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(E) un peu. Après le remariage de ma mère, j'aurais voulu que ce soit Ian mon vrai père. Il se comportait comme il fallait : il riait toujours et t'irait de la monnaie de ses poches en appelant Erena (princesse). Mais moi aussi, je suis à blâmer : je n'ai jamais été aussi gaie, resplendissant et beau qu'elle. J'étais un gamin affreusement timide et compliqué.

(L) vous étiez son fils. Il vous aurait aimé comme vous êtes.

Un moment, il crut qu'il avait perçu la nostalgie sous les mots, mais il lui sourit avec une infinie tristesse.

(E) je n'ai pas été à la hauteur, je le sais.

(L) les enfants ne sont pas responsables du bonheur de leurs parents. Est-ce la faute de Lottie si son père est parti ?

(E) non, bien sûr. Ça aussi, c'est ma faute, dit-il avec un petit rire amer. Excusez-moi, je ne suis pas, en général, un convif d'une gaieté éblouissant, mais sinistre à ce point-là, non... Mangeons plutôt un morceau du gâteau de Mike et parlons d'autre chose.

Une larme roula sur sa joue et, avant qu'il ait pu seulement réaliser ce qu'il faisait, Livai lui avait pris le visage entre ses mains. Du pouce, il essuya la larme qui coulait. Eren tremblait sous ses paumes.

(L) d'accord, ce n'est pas votre faute si le père de Lottie est parti. Ni la sienne. Et en fait, c'est lui qui a perdu quelque chose.

Il ferma les yeux, les traits ravagés par le chagrin. Il crut qu'il allait protester, mais il resta silencieux et il en ressentit une pointe de satisfaction. Peut être réussissait-il enfin à l'entendre ? Prenant une cuillérée de gâteau, il la porta aux lèvres d'Eren, qui ouvrit la bouche. En le contemplant, adossé au mur, sa luxuriante chevelure répandue sur sa nuque, il sentit une poussée d'adrénaline et de désir et dut faire un effort pour ne pas l'embrasser.

-ensuite, reprit-il en lui tendant une autre cuillérée de gâteau, vous n'êtes pas sinistre. Non, vous êtes l'une des personnes les plus compliqué et les plus intéressants que j'ai jamais rencontrés.

Il ouvrit la bouche, docile comme un enfant, et le fixa d'un regard las, mais confiant. Dans l'obscurité de la nuit, les bougies transformaient le temple en une oasis de lumière, faisant jouer sur le mur des ombres mouvantes.

-Eren..., continue-t-il en écartant les scrupules qui le tenaillaient, quel beau prénom !

(E) pas aussi beau que Erena.

(L) mais avec le a à la fin c'est le même. C'est votre père qui l'avait choisi ?

(E) non. Ma mère. Comme Erena.

Il posa la cuillère et se rapprocha un peu, de façon à sentir la tête du jeune homme contre son épaule. Il frémit et poussa un léger soupir, mais ne résista pas quand il lui caressa les cheveux. Les minutes s'écoulèrent, s'étirant à l'infini, comme si le temps s'était dissout. La flamme des bougies vacillait sous la brise dans l'obscurité opaque et silencieux. La musique s'était tue et plus rien n'existait que le bruit régulier de la respiration d'Eren endormi, la douceur de sa chevelure et le contact de son corps tendre et délicatement parfumé.

L'amant de Livai Ackerman Où les histoires vivent. Découvrez maintenant