L'amant de Livai Ackerman

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Une plaisanterie, rien de plus. Une soirée entre amis (es) où on rit, où on flirte, où on s'amuse.
Blottie près de la haie, au fond du parking, Eren sentit les épines lui griffer le bras quand il leva la main pour essuyer ses larmes. Aie ! Ça faisait mal. Voilà pourquoi il pleurait, et non parce qu'on s'était moqué de lui. Même si l'inconnu qui l'avait embrassé n'avait même pas été capable de dissimuler son amusement, il n'aurait pas dû se mettre dans tous ses états pour si peu.
Tout en s'engageant dans un champ dont les blés lui arrivaient à la taille, il se remémora ce repas de fiançailles où il avait laissé tomber le gâteau..., avec tous ses cierges magiques..., devant les invités. Alors que l'heureux fiancé n'était autre que le père de sa fille, un homme avec lequel il avait vécu sept ans. Oui, l'embarras et la honte, il connaissait, alors pourquoi se formaliser d'avoir été choisi pour amuser la galerie ? Il était né pour ça.
Le soleil bas illuminait l'horizon et l'éblouissait à travers ses larmes, transformant le champ en une nappe d'or liquide.
Il se mit à frapper rageusement les blés pour évacuer la fureur et l'amertume qui bouillonnaient dans ses veines.
Le pire, songea-t-il avec désespoir, c'est que, quelques instants plus tôt à peine, son corps brûlait d'un irrésistible et merveilleux désir. Il était si seul et si désespéré qu'il lui avait suffit qu'un inconnu lui donne un baiser pour qu'il se sente aimé, exceptionnel et désirable...
Heureusement, il avait vite compris qu'il se moquait de lui, lui aussi !
Arrivé au sommet de la colline, il releva la tête pour reprendre son souffle. Très haut dans le ciel, la lune pâle semblait attendre la disparition du soleil. Il pensa à Lottie et se mit à dévaler la colline d'un pas plus vif, souriant de nouveau, pour rentrer chez lui.