Ken.
J'entendis la porte de mon appartement claquer, ce qui attira rapidement mon attention, pas que je n'étais pas habitué à ce qu'on rentre et sorte de chez moi comme dans un moulin mais à quatre heures du matin s'était plutôt étonnant.
Je fis rouler ma chaise dans ma chambre pour pencher la tête par la porte, manquant de tomber de celle ci lorsque mes yeux tombèrent sur Astrée. Bien évidemment, elle se moqua rapidement de moi avant de venir me rejoindre pour claquer doucement ses lèvres sur les miennes.
- c'est quoi ça ?
- alors, tout d'abord, ça veut pas dire que j'ai pris ma décision. Et puis.. certains sont bizarres et je me souviens pas de les avoir écrit.
Elle haussa les épaules avant de laisser tomber les six cahiers sur mon bureau. Certains portaient les marques du temps, d'autre avaient visiblement servit à faire des toncs, mais celui qui attira la plus mon attention était tout en dessous de la pile et dans un état parfait.
Il était neuf.
Elle pinça doucement ses lèvres en me regardant prendre celui du dessous alors que je me tournait vers elle, fronçant les sourcils en la voyant s'étaler de tout son long sur mon lit.
- c'est tout ce que j'ai pu écrire en français.
- tu travaille toujours dans des cahiers ?
- et des carnets. J'aime pas les ordinateurs.
- je peux les lires ?
- non je les ai ramené pour que tu me dises à quel point ils sont beaux... Elle se redressa sur ses coudes. Mais commence pas par lui.
- pourquoi ?
- parce que je sais pas vraiment si j'ai envie que tu lise ce qu'il y à dedans
- tu sais qu'en disant ça je suis obligé de te demander pourquoi ?
- Ken, prends celui du dessus et fait pas chier tu verras bien.
- oui madame..
Elle émit un faible rire en se laissant retomber sur le matelas, plantant ses yeux en restant étalée en étoile. Je pris le temps de la regarder pendant quelques secondes, chaque jours je la trouvais un peu plus belle et chaque jours mes sentiments prenaient un peu plus de place. Si ça continue comme ça, dans deux mois je la demande en mariage.
Je m'enfonca ensuite un peu plus dans ma chaise, reposant le cahier que je tenais dans les mains pour prendre celui du dessus et l'ouvrir.
Une heure plus tard je le refermais en fronçant les sourcils, fixant mon regard sur Astrée qui n'avait pas bougée de sa place.
- c'est sombre un peu..
- attends de voir le quatrième.. Elle émit un petit rire.
- en tout cas, c'est pas mal. Pas mal du tout même.. T'es schémas de rimes sont intéressants, et t'as des bonne punchlines. Mais ça à l'air d'être un bordel dans ta tête Astrée...
- sois tolérant, j'avais quatorze ans.
- t'as écris ça à quatorze ans ?
- ouais, elle soupira, le rouge à dix sept, le bleu à dix huit et le noir, depuis trois mois.
- et pour les périodes où ils n'y à pas de cahiers ?
- j'ai tout jeté. elle haussa les épaules. Ils étaient trop... douloureux.
- je peux lire l'autre ?
- oui, mais tu devras attendre demain matin pour en parler. Je suis morte.
Je me mis à sourire en la regardant toujours assis dans mon fauteuil. Elle avait d'énorme cernes sous les yeux, en soit ce n'était pas étonnant chez Astrée, je savais qu'elle ne dormait que très peu mais ce qui me choqua presque c'est le vide dans ses yeux. Ils étaient sans expression, comme le reste de son visage et s'était plus qu'étonnant quand on connaissait la jeune femme.
Alors je reposa le cahier sur la pile, me levant de la chaise avant de venir m'allonger aux côtés d'Astrée qui s'était tournée sur le côté pour me faire face, un léger sourire aux lèvres.
- t'es sûr que ça va ?
- oui ken, j'ai juste besoin de six jours de sommeil
- au moins..
- tu apprendras bien vite que tes insomnies sont du pipi de chat à côté des caprices de mon horloge biologique.
- pour ça non plus on est pas si différent. Tu cours dans tous les sens, tu vas à droite, à gauche, t'as toujours cent milles choses à faire et tu t'arrêtes jamais, parce que tu la sens pas la fatigue. Alors tu sors, tu profites, tu passes tes nuits dehors parce que tu pense trop, sauf qu'à force de tirer sur la corde, elle lâche. Je passa ma main sur sa joue, tu t'épuise toute seule.
- arrêtes de m'analyser aussi bien.
- c'est moi, que j'analyse.
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desastres
Parisqui dit tempête dit tonnerre.
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Des airs et des astres / Nekfeu
Hayran Kurgutrois personnes en une seule. et puis six en deux. elle était son parfait miroir, un reflet, une âme soeur. Mais à trop vouloir se cacher, n'allaient ils pas se briser ?