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Après avoir visité la villa que nos amis avaient louée pour l'anniversaire de Naïm, nous nous installâmes dans nos chambres respectives. Je partis prendre une douche pour me réchauffer. Avec la complicité du vent d'Espagne, l'eau de la mer m'avait littéralement glacé. Durant de longues minutes, je réfléchis en me demandant comment que je pourrais faire craquer Aly ce soir. Il me restait moins de deux mois à présent, mais je n'avais qu'une envie, gagner ce pari à tout prix. Ma fierté m'interdisait de perdre face à cette femme qui se montrait être finalement une adversaire à ma hauteur.

En sortant de la salle de bain, je trouvai Doums allongé sur notre lit, son téléphone à la main.

- Ca va mon kho ? demandai-je.

- Je me repose un peu avant ce soir. Ils veulent aller en boite, la soirée s'annonce festive.

- J'aime pas les boites, râlai-je.

- Tu vas pouvoir en profiter pour te rapprocher d'Alyyyyy, rit Doums.

Je levai les yeux au ciel face à se remarque. Mon ami avait gardé son âme d'enfant, s'amusant de me voir jouer avec la blondasse.

- Elle ne m'intéresse pas, lâchai-je. Je fais seulement ça pour gagner notre pari.

- Ouais Mekra m'a mis au courant, avoua-t-il. Qu'est-ce que tu vas faire quand t'auras couché avec elle ?

- Bah rien, je passerai à une autre.

- Wahou, quelle classe mec.

- Je l'ai déjà prévenue que ce serait seulement un jeu entre nous, rétorquai-je.

Mon ami s'assit sur notre lit en fixant son regard dans le mien.

- Et si elle s'attache à toi ? s'enquit-il.

- Je lui ferais comprendre explicitement qu'il n'y aura jamais rien de plus entre nous.

- Et si toi tu t'attaches ?

Je ricanai à sa question en sachant pertinemment que ce ne sera pas le cas.

- Comment pourrais-je m'attacher à elle ? C'est vrai qu'elle est sympa, marrante, plutôt bien foutue, mais dans ma tête c'est très clair. Ce n'est pas mon genre de femmes.

- Je te comprends pas Nek.

- Qu'est-ce que tu veux que je te réponde ? m'agaçai-je. Etre en couple, ce n'est plus mon truc, et depuis un moment déjà. Peu importe qui gagnera ce pari, dans deux mois, Aly sortira de ma vie.

Mon ami me lança un regard signifiant qu'il n'approuvait pas ce que je faisais. Je le vis se rallonger, puis ses yeux plongèrent de nouveau sur son téléphone.

Je ne comprenais pas sa réaction. Pourquoi s'acharnait-il tant à vouloir me caser avec Aly ? Je n'en avais pas envie, d'ailleurs le seul désir qui me venait à l'esprit en pensant à elle était celui de son corps ou de l'agacer au plus au point.

Nous commandâmes chinois, puis nous commençâmes la soirée en buvant et fumant pour nous mettre dans une ambiance festive. Aux alentours de vingt-trois heures, nous partîmes tous nous changer. J'optai pour une chemise noire cintrée, ainsi qu'un jean brut.

Je rejoignis les autres qui attendaient au salon, puis Aly arriva. Mon regard s'arrêta sur elle sans pouvoir s'en échapper. Elle avait relevé ses longs cheveux blonds en une haute queue de cheval qui aérait son visage aux traits fins. Sa bouche qui semblait moelleuse était habillée d'un rouge profond, tandis que le noir qu'elle avait déposé sur ses yeux faisait ressortir ses iris bleutés qui me regardaient de leur habituelle intensité. Sa robe verte olive lui arrivait à mi-cuisse, ce qui me permit de pouvoir observer ses jambes nues. Je sentis des fourmillements s'immiscer le long de mes doigts qui n'avaient qu'une envie à cet instant, lui arracher sa robe pour pouvoir se brûler sur sa peau chaude.

A l'ombre de ta lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant