Chapitre 115

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On a à peine fini notre phrase que j'entends la voix d'Emma :

« Non mais ça va pas, vous venez ici, vous passez déjà assez de temps en tête à tête. N'est-ce pas Marie ? »
« Absolument d'accord, on est délaissées je trouve »
« Je ne trouve pas moi j'en suis sure »

Elles sont trop mignonnes avec leurs airs de fausses jalouses, surtout Marie.. Je m'approche d'elle, je dépose un baiser sur ses lèvres

« C'est facile de faire ça dans ces cas-là » dit-elle avec un grand sourire

Je lui fais un petit clin d'œil puis je cherche un endroit où je peux m'asseoir, Marie se lève et elle me dit de m'asseoir, ce que je fais puis elle s'installe sur mes genoux mais de façon à ce que je puisse participer à la conversation. Ma main se pose sur son dos et je la caresse tout doucement

« Ça va ? » me demande-t-elle
« Oui très bien, fatiguée mais c'est une très bonne fatigue »
« Tant mieux, c'était génial, j'ai adoré ce que j'ai mangé »
« Tu as pris quoi ? »
« La bavette à l'échalote avec de la purée et en dessert une mousse au chocolat que je n'ai pas encore fini »
« Tant mieux alors »

On se tourne vers la table et je surprends le regard de la mère de Marie, Josy, un regard plein de tendresse, elle a l'air d'apprécier la complicité qui nous lie avec Marie, j'en suis ravie car j'ai appris à la connaitre et je l'apprécie beaucoup. Je regarde Viviane qui est dans la même position que moi, Emma sur ses genoux.

« Copieuse » dis-je à Emma
« Non mais, je copie rien du tout » me dit-elle en me tirant la langue, ce que je lui rends avec bonheur, ce qui fait qu'on éclate de rire surtout quand on a retiré la langue une 2ème fois et cela en même temps

Je vois Marie et Viviane échanger un regard désabusé comme pour dire, « que des gamines », je ne suis pas la seule à le voir car Emma dit :

« Non mais c'est quoi ce regard ? On vous ennuie ou quoi ? »
« Pas du tout mon Cœur, vous nous faites rire au contraire »
« Mouais on va dire ça » dit Emma faisant un air de fausse vexée
« Tu as mangé ? » me demande Marie
« Non on n'a pas vraiment eu le temps »
« Oui je comprends »

Elle prend alors la petite cuillère qu'elle plonge dans une des mousses qui sont devant nous, l'une est à elle et l'autre à moi, puis elle me la présente pour que je la mange, ce que je fais. Je la regarde, elle me sourit, je sais que son geste a beaucoup de sens, elle fait ça parce qu'elle prend soin de moi et qu'elle veut que je mange, elle est adorable, vraiment.

« Pauline c'était vraiment bon » me dit Josy
« Merci, venant d'une cuisinière, comme vous, je le prends comme un compliment »
« Ce n'est pas un compliment, c'est juste la vérité »
« Merci beaucoup »

Une autre cuillère de chocolat se présente à ma bouche, j'ouvre docilement la bouche en tournant la tête et je croise le regard de ma mère, comme je l'ai dit tout à l'heure, elle est juste à côté de nous. Ma mère me sourit, moi je ne lui souris pas, je n'en suis pas encore capable.

« Vous êtes très mignonnes avec Marie, vous allez très bien ensemble et on voit que vous vous aimez »
« Et cela te pose un problème ? »
« Non, tu es heureuse c'est le principal. »
« Je ne sais pas si je dois te croire »
« Je comprends mais j'ai changé vraiment, j'ai pris conscience de beaucoup de choses. Je sais que ce que j'ai fait ne peut être pardonné et je ne le demandes pas »
« Tu veux quoi alors ? »
« Une nouvelle chance. Je voudrais que tu me donnes la possibilité de revenir dans ta vie, d'avoir une relation avec toi. Quelle relation, Je ne sais pas mais je pense que celle de mère et de fille n'est pas mal mais c'est à nous de voir avec le temps »

Je réfléchis alors que Marie me donne une nouvelle cuillère, je suis sure qu'elle l'a fait exprès de me la donner à ce moment-là car elle a su tout de suite qu'il fallait que je réfléchisse, que je prenne mon temps. Qu'est-ce que je risque ? A part, une nouvelle déception rien d'autre, après est-ce que je peux me permettre d'être de nouveau déçue? Après tant d'échec, est-ce que j'en supporterais encore un? Je crois que oui car je me considère comme quelqu'un de fort et puis il y a Marie avec moi, elle pourrait m'aider. De plus comment je pourrais être déçue alors que je n'attends rien d'elle? Alors que je suis persuadée que ça ne marchera pas donc voilà j'ai la réponse par elle-même.

Je reprends conscience quand Marie me touche le bras, je la regarde, elle me sourit, ses yeux sont inquiets mais en même temps remplis de tendresse et de confiance. Encore une fois, je suis étonnée, par cela, car je sais que ses yeux sont le reflet des miens et que ce que j'éprouve. Notre amour est tellement puissant, j'ai l'impression qu'il grandit de jour en jour. Je suis tellement bien avec elle, je n'ai jamais été autant en harmonie avec quelqu'un, on se comprend sans avoir besoin de parler, c'est extraordinaire, je ne croyais pas que cela m'arriverait un jour. Elle me rend meilleure, sans elle jamais ma mère aurait eu la chance d'entendre ce qu'elle va entendre, moi je l'aurais envoyé chier tout de suite sans réfléchir. Je me tourne vers ma mère.

« Très bien alors on va faire un test et on verra. Sache que je suis persuadée que cela ne marchera pas alors je n'attends rien de toi. A toi de me prouver le contraire »
« Je vais tout faire pour. Merci à toi »
« On verra bien »

Je regarde ma mère, elle est émue, je le vois à son visage, c'est bien l'une des premières fois que je la vois émue pour moi. Je me tourne à nouveau vers Marie, elle me sourit, je sais qu'elle est contente de ma décision. Je la serre dans mes bras tout doucement, son sourire s'élargit encore plus et une nouvelle cuillère se dresse devant moi que j'avale.

Marie s'approche de moi et elle me dit doucement :

« Je suis fière de toi, Mon Cœur et pas seulement avec le restaurant mais aussi avec ce que tu as fait à l'instant. Je t'aime tellement »
« C'est moi qui t'aime. Je suis contente de t'avoir dans ma vie, tu ne peux pas savoir à quel point et je te préviens je ne suis pas prête de te laisser partir »
« Alors tant mieux car je ne suis pas prête de partir ni de te laisser partir. »
« Tant mieux, oui » dis-je

Juste avant de poser mes lèvres sur les siennes, je lui murmure un « je t'aime

Une femme bouleversanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant