tiré la couverture de l'immense lit. Il s'assit devant la fenêtre pour ôter ses chaussures. Quand il releva la tête, Livai se tenait devant lui, 2 verres et une bouteille de cognac à la main, le regard plus opaque que jamais. Rien ne comptait, sauf qu'il n'aimait pas Erd. Mais comment était-ce possible ?

(E) il vous a dit quelque chose, juste avant le début du film. Qu'est-ce que c'était ? demanda-t-il.

(L) il m'a traité d'hypocrite.

(E) pourquoi ?

(L) peu importe.

(E) mais j'ai l'impression que cela avait quelque chose à voir avec Lottie et moi et j'aimerais bien comprendre.

(L) il s'imagine que nous sommes ensemble, lança-t-il en se campant face à la fenêtre.

(E) je ne vois pas en quoi cela ferait de vous un hypocrite. Après tout, vous êtes divorcé.

(L) parce que vous avez une fille, déclara-t-il en faisant tourner le cognac dans son verre. Et que, si je l'ai quitté, c'est que je ne voulais pas devenir le père de l'enfant de Rhodes Reiss.

Il avala avec précaution une gorgée d'alcool. Il n'aimait pas boire d'ordinaire, mais cette fois, il apprécia la brûlure au fond de sa gorge. Comme si ça lui faisait mieux comprendre la situation.

(E) je croyais que c'était lui qui vous avait quitté pour Rhodes, dit-il en se rappelant le magazine, dans la cuisine d'Erena. Et que le bébé était de vous.

(L) Erd est très intelligent. Sans jamais vraiment affirmer que j'étais le père, il s'est arrangé pour le laisser entendre. C'est moi qui ai voulu divorcer et maintenant, il aurait bien envie de revenir. Il a compris qu'être marié à un réalisateur lui assurait un certain statut dans l'industrie du cinéma. Et puis, 2 ego de la taille petit et celui moyen de Rhodes et du sien, c'est trop pour un seul couple.

(E) vous accepteriez qu'il revient, si c'était vous le père ?

(L) la question ne se pose pas, puisque ce n'est pas le cas.

L'amant de Livai Ackerman Où les histoires vivent. Découvrez maintenant