Chapitre 110

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« Ça va, ne t'inquiète pas » lui dis-je
« Tu es sure mon Ange ? »
« Oui »
« Alors pourquoi Florian te tient »
« C'est lui qui a insisté il ne veut pas que je tombe »
« Mouais »
« Ecoute je suis juste fatiguée, je n'en peux plus, j'en ai marre de réfléchir, c'est tout »
« D'accord je te crois, on va bientôt rentrer si tu veux »
« Oui je pense que c'est mieux »

On continue à marcher, plusieurs autres personnes sont sortis pour venir me voir, je sais qu'ils sont inquiets mais je ne sais pas quoi dire finalement c'est Anne qui parle en première

« Ecoute Pauline. Ne te sens pas coupable de ce qu'il est arrivé, cela devait arriver et ce n'est pas de ta faute, crois-moi s'il te plait »

Je m'approche d'elle tout doucement, elle sent que je m'approche mais je pose une main tout doucement sur son épaule pour ne pas la surprendre puis je la serre dans mes bras, je lui murmure à l'oreille

« Je ne veux pas que tu souffres à cause de cette perte »
« Je ne souffrirais pas je t'assure »
« Je t'aime Anne, je suis heureuse d'avoir une sœur comme toi et saches que tu peux me parler de tout ce que tu veux »
« Je sais, je t'aime aussi Pauline et ce n'est pas un choix que je fais aujourd'hui et.. »
« Chut t'en fais pas »

On reste un peu dans les bras l'une de l'autre, je pense qu'on aura besoin de parler de certaines choses mais tout de suite cela ne sert à rien et puis demain ils partent en voyage de noces alors ça attendra un peu. On s'écarte, Mathieu et Pascal sont juste à coté

« Oui elle a raison, ne te sens coupable de rien, c'est de sa faute à lui » me dit Mathieu
« Je suis d'accord avec lui » enchérit Pascal

Ils me prennent tous les deux dans leur bras quand je sens la même fatigue que tout à l'heure, mes jambes flanchent et heureusement qu'ils me tiennent mais malheureusement pour moi, tout le monde s'en est aperçu et surtout Marie

« Pauline ça va ? » me demande mon frère, Mathieu
« Mais oui ce n'est rien »
« Chérie, on a bien vu ce qui s'est passé »
« C'est rien je suis juste fatiguée »
« Tu as vu ta main » me dit Viviane

Tout le monde regarde alors l'état de ma main, Marie s'approche de moi et la prend dans sa main

« On devrait peut-être aller à l'hôpital »
« Mais non je t'assure, j'ai l'habitude, un peu de glace et demain ça ira déjà mieux »
« Et si ça ne va pas mieux on ira à l'hôpital »
« On verra »
« C'est tout vu »

On décide de rentrer, il est presque 19h, tout le monde a eu une fin de journée éprouvante, je leur fait la bise en m'excusant de ma réaction et tous m'ont dit que ce n'était rien et qu'ils comprenaient. La dernière personne à qui je dois dire au revoir est ma mère. Je me mets devant elle mais je ne savais pas quoi dire alors j'ai barbouillé un au revoir mais elle ne s'est pas contenté de cela

« Je suis désolée pour tout Pauline. Je sais qu'on ne peut pas changer le passé et ce qui est fait est fait mais on peut changer l'avenir et je te demande d'y réfléchir, peut-être que toi et moi on pourrait apprendre à se connaitre et échanger des choses »
« Ecoute j'en sais rien du tout, je n'ai pas envie de réfléchir à ça mais je le ferais plus tard, sache que ce n'est pas pour toi que j'accepte d'y réfléchir mais pour mes frères et sœurs. »

Marie et moi avons fini par partir quelques minutes plus tard. Je suis dans la voiture, épuisée, ma tête repose contre la fenêtre, le film de la journée se déroule dans ma tête alors que je voudrais ne penser à rien mais malheureusement on ne décide pas. Marie est silencieuse à côté de moi, pour me faire penser à autre chose je la regarde, elle semble soucieuse et inquiète, elle me jette des coups d'œil de temps en temps. Ma main gauche se pose sur la sienne qui reposait sur le levier de vitesse.

« Ne t'inquiète pas ma chérie, ça va aller. »
« J'espère mon Ange »
« Mais oui. Ce n'est que de la fatigue »
« Ce n'est pas ça qui m'inquiète mon Cœur, c'est toi, moralement ce qui s'est passé aujourd'hui t'a retourné et je ne sais pas comment tu vas le prendre »
« Tu sais quand je suis partie c'est parce que j'ai cru qu'ils coupaient les ponts avec lui à cause de moi, que j'étais sure qu'ils allaient en souffrir et ça je ne le veux pas, je ne veux pas qu'ils souffrent à cause de moi »
« Je me doutais que c'était ça mais je ne crois pas que c'est à cause de toi mais c'est plutôt à cause de ton père »
« C'est ce que Florian m'a dit et il a illustré cela »
« Comment ? »
« Il m'a expliqué certaines choses sur Anne et sur ses relations avec mon père »
« C'est-à-dire ? »

Je lui explique ce que Florian m'a raconté.

« Mais c'est dégueulasse ce qu'il lui a dit sur les enfants, elle ferait une mère formidable, j'en suis sûre. Mais tu as dit que même Florian n'a pas réussi à la rassurer alors qui ? Car hier j'en parlais avec elle, elle n'a pas l'air d'avoir de doute et le sujet n'est pas douloureux pour elle »
« En fait c'est moi qui ai fait ça, sans le faire exprès, une phrase que j'ai dit un jour dans laquelle je disais qu'elle était formidable et que ses enfants auraient de la chance de l'avoir pour mère. Je le pensais et pour moi elle sera vraiment une mère formidable. Et donc voilà il m'a expliqué que j'avais tort quand je pensais que tout se passait bien entre mon père et eux. Il m'a même dit que pour Anne c'était mieux qu'elle coupe les ponts mais jamais il ne lui aurait dit et là il pense qu'elle en a pris conscience »
« D'accord tant mieux alors »
« Oui »
« Et tu... »
« S'il te plait on peut en reparler plus tard, là j'ai mal à la tête et je suis vraiment fatiguée »
« Bien sur mon Ange pas de problème »

On arrive bientôt chez nous, quel bonheur de dire chez nous, même si cela me fait bizarre. Marie fait attention à moi quand je sors de la voiture et pendant le trajet qui mène à l'intérieur de la maison, elle me fait craquer par sa prévenance alors que je suis quelqu'un d'indépendante, elle a changé tellement de choses en moi. Je peux enfin m'installer dans le canapé où je m'allonge en entrainant Marie avec moi

« Qu'est-ce que tu fais? » Me demande-t-elle
« Je vais me reposer avec ma femme dans mes bras »
« Ta femme ? »
« Oui ma femme »
« J'aime..
« Moi aussi »
« Mais je ne suis pas fatiguée »
« Reste avec moi s'il te plait »
« Très bien mon Ange, je reste repose toi »

Elle dépose un léger baiser sur mes lèvres puis elle me tourne le dos, je viens me coller à elle, ma main droite est sous son cou et mon bras gauche s'enroule autour d'elle, je dépose un baiser dans son cou et je me laisse aller au repos.

Une femme bouleversanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant