L'amant de Livai Ackerman

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Appel chez Livai

Eren prit l'appel

La sonnerie du téléphone retentit au moment où il s'apprêtait à gravir l'escalier. Posant sa corbeille, il traversa le hall et entra dans le bureau de Livai pour répondre, le coeur battant à la pensée que ce pouvait être lui.

-allô ?

-bonjour, dit une voix à l'autre bout du fil - la voix d'une femme, une anglaise, qui parut surprise. Vous parlez anglais ?

-oui.

-vous êtes peut être l'assistant de M. Ackerman ?

-je travaille pour lui. Mais il n'est pas là.

-je sais. Moi, je suis Isabel, l'assistante de Dita Ness, qui a rendez-vous avec M. Ackerman cet après-midi. Dita vient de m'annoncer de son mobile qu'il était perdu au plus profond de l'Oxfordshire et qu'il ne se rappelait plus exactement où se trouve le lieu du rendez-vous. Enfin, ça ne m'étonne pas de lui. Vous pourriez m'aider à le remettre sur la bonne route ?

Le coeur d'Eren se mit à battre si fort qu'il eut peine à entendre les propos de son interlocutrice.

-dans l'Oxfordshire ? Très bien. Je vais faire mon possible. Où ont-ils rendez-vous ?

-il est arrivé dans le petit village, mais il n'arrive pas à trouver le bon pub. M. Ackerman prétend que dans le livre, c'est un lieu très important.

-quel livre ? s'enquit Eren, les jambes chancelantes.

-désolée, mais ça fait des semaines que Dita ne parle plus que de ça, alors j'ai cru que vous aussi, vous étiez au courant. Le Chêne et...

-... et le Cyprès.

-c'est ça. Dita est fou d'excitation, surtout depuis que Dirk Reiss a donné son accord. Même si cela reste absolument confidentiel et qu'il faut encore croiser les doigts en espérant que M. Ackerman finira par obtenir les droits d'adaptation. Bref, ce pub, vous connaissez son nom ?

-La Rose et la Couronne, répondit Eren en s'efforçant de parler de la façon la plus détachée possible. Il faut prendre la direction de Stokechampton et quitter la route à 1 kilomètre et demi du village. Bien sûr, en coupant à travers champs, c'est plus court.

-merci, mille fois. Je vais le rappeler...

Eren n'entendit pas la suite, car le téléphone avait glissé sur son épaule. Il le reprit et le contempla un moment, le temps de reconsidérer tout ce qui s'était passé durant le mois précédent à la lumière de ce qu'il venait d'apprendre.