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Le lendemain, je tentai de masquer la marque violette sur ma joue gauche. Fond de teint, anticerne, poudre, blush, j'avais tout essayé, même regardé des dizaines de tuto sur youtube pour avoir une meilleure technique de maquillage, mais l'hématome restait visible. Je soufflai en pensant à la réaction de Ken. Le connaissant, il allait littéralement péter un câble. Lorsque nous étions en Espagne, et il avait été fou de rage qu'un garçon m'embrasse contre ma volonté, j'appréhendais le moment où il allait apprendre qu'un autre m'avait violemment giflée.

Je regardai dans le miroir le haut de ma canine qui s'était cassée la veille. Heureusement, c'était seulement la pointe, rien de grave, aucune douleur à ce niveau là. En revanche, dès que je souriais, ma joue me faisait atrocement souffrir. Je passai ma main nerveusement dans mes cheveux avant de finir de préparer ma valise. Notre vol était dans cinq heures à l'aéroport Roissy Charles De Gaulle, il fallait que j'accélère le mouvement.

De 2zer : On est en bas.

Merde... J'étais vraiment en retard. Je me dépêchai de jeter mes vêtements et ma trousse de toilette dans ma valise, mis mes Timberland, puis partis rejoindre les garçons dans le taxi. Ils avaient commandé un véhicule sept personnes. Il fallait au moins ça pour que toutes nos valises puissent entrer à l'intérieur. Je saluai chaleureusement Mekra, Framal, 2zer et Doums.

- Putain Aly, ta joue ! s'exclama Doums.

- Je sais... dis-je en regardant par la fenêtre.

- Ken va me buter, c'est sûr, se lamenta Mekra. Je suis vraiment désolé Aly.

- Tu n'as pas à t'excuser, c'est pas de ta faute, le rassurai-je.

Les quatre garçons me regardaient avec attention.

- Peut-être qu'il ne verra rien, tentai-je.

- Oui, et peut-être qu'on va rencontrer le Dalaï-Lama cette semaine, ironisa 2zer.

- Le Dalaï-Lama est tibétain, pas japonais ! rétorqua Framal.

Nous nous esclaffâmes devant le manque de culture de notre ami. Ce geste me fit grimacer de douleur. Une fois à l'aéroport, je retrouvais mes amis plus excités que jamais.

Durant les douze heures de vol, nous alternions entre discussion et sieste. Une hôtesse m'avait lancé un regard empli de pitié en regardant ma joue, avant que ses yeux ne fusillent mes amis. Comme s'ils en étaient les responsables.

Une fois arrivés, nous attendîmes sagement nos valises, puis nous passâmes les portes du hall d'arrivé. Deux chauffeurs nous attendaient, ils nous conduisirent devant un grand immeuble. 2zer appela Ken qui apparu quelques secondes plus tard. Il salua ses amis, plus qu'heureux de les retrouver. Lorsque ses yeux s'arrêtèrent sur moi, son visage se ferma brutalement. Il posa sa main doucement sur ma joue, ce qui me fit grimacer de douleur. Il tourna son regard vers ses amis qui ne savaient plus où se mettre.

- Vous préférez que je pette un plomb maintenant ou vous m'expliquez ? dit-il en essayant de garder son calme.

- C'est rien, juste une petite bagarre qui a dégénéré, le rassurai-je.

- Ouais, une petite bagarre, répéta-t-il entre ses dents.

Il partit ouvrir la porte du bâtiment, puis nous le suivîmes jusqu'à l'immense appartement qu'il avait loué pour l'occasion. Il nous présenta cinq garçons que je ne connaissais pas ainsi que son équipe de tournage. Nous nous installâmes dans le salon dans lequel de grands canapés trônaient. Ken me lança un sac de petits pois congelés, je compris à son regard que je devais le mettre sur ma joue bien que cela ne servait plus à rien. Ne voulant pas l'énerver davantage, j'obéis sans faire d'histoire.

- Alors, t'en es où Nek dans ton album ? demanda Framal.

- Jamie m'a fait des bon sons, mais je galère un peu à trouver l'inspi, avoua Ken.

- T'inquiète, ça viendra, le rassura Naïm.

- En attendant ce soir, on sort faire la fête ! se réjouit 2zer.

- Hier ça vous a pas suffit, rétorqua Ken.

- Bon on va mettre les choses à plat tout de suite, intervint Mekra, c'est de ma faute ! Je me suis embrouillé avec un mec, Aly a voulu calmer les choses, et s'est prise une gifle. Elle a une grosse marque sur la joue, et une dent pétée à cause de moi. Alors vas-y, énerve-toi contre moi, j'attends.

Ken le regardait la mâchoire serrée.

- C'est rien, je vais bien ! m'exclamai-je. C'est pas la première fois que je me prends une baffe, et se sera peut-être pas la dernière.

- Ouais, approuva Houss, je m'en rappelle une fois on était dans un bar, Aly nous laisse deux secondes pour aller aux toilettes, et cinq minutes plus tard, on voit il y a un attroupement au fond de la salle. On s'approche pour voir, on est curieux, et là on voit Aly en train de s'embrouiller avec le vigil. Pareil qu'hier, il lui a mis une gifle dans sa face.

- Il m'avait mis une main au cul ! me justifiai-je. Quand je l'ai insulté, il m'a frappé, et les garçons sont intervenus.

- En fait, t'es en train de nous dire que t'es une grosse victime Aly, rit Doums.

Je lui fis un doigt d'honneur en riant à sa remarque.

- Tu vois, il y a rien de grave, dis-je à Ken.

- Le prochain qui lève sa main sur toi, je le tue, et peu importe les raisons, se contenta-t-il de répondre.

Personne ne répondit, laissant l'ambiance se plomber d'elle-même.

- Bon, elles sont où nos chambres ? demanda Framal pour changer de sujet.

Je le remerciai d'un regard, il me fit un discret clin d'œil. Ken nous montra nos chambres, puis m'accompagna dans la sienne. Elle n'était pas très grande, mais très cosy. Un futon était positionné face à une fenêtre surplombant la ville. Je m'approchai pour observer la vue du douzième étage. De grands buildings s'étalaient devant moi, sur la gauche un immense parc donnait un peu de verdure au paysage gris.

Je sentis les mains de Ken passer sur mon ventre, puis son torse se coller à mon dos. Ses doigts s'entrelacèrent dans les miens tandis que sa bouche déposa un baiser dans mon cou.

- C'est magnifique, lui dis-je en contemplant la vue.

- Je suis heureux que ça te plaise.

Je sentis ses lèvres esquisser un sourire. Je me retournai vers lui pour fondre mon regard dans le sien. Ses yeux marron me regardaient attentivement. Sa main se posa doucement sur ma joue abimée. Son regard n'était plus énervé, seulement attentif.

- Ca te fait mal ? me demanda-t-il.

- Un peu, admis-je.

- Je te jure que le prochain qui...

- La ferme, le coupai-je.

Ma bouche embrassa la sienne pour le faire taire. Nos langues se retrouvèrent chaleureusement.

- Tu m'as manqué Ken, dis-je entre deux baisers.

- Putain, toi aussi Aly...

Il se laissa tomber sur le futon en m'attirant sur lui. Je m'assis à califourchon sur ses cuisses, tandis que ses mains me débarrassèrent de mes vêtements. Nous fîmes l'amour passionnément, heureux de nous retrouver après des jours d'absence.

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Plus de 2 600 vues déjà en deux mois. Merci à vous de me lire ! N'hésitez pas à me laisser vos impressions, m'indiquer si vous aimez l'histoire ou si vous trouvez que quelque chose ne va pas. N'ayez pas peur d'être franc !

Je vous fais des bisous mes petits chats !

Arielle Ld

A l'ombre de ta lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant