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Il se demanda s'il devinait qu'il parlait pour lui autant pour Lottie.

(L) eh bien, moi, je désir vous laisser le choix, lança-t-il du bureau où il était toujours assis, les yeux dans le vague.

-que voulez vous dire ?, questionna Eren, surpris.

(L) je vous demande de rester. Vous cherchez un emploi et moi, j'ai besoin de...

(E) non, coupa-t-il, sur la défensive. Vous ne pouvez pas venir encore à mon secours. Je sais que vous essayez de m'aider, mais...

(L) vous me croyez meilleur que je ne suis. C'est moi qui ai besoin d'aide, car je ne peux pas faire fonctionner cette maison tout seul. Vous, il vous faut de l'argent, vous aimez l'Italie et Lottie se plaît ici. Ce que je vous propose n'est qu'un arrangement financier, qui durera jusqu'à la fin de l'été si vous voulez que Lottie puisse retourner à son école, ou plus longtemps si vous le désirez.

Impossible, se dit aussitôt Eren. Il s'était préparé à lui faire ses adieux, partagé entre le désir de graver ses traits dans son souvenir pour en mémoriser chaque détail et celui de l'oublier à jamais. Et voilà qu'il lui donnait le choix.

-je tente de mettre sur pied un projet, reprit-il d'une voix plus incertaine, tout en manipulant le livre posé devant lui. Une véritable gageure, mais je tiens beaucoup à ce qu'il se réalise. J'aurai à recevoir des producteurs, des comptables, des techniciens, et je veux pouvoir leur offrir un café.

(E) je ne sais que vous répondre. C'est tellement inattendu...

(L) pensez y et parlez en à Lottie.

(E) vous vous imaginez qu'elle va me fournir une réponse raisonnable ?

(L) dans ce cas, pourquoi ne pas accepter ? Vous serez libre de vous organiser à votre guise et moi, je vais être complètement pris par mon script. Nous ne nous verrons pas.

Il tenait à lui faire entendre qu'il s'agissait de travail et qu'il n'y aurait plus de baisers dans la cuisine ni de confidences au clair de lune. Un arrangement financier, il le lui avait dit.
Il était temps de revenir à la réalité.
La réalité, pour lui, c'était Londres, Erwin et Armin.
L'appartement déprimant, avec sa triste petite cour qui n'avait jamais vu le soleil. La réalité, c'était de rechercher un emploi et de trouver quelqu'un pour garder Lottie pendant les vacances s'il travaillait.
La réalité, c'était une infinité de problèmes auxquels il lui suffisait de penser pour se sentir épuisé d'avance et déprimé. Et voilà que, d'un coup de baguette magique, Livai lui apportait une solution. Rien ne le retenait plus sinon son amour propre et, quand on ne peut même plus acheter une paire de chaussures à sa fille, l'amour propre est un luxe hors de porté.

(E) j'accepte, dit-il en le fixant droit dans les yeux, sans plus s'attarder sur ses doutes. Merci beaucoup. Puisque cela vous convient, je vais rester.

L'amant de Livai Ackerman Où les histoires vivent. Découvrez maintenant