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J'attendais dans mon salon patiemment qu'Aly rentre du travail pour connaitre sa réaction. Quand la sonnerie de mon téléphone m'indiqua un message entrant, ma curiosité me fit le prendre rapidement.

De La blondasse relou : J'ai trouvé tes cadeaux. Tu n'aurais pas dû, mais merci.

C'était la première fois qu'une femme était aussi peu enthousiaste en recevant des chaussures. Cependant, venant de celle-ci, plus rien ne m'étonnait. Au contraire, je prenais ses remerciements comme un effort de sa part, se laissant lentement apprivoiser par ma générosité.

A La blondasse relou : Je peux revenir en France ou c'est une feinte pour me tuer ?

De la blondasse relou : Tu as intérêt de venir. J'aimerais te remercier comme il se doit...

Mon sang ne fit qu'un tour, mes doigts pianotèrent sur mon téléphone tandis que mon corps s'était déjà levé de mon canapé.

A La blondasse relou : Je suis là dans quinze minutes.

J'enfilai rapidement une veste ainsi que ma paire de baskets avant de quitter mon appartement. Je déambulai dans les rues rapidement un sourire niais sur mon visage. Aly m'ouvrit sa porte d'entrée, un sourire chaleureux sur ses lèvres, le plus beau remerciement qu'elle aurait pu me faire. Je déposai un baiser sur sa bouche rosée avant qu'elle m'invite à entrer.

- Alors elles te plaisent ? m'enquis-je en prenant une paire de bottines à talon dans les mains.

Les boites étaient toutes ouvertes, ce qui me permit de découvrir toutes les chaussures que je n'avais même pas pris la peine de regarder avant. Je devais reconnaitre que Clarisse avait eu bon gout.

- Elles sont toutes superbes, me répondit Aly.

- Ma sœur m'a aidé à les choisir, admis-je.

- Tu la remercieras de ma part.

- Tu n'auras qu'à lui dire toi-même. Elle vient demain avec mes parents manger chez moi. Tu pourrais venir.

J'avais formulé cette demande naturellement, sans trop y réfléchir, mais je ne le regrettais pas. Après tout, j'étais sûr de ma relation avec elle. En revanche, je vis l'étonnement, puis la peur, pour finir sur la gêne passer sur son visage.

- Tu veux vraiment qu'on passe l'étape de se présenter nos parents ? On est ensemble depuis deux mois seulement.

- Bah ouais, répondis-je. T'inquiète pas, t'es pas la première fille qu'ils rencontreront.

En réalité, mes parents avaient déjà connu deux de mes ex, je n'étais jamais réfractaire à ce que la personne partageant ma vie rencontre ma famille. La jeune femme leva les yeux au ciel, je devinai que rien n'était gagné. Pourquoi avec elle, fallait-il que les choses simples deviennent compliquées, mais que les choses compliquées soient simples ?

- Alors ? m'impatientai-je devant son mutisme.

- Une autre fois peut-être, répondit-elle rapidement.

Sa réponse me vexa, je ne lui demandais pas de m'épouser non plus...

- Ils vont pas te manger, tu sais.

- Laisse-moi du temps s'il te plaît, ne me presse pas, râla-t-elle.

- C'est qu'un repas, pas un mariage, arrête de flipper.

- Et toi, arrête de me prendre la tête, siffla-t-elle.

- C'est toi qui me prends la tête, là ! m'énervai-je. Je veux te faire rencontrer mes parents, et toi tu refuses.

- Bon, ok ! concéda-t-elle agacée. Je viendrai, t'as gagné.

- J'ai plus envie que tu viennes maintenant.

- Oh que si je vais venir ! s'exclama-t-elle.

Je soufflai en me demandant si nos caractères entêtés pourraient un jour s'accorder. Mon esprit se força à faire retomber la pression.

- Bon allez, on va pas se disputer pour un repas, abandonnai-je. Tu viendras si tu le veux, sinon ce sera pour une prochaine fois.

Un sourire passa sur son visage. Je compris qu'elle appréciait que je lui laisse le choix. Pour moi, ce n'était pas un exercice aisé, j'aimais avoir le contrôle sur mes relations. Avec Aly, j'apprenais la patience. Mes mains se posèrent sur ses hanches, mon front se déposa contre le sien.

- Merci, murmura-t-elle.

- Et sinon, tu parlais de me remercier dans ton message, souris-je malicieusement.

Elle rit en constatant que je n'avais pas oublié notre conversation écrite. Nous fîmes l'amour passionnément, puis nous passâmes la soirée blottis l'un contre l'autre. Je ne me lassais jamais de sentir sa peau contre la mienne, d'humer le parfum de ses cheveux, d'entendre son rire résonner dans mes oreilles, de contempler son sourire, de goûter sa peau. Avec Aly, mes cinq sens étaient constamment en éveil.

Le lendemain, mes parents et Clarisse se trouvaient dans mon salon. Nous discutions de choses et d'autres quand la sonnette de ma porte d'entrée retentit. Doums n'étant pas présent, je me levai pour aller ouvrir.

- Désolée pour le retard, s'excusa Aly.

- C'est pas grave, je suis content que tu ais décidé de venir, souris-je.

Je l'embrassai rapidement avant de l'inviter à me suivre au salon.

- Maman, Papa, je vous présente Alyssa. Aly, voici mon père Ronand, et ma mère Sophie. Tu connais déjà Clarisse.

- Enchantée, répondit timidement la jeune femme en leur adressant un léger sourire.

- Alors voici la nouvelle copine de notre Nounou, déclara ma mère.

Oh non, elle n'avait pas osé m'appeler par ce surnom ridicule devant Aly quand même ? La jeune femme tourna son visage vers le mien, un sourire malicieux passe sur son visage. A voir ses zygomatiques tendus, je devinai qu'elle se retenait de pouffer de rire.

- Vas-y, moque-toi, râlai-je en la poussant de manière taquine sur le côté.

- T'inquiète, lui dit Clarisse, si tu veux, je peux te montrer de gros dossiers sur Ken.

- Ce serait génial, rit la blonde.

- Si tu lui montres quoi que ce soit, je te massacre, prévins-je ma sœur.

En prenant l'apéritif, ma famille apprenait à connaitre la femme qui partageait désormais ma vie. Quand elle annonça qu'elle préparait un Master, je me remémorai que je devrais répondre à ses questions prochainement. Je prenais ça comme un moyen de l'aider, d'ailleurs ma mère m'en félicita alors que je ne faisais finalement rien d'exceptionnel.

Le repas se passa dans une ambiance bon enfant entre la bienveillance de ma mère, la curiosité de mon père, et les moqueries de Clarisse à mon égard. Je me forçais à ne pas oublier son comportement pour la prochaine fois qu'elle me présenterait son nouveau petit-ami. D'ailleurs, il fallait que j'aie une sérieuse discussion avec elle. Si mes doutes étaient fondés, je ne manquerai pas de lui faire connaitre le fond de ma pensée.

Après le repas, mes parents et Clarisse nous embrassèrent chaleureusement avant de nous quitter. Une fois la porte claquée, je rejoignis Aly au salon qui était déjà en train de débarrasser la table. Mes mains glissèrent sur son ventre, je rapprochais son dos de mon torse, puis ma bouche embrassa son cou.

- Merci d'être venue ce soir, murmurai-je. Je sais l'effort que ça te demande.

La jeune femme se retourna pour que je puisse observer le bleu de ses yeux. Elle sourit simplement, satisfaite d'avoir pu me rendre heureux avec aussi peu de choses. Nous passâmes le reste de la soirée à profiter du corps de l'autre, savourant nos chaires.

A l'ombre de ta lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant