89

1K 72 10
                                    

Le lendemain, je fus réveillé par un coussin heurtant mon visage de plein fouet. Mes yeux s'ouvrir brusquement pour apercevoir la blondasse, un sourire victorieux sur son visage.

- Laisse-moi cinq minutes pour me réveiller, ensuite je te ferais payer cet affront.

- C'était trop tentant, rit-elle.

La jeune femme quitta le salon, tandis que ma tête se reposa contre le canapé sur lequel j'avais dormi cette nuit. Après qu'elle m'ait délaissé, j'avais fini la soirée avec les autres, mais mon esprit était ailleurs.

Ce jour là, nous avions profité du temps maussade pour visiter la ville. Je la connaissais déjà, mais mes nouveaux amis la découvraient réellement pour la première fois. Framal se plut à jouer au guide touristique tandis que je ne parvenais pas à me défaire de ma conversation d'hier avec Aly. Sa dernière remarque m'avait laissé sur ma faim. Elle pensait que je me comportais ainsi à son égard, car je voulais gagner. Elle était certainement convaincue que je jouais un rôle avec elle depuis le début alors qu'en réalité, je n'avais que rarement était moi-même avec une fille, et depuis bien longtemps.

De retour dans notre maison, nous nous assîmes tous au salon. Encore fatigués de la veille, nous optâmes pour une soirée cinéma afin de reposer nos corps, et de les sevrer d'alcool.

- J'aime pas les films d'horreur, râla Doums.

- Arrête de geindre, et aide-moi à apporter notre matelas dans le salon, répliquai-je.

Le jeune homme à la peau ébène soupira avant de m'aider, mais avant de passer la porte, il s'arrêta brusquement.

- Désolée Nek, il faut que tu me dises ce qu'il s'est passé hier soir avec Aly.

- Ca t'intéresse tant que ça ?

- Ma curiosité maladive, sourit-il.

- Il s'est rien passé, on a juste discuté.

- Tu te rapproches d'elle de plus en plus. Elle craquera bientôt.

Je levai les yeux au ciel devant le manque de compréhension de mon ami. Cependant, comment pouvait-il comprendre quoi que ce soit en sachant que je ne me livrais pas entièrement à lui. Nous descendîmes prudemment les escaliers, le matelas à la main, puis nous le déposâmes au centre du salon à côté des autres.

Les autres garçons avaient poussé les meubles, Aly installait les couettes et oreillers pour que notre nid soit des plus confortables. Sami mit un film d'horreur que mes amis et moi n'avions pas encore vus. Installé entre Framal et Houss sur un matelas, je me surpris à être déçu de ma place, mais je savais que celle que je convoitais n'allait pas tarder à se libérer.

- Il est vraiment tout pourri votre film, râla Doums à peine vingt minutes après le début du film. Je vais me coucher.

Nous nous moquâmes chacun notre tour de lui en sachant qu'il était apeuré devant cette fiction hollywoodienne. Après quelques minutes, ne tenant plus en place, je sortis de dessous ma couette, roulai sur Framal, puis sur Aly pour prendre la place de Doums à ses côtés. J'enveloppai mon corps de la couverture que la blonde avait gardé pour elle, ce qui réduit la proximité de nos corps.

- Putain Nek, tu m'as écrasé avec ta grosse tête là, râla mon ami.

- Et moi, tu m'as bousillé l'épaule, ajouta la jeune femme.

- Cette place est pile en face de l'écran, je pouvais pas la laisser, me justifiai-je.

- Elle est pile à côté d'Aly, se moqua Framal.

A l'ombre de ta lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant