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Nous étions chez 2zer en train de passer une bonne soirée. Comme à notre habitude, nous parlions de tout et de rien, nous nous chambrions dans une ambiance bonne enfant.

- Au fait, Nek, m'apostropha Framal, tu pars quand au Japon ?

Je sentis le regard d'Aly glisser sur le mien. Je ne l'avais pas prévenue que je m'absenterai un mois.

- La semaine prochaine, répondis-je gêné.

- Ca va être mortel ! rugit Doums. J'ai tellement hâte.

Je lançai un furtif regard à la blonde qui regardait ses chaussures, le visage fermé. Bien sûr, je devinai qu'elle était énervée d'apprendre cette nouvelle de la bouche de mon ami, davantage quelques jours avant mon départ.

Ma main se déposa sur son genou, son regard fit face au mien. Mes yeux surpris aperçurent un timide sourire avant que les siens ne changent rapidement de direction. Durant tout le reste de la soirée, Aly et moi tentions de faire bonne figure, mais je savais que ce n'était que le calme avant la tempête. J'étais persuadé que ce soir, j'allais m'en prendre plein la tête.

Aux alentours de deux heures du matin, je décidai de partir. Avec Aly, nous avions décidé de dormir chez moi après la soirée, c'est donc tout naturellement qu'elle quitta mes amis pour me suivre. Une fois sortis de l'immeuble, la jeune femme alluma une cigarette tout en gardant le silence.

- J'aurais dû te le dire, admis-je.

- Ce n'est rien, je comprends.

- Tu comprends quoi ?

- Tu n'as pas à te justifier, tu as le droit d'aller où tu veux, répondit-elle doucement.

Je tombai de six étages en entendant sa déclaration compréhensive. J'aurais dû me sentir soulagé, mais sa réponse me laissa penser que cela cachait autre chose dont elle n'arrivait pas à me parler.

- C'est pour mon nouvel album, expliquai-je.

- Oh tu écris un nouvel album ? s'étonna-t-elle.

- Oui, ça aussi, je devais te le dire...

Elle sourit simplement, puis aspira à nouveau une dose de nicotine. Nous continuâmes notre chemin jusqu'au pied de mon immeuble dans un silence pesant. Aly était étrange, pensive. A cet instant, j'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir lire ses réflexions qui entrainaient son esprit ailleurs.

- Je crois que je vais finalement dormir chez moi ce soir, lâcha-t-elle.

- Oh non, soufflai-je. Tu fais la gueule, c'est ça ?

Elle ricana en levant les yeux au ciel.

- Non, bien sûr que non, j'ai juste envie de rentrer chez moi.

- Alors je viens avec toi, proposai-je.

- J'ai oublié de préciser que je souhaitais être seule.

Je fixai mon regard dans le sien, en me demandant le sens de sa phrase. Elle ne paraissait pas énervée, mais une onde de tristesse émanait d'elle.

- Dis-moi ce à quoi tu penses, ordonnai-je.

- Rien, tout va bien, sourit-elle.

- Aly...

- Je t'assure que tout va bien, insista-t-elle.

- Qu'est-ce que tu peux être bornée, râlai-je. Je vois bien que quelque chose te tracasse, et je sais que ça a un lien avec mon voyage au Japon. C'est vrai que j'aurais dû t'en parler. Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas fait, c'était stupide de ma part.

A l'ombre de ta lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant