Chapitre 80/

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Point de vue de : Hélia

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Je regarde Léo tandis qu'il se passe une main dans ses cheveux avant de reprendre une bouffée de sa cigarette.

— Tu ne sais pas où est cette maison ? je répète sans y croire.

Le blond hoche la tête avant de frapper son poing contre son bureau en jurant en espagnol.

— Donc notre seule piste est déjà mise à la poubelle.

— C'était peut-être encore un piège, grommelle Léo à mi-voix.

Je me laisse tomber sur l'un des fauteuils et le mafieux vient sur celui à ma gauche en écrasant sa clope dans un cendrier. Il n'y a pas un bruit dans la pièce et je soupire en me touchant le front. Même si cette information ne nous mène nulle part, cette découverte nous fait nous poser encore plus de questions.

— Lyssa ne s'est pas installée dans cette mystérieuse maison quand elle est arrivée en Italie... Peut-être parce qu'elle savait qu'elle était suivie ? fais-je en imaginant des scénarios.

Le chef se redresse sur son siège et attrape le dossier de la mère de Paolo pour regarder sa première page, avant de me dire :

— C'est un dossier que seul mon père connaissait l'existence : il y a une écriture en bas de page qui signifie que c'est classé secret.

— Donc il n'y avait que lui et Lyssa qui savaient pour la maison et les autres biens.

— Il lui a sûrement donné une villa pour l'avoir à la trace en Italie où la villa devrait normalement être, dit Léo en hochant sa tête.

— Mais elle en a décidé autrement, je murmure en réfléchissant en même temps que je parle. Elle ne voulait pas qu'Alann sache où elle était précisément, alors elle n'est pas allée dans la maison qu'il lui a cédé.

— Et elle a dû faire semblant d'habiter dans la rue Zovinchi pour tromper les Hawk qui la suivait quand même, reprend le blond à ma suite.

Je le regarde et il en fait de même, un sourire en coin. On est plutôt bon tous les deux.

— Maintenant que mon vieux est mort, me dit Léo en regardant un point fixe, Lyssa a pu retourner dans cette baraque puisque personne ne connaissait son existence, ni le fait que mon père la lui a donnée.

— Et Paolo l'a suivie quand tu as repris le clan.

Maintenant on a une hypothèse mais toujours pas de solution.

— Ces deux enflures, marmonne le Hawk à ma gauche en se touchant l'arête du nez.

— Tu es sûr que ton père n'a laissé aucune trace sur la localisation de la maison ?

Léo se tourne vers moi en secouant sa tête, le visage fermé. Il m'annonce ensuite qu'il a cherché sur les dossiers numériques dans l'ordinateur et qu'il n'a rien trouvé, et maintenant on sait que la réponse ne se trouve pas dans les dossiers papiers.

Derrière nous, la porte s'ouvre puis se referme en une fraction de seconde et je me retourne vers les nouveaux arrivant : Colin jure en marchant sur un Lego qui traînait là, suivi d'Éloi qui a le visage fatigué.

— On fuit Amélia, disent-ils d'une même voix.

Je ricane mais je me tais quand je sens le regard azur de Léo sur moi. On explique ensuite aux deux mafieux ce qu'on vient de découvrir mais aussi l'échec suite à l'impossibilité de retrouver la demeure.

— Il y a un moyen de retrouver la baraque, affirme Colin en regardant le chef, mais elle ne va pas te plaire.

Mes yeux se tournent vers Léo qui fonce ses sourcils en essayant de comprendre où son bras droit veut en venir, puis son visage se décrispe pour mieux se tendre quand il dit :

L'assassin de mon frèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant