Chapitre 111

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Quand je me réveille, il fait nuit dans le salon, les lumières sont éteintes, je me demande quelle heure il est et surtout où est Marie car je suis seule sur le canapé. Je regarde autour de moi mais rien n'indique sa présence, je commence à me demander quoi. Je me dégage de la couverture que Marie a du poser sur moi, je me lève, j'allume et cela me confirme que Marie n'est pas ici, je regarde l'heure. Il est 3h du matin, où peut-elle bien être ? Peut-être est-elle montée dormir dans notre chambre ?

Je monte alors l'escalier, j'arrive dans la chambre qui est éteinte également, je n'ose pas allumer de peur de réveiller Marie alors je m'assois tout doucement sur le lit et je tends le bras sans brusquerie pour voir si elle est là mais je trouve une place vide. Mais où est-elle ? Je ne comprends pas...

Peut-être est-elle sortie ? Mais où il est 3h du matin quand même ? Je décide de redescendre, je vais dans la cuisine prendre un verre d'eau, je suis inquiète de ne pas savoir où est Marie. Pourquoi est-elle partie à cette heure-ci ? J'ai fait quelque chose de mal ?

Mon regard se pose sur la porte qui mène au jardin, oui parce que cette maison a un jardin, il est petit mais cela permet de mettre une table sur la terrasse, un hamac au milieu du jardin et avoir quelques fleurs bien que Marie comme moi n'ayons absolument pas la main verte. Peut-être est-elle dans le jardin, je m'y dirige. Il fait très noir mais avec les lumières de la rue, j'arrive à distinguer les choses, la table, les chaises et le hamac que j'entends bouger, j'approche tout doucement et mes yeux distinguent une forme allongée dans le hamac, cela ne peut qu'être Marie, ce qui m'est confirmé par sa voix qui s'élève

« Tu ne dors plus Mon Ange ? »
« Non je me suis réveillée, il y a quelques minutes et je me suis inquiétée »
« Inquiétée pourquoi ? »
« Je me suis réveillée et tu n'étais pas là, je t'ai cherchée mais je n'ai pas pensé au jardin alors je me demandais où tu étais partie »
« Nulle part Mon Ange juste dans le jardin »
« Oui maintenant je le sais. Tu fais quoi ici à 3h du matin ? »
« Je n'arrivais pas à dormir alors je suis sortie, regarder les étoiles »
« Il y a quelque chose qui ne va pas ? »
« Non pourquoi tu dis ça ? »
« Ben c'est étrange de te retrouver dehors à cette heure-ci »
« Je réfléchissais »
« A quoi ? »
« A nous »

Hein mais pourquoi elle réfléchit à nous ? Elle doute ou quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Elle a réfléchit et elle n'accepte pas ma réaction d'hier

« A nous mais pourquoi ? J'ai fait quelque chose de mal ? »
« Mais non tu n'as rien fait d'où te viens cette idée ? »
« Je ne sais pas, je te retrouve seule dehors à 3h du matin et tu me dis que tu penses à nous alors voilà c'est la déduction logique »
« Et ben non ce n'est pas logique, je t'aime Pauline et je t'aimerais toujours, je ne veux pas qu'on arrête et tu n'as rien fait de mal »

Je m'approche du hamac, Marie me prend la main tout doucement

« Alors pourquoi tu es là ? »
« Je ne pense pas vraiment à nous, pas en tant que couple. Je pense à toi et à ce qui s'est passé aujourd'hui, à tout ce qui s'est passé. A ce que ton père t'a dit, à ce que tu lui ai dit, bref à tout »

Je me tais et je la regarde, j'aimerais ne pas parler de tout ça mais je sens qu'elle a besoin de le faire.

« Viens avec moi »
« Où ? »
« Dans le hamac »
« Mais on va tomber »
« Non c'est un de deux personnes, je l'ai acheté exprès en pensant à toi »
« Ah oui ? »
« Oui tout à fait. Viens »

J'essaye de monter tout doucement dans le hamac, j'ai peur de faire tomber Marie, peur de le casser mais finalement j'y arrive et on s'installe à deux, Marie vient dans mes bras puis elle recommence à parler.

« Tu sais j'ai été touchée par la façon dont tu m'as défendu, par les mots que tu as utilisé même si j'aurais préféré que tu ne le frappes pas »
« Je sais mais je n'ai pas pu contrôler. Tu sais il n'aurait insulté que moi, je n'aurais rien fait mais là c'était trop qu'il dise ça de toi, deux fois. Je ne le regrette pas il mérite ce coup de poing et si jamais il veut aller en justice, j'assumerais mes actes mais je ne pense pas qu'il le fera »
« Pourquoi ? »
« Parce que la menace de la presse est très importante pour lui, il a vu que je ne plaisantais pas, que je pourrais le faire et il en a peur de cela. Il sait que si des choses comme ça sortent dans la presse, sa carrière est finie et comme cela compte plus que tout pour oui il ne veut pas le perdre. »
« Tu vas le faire ? »
« Quoi donc ? »
« Le dire à la presse ? »
« Je ne sais pas, s'il n'y avait que moi je le ferais mais là il y a mes frères et sœurs et ma mère »
« Oui je comprends. Comment tu t'es senti par rapport à la réaction de ta mère et ses mots ? »
« Je suis tellement étonnée qu'elle ait fait ça. Tu sais elle a toujours suivi ce que mon père disait, elle a toujours fait ce qu'il voulait, quand il me disait des horreurs la plupart du temps elle n'était pas là et quand elle l'était, elle ne disait rien et elle évitait même de me regarder. Alors je n'ai jamais imaginé qu'elle pourrait faire ça, qu'elle pourrait s'opposer à lui. »
« Pourquoi crois-tu qu'elle ait fait ça ? »
« Je ne sais pas, peut-être qu'elle en a eu marre, de toutes ses années, ou elle a peut-être pris conscience qu'il a été trop loin pour elle et elle ne pouvait pas le suivre ni accepter cela. »
« Oui et si ça tombe c'est tout cela à la fois. »
« Oui peut-être »
« Tu vas faire quoi par rapport à elle ? »
« Je ne sais pas du tout, je vais laisser faire le temps on verra bien »
« Ca marche »
« Je suis désolée d'être partie comme ça pourtant tu as réussi à me calmer mais là c'était trop »
« C'est rien Chérie, j'ai eu peur quand tu as frappé le mur et quand tu es partie en courant. Et puis, après on a essayé de te retrouver mais je commençais sérieusement à désespérer puis j'ai eu le message de Florian et j'étais soulagée mais en même temps inquiète car j'ai cru qu'il n'arriverait pas à te parler »
« Il a très bien réussi ne t'inquiète pas »
« Je sais »

On se tait un peu puis Marie me demande

« Tu vas bien ? »
« Oui ça va, ne t'inquiète pas. Tu sais tout ce qu'il m'a dit, il me l'avait déjà dit donc ce n'est rien de nouveau. Le seul truc nouveau c'est pourquoi tout cela a commencé. Au moins aujourd'hui, je sais »
« Oui et cela te fait quoi ? »
« Ca me met en colère, j'aurais compris que les choses démarrent à cause de l'incendie mais là c'est parce que je ressemble à sa mère, c'est tellement injuste comment tu peux faire subir ça à ton propre enfant ? Moi ça me sidère »
« Moi aussi Mon Ange »
« Je veux avancer, aujourd'hui j'ai tout ce qu'il me faut pour être heureuse. Je suis en train de réaliser mon rêve d'ouvrir un restaurant même si je ne sais pas si cela va marcher je suis contente d'essayer. J'ai des amis plus que formidables qui me soutiennent dans tout ce que je fais et j'aime une merveilleuse femme qui pour mon plus grand bonheur semble m'aimer en retour. Pour la première fois de ma vie, je peux pleinement dire que je suis heureuse et cela n'a pas de prix alors je ne vais pas le laisser tout gâcher pour quelques paroles et pour des choses qui appartiennent au passé. »
« Tu as raison Mon Ange sauf sur un point »
« Lequel ? »
« Cette femme que tu aimes ne « semble » pas t'aimer. Elle t'aime tout court ça je peux te l'assurer »
« Alors tant mieux Mon Cœur »

On s'embrasse tout doucement, plus je ressers mon étreinte et on regarde ensemble le ciel. Une étoile filante passe entre deux autres étoiles

« Fais un vœu mon Ange » me dit Marie

Je la regarde tout en formulant mon vœu, celui d'être aimé par elle et de l'avoir auprès de moi pour le restant de ma vie

Une femme bouleversanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant