Chapitre 84/

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Je continue de regarder Léo : sa peau bronzée, ses cheveux blonds et ses yeux bleus font ressortir ses origines hispaniques. Mais le mafieux semble revenir au présent puisqu'il se reprend et se racle la gorge avant de regarder le sol, puis moi.

— Alors cette éraflure ? fait-il ensuite. Tu l'as regardée ou on fait une croix sur notre voyage en Espagne ?

J'aurais bien rigolé en l'entendant parler si détachement de ces deux choix puis devant son interrogation, je secoue ma tête en disant :

— Je vais le faire.

Je me relève du lit et déplisse ma jupe avant de chercher sa fermeture éclair qui doit être sur l'un des côtés.

— Je vais sortir, grommelle Léo en commençant à repartir de la chambre.

Mais avant qu'il ne fasse plus de deux pas, je l'attrape par le bras en le faisant s'arrêter. Il se tourne alors vers moi avec un air perdu sur le visage et je me retrouve à bégayer quelques mots avant d'enfin réussir à dire :

— Tu peux rester avec moi ? Les cicatrices me rappellent de mauvais souvenirs.

Le visage du blond se détend puis je le vois entrouvrir sa bouche mais il hoche un peu sa tête et je pousse un petit soupir.

Léo regarde ses pieds pendant que je défais ma fermeture éclair qui est pile sur ma hanche gauche mais le zip se coince dans mon tee-shirt blanc. Je jure dans ma barbe et tire de toutes mes forces pour le décoincer mais je ne fais qu'empirer la situation.

Des grandes mains viennent prendre les miennes pour me faire comprendre de les enlever, alors je relève la tête vers Léo qui fronce ses sourcils en essayant de débloquer la fermeture. Je ris un peu de la situation : qui pourrait croire que le chef des Hawk m'aiderait avec le zip de ma jupe ?

— Arrête de ricaner, je suis en train de t'aider, grommelle Léo en continuant à bidouiller ma fermeture éclair.

— Je ne me moque pas de toi.

À la fin de ma phrase, le blond réussit à débloquer mon tee-shirt et le zip de la fermeture, alors je lui souris en baissant un peu ma jupe pour voir ma hanche. Léo commence une phrase mais s'arrête et je lui demande ce qu'il y a mais il secoue sa tête en passant une main sur sa nuque.

Mes yeux retournent se fixer à la bande blanche que je commence à l'enlever doucement. Mais après ça, je me retrouve face à un morceau de gaze pour protéger l'éraflure avant le bandage.

Je sens Léo bouger sur ses pieds en regardant ma hanche et je me décide à retirer pour de bon le dernier pansement sur ma blessure. Sur la peau blanche de ma hanche, il y a une fine ligne rose de cinq centimètres peut-être, sur laquelle il ne reste qu'une partie dont la croûte n'est pas partie toute seule.

Toujours dans le silence, je touche la ligne qui n'a pas la même couleur que le reste mais je ne m'en fais pas car je sais que cette teinte rose reviendra à peu près à la normale.

Je remonte ensuite ma jupe pour me rhabiller. Je ne vais pas avoir de cicatrice, ou alors une très petite, voire minime. Je souffle un coup en retenant un sourire. Je suis contente de savoir que la possibilité d'avoir une nouvelle cicatrice ne me terrorise pas.

Parce que celle-ci marque le fait que j'appartienne aux Hawk, que je ne suis plus cette jeune fille manipulée et tabassée par elle.

Je lève la tête vers Léo qui est resté gentiment silencieux et je fais quelques pas pour réduire la distance entre nous. J'ai une seconde d'hésitation, puis finalement je fais un autre pas et le prends dans mes bras.

Je suis vraiment soulagée, toute la tension que ça a engendré commence à redescendre.

— Hélia..., fait Léo raide comme un piquet.

Je l'ignore royalement mais comme j'ai la joue posé sur son torse, je l'entends soupirer discrètement avant de m'encercler à son tour. J'ai tout de suite l'impression d'être dans des bras protecteurs mais après un instant, je me rends compte de la situation : je l'ai pris dans mes bras de ma propre initiative. Et surtout, j'apprécie son contact.

Mais qu'est-ce qu'il m'a pris ?

Je sens alors la grande main de Léo caresser ma tête tandis que je suis toujours collée à lui. Son odeur habituelle vient jusqu'à mes narines et je ferme les yeux en écoutant le silence mais j'ai de plus en plus l'impression que ce câlin de joie se transforme en un câlin un peu plus sérieux.

— Tu veux qu'on reste comme ça combien de temps ? murmure Léo avec un petit rire.

Je sens mes oreilles chauffer, alors j'ouvre les yeux en panique avant de me reculer en faisant comme si de rien n'était.

— Tu avais juste à me le dire si tu voulais me coller, mi querida.

Le lendemain, je me fais réveiller par des cris. Je crois entendre des jurons fuser dans tous les sens mais j'ignore les voix masculines et me retourne dans le lit. Bon sang, on est dimanche et je ne peux même pas dormir tranquillement.

Des bruits de pas viennent vers ma chambre et je soupire en passant une main sur mon visage fatigué. La porte s'ouvre en grand et je feins d'être endormie pour qu'on me laisse en dehors de leur histoire de clan - même si je suis censée être concernée.

— Oh elle dort encore, dit Félix en chuchotant.

— On la réveille ? demande Éloi sur le même ton.

Pitié non, partez.

— Il faut la mettre au courant de ce que Paolo vient de faire. Mais elle est si mignonne quand elle est endormie, elle ferme enfin sa bouche.

— Petit insolent, je marmonne contre mon oreiller.

Les deux garçons ricanent en m'entendant puis je les entends s'approcher de mon lit. J'ouvre un œil quand je sens mon matelas s'affaisser des deux côtés de mon corps : Éloi est tranquillement assis, un air triste collé au visage, et Félix s'allonge carrément à ma gauche.

— Dites-moi si je vous dérange, fais-je en les regardant à tour de rôle.

Les mafieux ne répondent pas, ils se contentent de me regarder attentivement, alors je me redresse sur les coudes en comprenant seulement maintenant la phrase de Félix un peu plus tôt, concernant Paolo.

Voyant mon visage intrigué et presque inquiet, Éloi prend la parole avec une voix dure qui ne lui ressemble pas :

— Après la diffamation des médias envers les Avorio, Paolo a répliqué. Il a massacré des Hawk pas loin de la frontière entre la France et l'Italie, en laissant un message sur les lieux.

— Qu'est-ce que ce message dit ? fais-je en fronçant mes sourcils.

— Il a menacé nos proches.



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⏰ Dernière mise à jour : Aug 04 ⏰

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L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant