Chapitre 97

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« Les filles on se dépêche, on va être en retard » dis-je en regardant ma montre. Il est déjà 13h30, on doit être à la mairie à 14h et on a 15 minutes de route, Anne n'est pas encore prête. Comme convenu, on s'est retrouvé entre filles pour se préparer avec Anne, Emma, Viviane, Virginie, Clara, Marie, les deux sœurs de Florian, Angelina, une amie d'Anne et qui est son témoin avec moi. Imaginez 9 femmes en train de courir pour s'habiller mais aussi pour se coiffer, se maquiller. Heureusement on a pris une coiffeuse et une maquilleuse. Moi j'ai rapidement été prête puisque je n'avais qu'un pantalon noir, une chemise blanche et une veste noire à mettre, un petit coup de peigne dans les cheveux et me voilà prête. Je suis en bas avec Viviane qui est prête aussi.

« Ah les femmes je te jure » me dit-elle
« C'est clair. Toi aussi elle t'a virée ? »

Marie m'a viré de la pièce car elle voulait me faire une surprise

« Non je suis partie, je n'en pouvais plus entre le mascara, le fond de teint, l'eye-liner, la laque et tout »

On éclate de rire. Petit à petit, les filles descendent d'abord l'une des sœurs de Florian, puis Angelina et l'autre sœur, Virginie, Clara dans une magnifique robe bleue, Emma qui est extraordinaire dans une robe rouge, fort décolletée sur le devant. Je regarde Viviane, elle reste bouche bée face à cette apparition, je vois dans ses yeux de l'admiration, Emma recherche direct son regard et elle sourit en voyant son expression. J'entends des pas dans l'escalier, je lève la tête, Marie est en train de descendre, elle est d'une beauté à couper le souffle.. Sa robe noire lui moule parfaitement le corps, elle semble s'attacher au cou, ce qui me fait deviner un charmant dos nu, la robe s'arrête un peu au-dessus du genou, ce qui met en valeur ses jambes magnifiques soulignées par des petites chaussures à talon noires également... Je suis littéralement subjuguée, cette femme est la plus belle femme au monde et c'est la mienne.. Ici, dans ce couloir, je mesure encore une fois la chance que j'ai d'être aimée par elle, je ne le mérite pas..

Mes pensées sont interrompues par Anne qui m'appelle d'en haut..

« Pauline tu peux venir ? »
« J'arrive »

Je passe à côté de Marie et je lui dis :

« Tu es éblouissante mon amour »
« Je l'ai vu à ta réaction, il semble que je te plaise un peu »
« Un peu ? Je dirais beaucoup même, tu vas être la plus belle fille de l'assemblée, tout le monde va m'envier »
« Dis pas de bêtise »
« Mais ce ne sont pas des bêtises, tous les hommes vont te regarder avec envie, il va falloir que je repousse leurs assauts »
« Ils n'ont aucune chance, je ne veux qu'une seule personne, toi »
« J'en suis comblée »
« Pauline !!! » crie Anne
« J'y vais car sinon je vais me faire décapiter »

Je monte en vitesse les escaliers, j'arrive dans la chambre mais je me stoppe sur le seuil. Anne est magnifique toute de blanc vêtue, je l'ai déjà vue dans sa robe lors des essayages mais avec la coiffure, le maquillage c'est vraiment autre chose

« Quelque chose ne va pas ? » demande Anne sentant que je me suis arrêtée
« Non tu es très belle, magnifique même. Tu seras, pour moi, la 2ème femme la plus belle aujourd'hui »
« La 2ème seulement et puis-je savoir qui est la première ? »
« Marie »
« Ah ben oui bien sûr et c'est logique mais tu n'es pas objective »
« J'avoue. Alors qu'est-ce qui y a ? »
« Ben en fait, j'ai besoin d'aide pour mettre mon collier et ensuite on peut y aller »
« Ok. »

Je me glisse derrière elle pour mettre son collier

« Tu sais que Papa va arriver ? »
« Je sais et je vais y aller mais avant j'ai une petite question »
« Oui laquelle ? »
« Tu es heureuse ? »
« Pourquoi cette question ? »
« Réponds-moi s'il te plait »
« Oui je suis heureuse comme jamais, c'est le plus beau jour de ma vie et je ne dis pas ça parce que c'est ce qu'on dit le jour de son mariage, c'est vrai. J'aime Florian de tout mon cœur et être mariée avec lui c'est ce que je veux plus que tout au monde. Comme avoir des enfants avec lui »

Elle dit cela avec une voix très sincère et émue, je ne peux que la croire

« Ok alors tant mieux »
« Pourquoi cette question ? Tu doutes ? Tu trouves que ce n'est pas une bonne idée ? »
« Non pas du tout. Le mariage est quelque chose de très sérieux et je voulais vérifier que c'était ce que tu voulais, que tu n'avais pas de doute et ce n'est pas le cas »
« Tu sais que tu es une personne exceptionnelle ? »
« Non je ne le sais pas, tu me connais »
« Oui je sais très bien, tu doutes de toi mais crois-moi, tu l'es vraiment. Tu fais toujours attention aux autres et c'est une qualité rare, je ne sais pas ce que je ferais sans toi »

Quand elle prononce ces mots, je ressens une profonde tristesse en moi, je ne peux m'empêcher de me dire que sans moi, elle verrait. Que sans moi, elle pourrait voir Florian l'attendant devant l'autel tout à l'heure, voir ses enfants. Mais à cause de moi, elle ne pourra pas

« Pauline, arrête de te sentir coupable, c'était un accident. Je ne t'en ai jamais voulu au contraire même, sans toi je serais morte. Tu m'as sauvée la vie, tu sais »

Je ne suis pas étonnée qu'elle ait su ce que je ressentais, elle a toujours été très perspicace

« Sans moi.. »
« Chut c'est du passé tout ça, c'est le destin c'est tout »
« Ok »
« Je t'aime Pauline, je suis tellement fière d'avoir une sœur comme toi, j'en n'aurais pas voulu d'autre »
« Moi aussi Anne. Tu as tellement de courage, de volonté que j'en reste bouche bée à chaque fois »

Ce petit intermède nous a émues, l'une comme l'autre

« Allez sèche moi ces larmes mademoiselle la mariée. Cela ne le fait pas si tu arrives en pleurs à la mairie, Florian va croire que tu ne veux pas te marier »
« Ou que je suis trop heureuse »
« Tu veux que je t'aide à descendre ? »
« Oui je veux bien »

Je la prends par le bras et je la guide jusqu'en bas où nous attendent encore Marie et Clara car les autres sont déjà parties à la mairie.

« C'est bon allez-y. Je vais attendre ici Papa et Mathieu, ils devraient arriver »

On lui dit à tout à l'heure et on regagne la voiture de Marie, c'est moi qui conduit. Sur le chemin on croise la voiture des mariés, j'aperçois mon père mais celui-ci ne me voit pas, je me crispe sur le volant. Marie et Clara le remarque tout de suite.

Une femme bouleversanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant