A l'ombre de ta lumière

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Je laissai Mekra pour aller retrouver Aly. J'étais soulagé qu'elle accepte de me voir en sachant qu'elle venait de se disputer avec son copain. Après avoir frappé à sa porte, j'attendis quelques secondes pour qu'elle vienne m'ouvrir. Son visage n'avait plus rien de triste, les larmes que j'avais aperçues avaient disparu, son maquillage venait d'être refait. La jeune femme m'invita à s'installer à ses côtés dans son canapé.

- Tu voulais me parler ? me demanda-t-elle.

Mince, j'avais déjà oublié que je lui avais dit ça...

- Euh oui, improvisai-je. C'est à propos de ma sœur.

- Elle va bien ? s'inquiéta-t-elle.

- Oui ça va, mais elle m'a demandé conseil, et je ne sais pas trop quoi lui répondre. Peut-être que toi tu pourras m'aider ?

- Explique-moi, on verra bien.

C'était ma chance, je décidai de tenter quelque chose en espérant que ça ne me retombe pas dessus une fois de plus.

- Elle sort avec un garçon depuis peu de temps, commençai-je, mais elle a aussi un ami dont elle est très proche. Dès que son ami l'appelle ou lui envoie un message, son copain pète un plomb. Il exige de lire ses textos. Ca crée beaucoup de disputes entre eux. Qu'est-ce que tu lui conseillerais ?

Les yeux d'Aly clignèrent rapidement à plusieurs reprises, visiblement surpris par la similitude entre sa relation avec Hugo, et l'histoire totalement fausse que je venais de lui raconter.

- Et bien, répondit-elle. Si elle n'a rien à se reprocher, elle peut lui montrer ses messages. Ca rassura son copain qui ne lui fera peut-être pas de crise la prochaine fois.

- Alors tu es le genre de filles qui trouvent ça normal de devoir prouver qu'elles sont fidèles ?

- Je ne trouve pas ça correct effectivement, concéda-t-elle, mais si elle est vraiment attachée à ce garçon, il faut qu'elle mette sa fierté de côté. Quand il aura compris que ce ne sont que des amis, et que rien ne se passera entre eux, il la laissera tranquille.

- Et si en réalité son pote voulait plus que de l'amitié avec elle, renchéris-je.

Je vis la jeune femme passer sa main dans ses cheveux en réfléchissant à cette nouvelle situation.

- Je ne peux pas te répondre, conclut-elle, c'est à elle de réussir à savoir si elle préfère son ami ou son copain. Mais si elle choisit son ami, c'est qu'elle aura sans doute plus de sentiment pour lui qu'elle veut bien l'admettre.

- Je vais essayer de synthétiser tout ça, et de lui répéter.

- Ne lui dis pas que tu m'as demandé de t'aider, me dit-t-elle. Nous les femmes, nous aimons faire preuve d'une certaine discrétion lors de conseils amoureux.

- Ca marche, souris-je en sachant pertinemment que Clarisse n'entendrait jamais un mot de ses conseils.

- Tu es venu jusque chez moi simplement pour ça ? me demanda Aly. Tu aurais pu m'appeler.

- Ca nous permet de nous voir juste tous les deux comme ça. On est toujours avec les autres, ça fait du bien de n'être qu'avec toi.

Ses joues s'empourprèrent légèrement ce qui me fit sourire. C'était tellement simple de la mettre mal à l'aise. Nos regards complices s'accrochèrent pour ne plus se quitter.

- Moi aussi ça me fait plaisir de passer du temps avec toi, sourit-elle.

La sonnette de son appartement résonna dans l'habitation, nous sortant de notre bulle.