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Un mois plus tard, je n'avais pas revu Aly. Malgré tout, je prenais des nouvelles d'elle, mais je la sentais distante, et cela me déplaisait au plus haut point. Oui, nous n'étions plus ensemble, cependant mes sentiments à son égard ne faiblissaient pas. Je pensais souvent à elle, me demandant ce qu'elle faisait, notamment le weekend. Je savais qu'elle aimait sortir avec ses amis, et j'espérais qu'elle ne se fasse pas trop draguer, surtout avec son nouveau statut de célibataire.

Nous étions chez 2zer, en train de passer une bonne soirée, mais mon esprit était ailleurs.

- Tu peux demander à Aly de venir ? demandai-je à mon hôte.

- Nek, tu te fais du mal, répondit-il tristement.

- Je sais, mais je pars demain, et j'ai besoin de la voir.

Mon ami souffla avant de prendre son téléphone. Quelques minutes plus tard, il m'indiqua qu'elle avait refusé son invitation, prétextant être fatiguée. Je décidai de me jeter à l'eau, en essayant de la convaincre.

A La blondasse relou : Viens s'il te plaît.

Sa réponse ne tarda pas à arriver.

De La blondasse relou : Je n'ai pas envie de te voir

A La blondasse relou : Tu mens encore Aly... Allez, viens, je pars demain aux Etats-Unis, je voulais voir ta tronche avant mon départ.

Elle mit plusieurs minutes à répondre, ce qui me fit comprendre qu'elle hésitait.

De La blondasse relou : Ok, j'arrive.

Son message réchauffa mon cœur, faisant esquisser un sourire à mes lèvres. J'étais comme un camé qui comprenait qu'il allait bientôt recevoir sa dose de drogue. Lorsque la sonnette de l'appartement retentit, Doums se précipita pour aller ouvrir la porte à notre invitée. Celle-ci déposa une bise sur chacune de nos joues avant de s'asseoir sur le canapé en face de moi.

Mes yeux se perdirent en la regardant discuter et rire avec Framal. J'avais l'impression de ne pas l'avoir vue depuis des mois. D'un signe de tête, je lui fis comprendre que je souhaitais m'entretenir avec elle sur le balcon. La jeune femme prit une cigarette dans son sac à main avant de me suivre.

- Alors ça avance l'enregistrement ? me demanda-t-elle.

- Oui plutôt bien.

- Tu me chantes un de tes morceaux ?

Sa demande me prit de cours, je ne m'étais pas attendu à ça.

- Un autre soir peut-être, tentai-je de m'échapper.

- Allez Ken, s'il te plaît, implora-t-elle.

- Bon d'accord, mais j'ai peur que tu trouves ça nul...

- Je ne moquerai pas, promit-elle en souriant.

Je pris une grande inspiration, tournant mon visage vers les toits de Paris.

- Tribu indestructible, j'redistribue mon esprit d'clan quand la street pleure. Indescriptible est ma tristesse dans les strip-clubs. Prends soin d'toi d'où que tu sois, j'connais la soif du goût du sang. Et quand ça chauffe chez toi, tu sors du coup victime du coup du sort. Y a plus beaucoup d'espoir dans toutes les zones qu'on a exclues. Les paysages sont désolés, pourtant les hommes n'ont pas d'excuses. Seul, j'pourrai pas m'en sortir, si j'y arrive, c'est par ton aide. Si toi aussi, t'as ressenti qu'le corps et l'âme séparent ton être. On m'a fermé des portes au nez, c'est pardonné, mais j'me suis pas r'tourné. Le système m'insupporte, j'suis un cyborg insubordonné. Et parfois j'en ai marre de l'être, suspendu à des barbelés. Et quand tu veux rendre tout ce que t'as pris, tu finis par donner.

A l'ombre de ta lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant