Chapitre 117

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On se met ensuite à bosser car on doit installer les décorations pour demain puis on commande des pizzas et on mange tous ensemble en discutant. Vers 23h tout est fin prêt, il est temps de partir. Tout le monde est en train de récupérer ses affaires quand je demande à Marie.

« Tu fais quoi mon cœur ? Tu rentres avec moi ou quelqu'un te ramène ? »
« Mais je dors chez Elodie »
« Pourquoi ? C'est cette histoire de tradition, c'est ça ? »
« Oui »
« Mais je pensais que tu plaisantais moi »
« Non je veux vraiment faire cela »

Je suis déçue mais je respecte sa décision

« Ok c'est toi qui décide » dis-je d'un ton où je ne peux pas cacher ma déception

Marie s'approche de moi

« Moi aussi je voudrais dormir avec toi, et cela va me faire bizarre de ne pas dormir dans tes bras mais je veux que la prochaine fois que tu me vois ce soit dans ma robe, à la mairie.. »
« Alors on va faire cela mon Cœur »
« Merci mon Ange »

Je l'embrasse légèrement puis on s'écarte l'une de l'autre. On s'embrasse alors tous et on quitte la salle. Demain quand j'y reviendrais je serais mariée à la femme de ma vie, cela fait bizarre de me dire cela..

Tout le monde se dirige vers leur voiture, moi je démarre ma moto et je commence à m'équiper. Marie me lance un dernier bisou, de loin, avant de monter dans la voiture. Les voitures commencent à partir quand je finis de m'équiper, puis je monte sur ma moto et je pars, tout le monde est déjà parti. Mais en moto, je vais plus vite qu'eux et je les rattrape facilement surtout qu'elles sont arrêtées à un feu, je fais un peu rugir le moteur je m'arrête à la hauteur de la voiture de Viviane. Je soulève ma visière et lui fait signe que je dois lui parler, elle ouvre la fenêtre

« Je vais passer au bar pour voir si tout va bien »
« J'allais y passer, ne t'embêtes pas »
« Non j'y vais, rentrez chez vous, demain il y a une longue journée qui nous attend »
« C'est toi qui te marie, c'est toi qui va vivre une longue journée »
« Oui mais je ne vais pas réussir à dormir tout de suite alors autant que je passe au bar »
« Tu es sure ? Je peux y aller »
« Oui je suis sure. Allez bonne nuit et à demain »
« A demain »

Viviane et moi avons toujours le bar et le restaurant pourtant cela fait presque trois ans que nous avons fait l'inauguration. Le succès a été au rendez-vous, le restaurant est vraiment inscrit dans le paysage lillois, bien sûr c'est avant tout un restaurant gay et la majeure partie de la clientèle est homosexuelle, mais beaucoup d'hétérosexuels viennent pour manger tout en sachant cela. Le succès était tel qu'on a décidé d'ouvrir un complexe à Paris avec le même concept, un restaurant et un bar gay et friendly juste à côté l'un de l'autre, on a trouvé quelqu'un pour le gérer et Viviane ou moi y allons souvent pour voir comment cela se passe. C'est un succès pour notre plus grand bonheur.

Je double la voiture d'Elodie, Marie est derrière le conducteur, c'est-à-dire de mon côté. J'ai toujours la visière ouverte, je lui souris, elle ouvre la fenêtre

« Fais attention mon cœur sur la route »
« T'inquiète pas, je n'ai pas envie de louper mon mariage avec la femme que j'aime »
« Tu as intérêt »
« A demain mon cœur, fais de beaux rêves »
« Envois moi un message quand tu es à la maison »
« Je ne rentre pas tout de suite, je vais passer au club, un peu »
« Pourquoi cela ne m'étonne pas ?. Bon envoie moi un message quand même de toute façon je ne vais pas bien dormir »
« Oui tu n'as pas ton doudou »
« Tout à fait »

Le feu passe au vert

« Allez à demain, je t'aime mon Ange » me dit Marie alors qu'Elodie démarre

Je démarre à mon tour, et je les doubles, une voiture en face se met alors à zigzaguer, heureusement je la vois et je peux l'éviter mais je klaxonne et avec moi presque toutes les voitures qui me suivaient ce qui me fait sourire. La voiture ne prend même pas la peine de ralentir, ce qui me fait pester, je suis en colère. Je ralentis pour essayer de me calmer, la voiture d'Elodie vient à ma hauteur, la fenêtre s'ouvre, mais ce n'est pas Marie car c'est le côté passager, il s'agit de son père, ma visière est toujours levée

« Ca va Pauline ? »
« Oui très bien, juste énervée à cause de cette voiture de merde »
« Oui je vois ça que tu es énervée »
« Désolée »
« Ne t'excuse pas, je comprends. Ça va aller pour rentrer ? »
« Oui »
« Fais attention »
« Mais oui, ce n'est pas moi qui ne fait pas attention »
« Oui je sais »
« Allez à demain »

Il me répond à demain. Je jette un coup d'œil à Marie et je lui souris, puis j'accélère pour pouvoir enfin rejoindre le bar.

Une femme bouleversanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant