L'assassin de mon frère

Chapitre 77/

C'était bel et bien un piège.

Hier soir, Léo a appelé des Hawk italiens pour aller voir à la fameuse rue où devaient se cacher Paolo et sa mère. Mais il n'y avait personne à l'intérieur. Ce n'est qu'une fois ressortis que les Avorio se sont montrés ; ils ont encerclé les Hawk et les ont tués.

Je soupire dans mon lit en nous imaginant à la place des mafieux italiens. Ce n'est pas juste pour ces Hawk qui sont morts à nos places. Léo est quelqu'un de perspicace, il a vite compris ce qu'il se passait et s'est aperçu que c'était un piège.

Son père l'a formé pour déceler ce genre de chose, j'imagine. Mais notre question n'est toujours pas résolue : où est le chef des Avorio ?

Une vibration sur ma table de chevet me fait tourner la tête vers celle-ci et j'allume l'écran de mon téléphone qui affiche deux heures du matin. La situation me fait garder les yeux ouverts, même si je rêve de pouvoir dormir.

J'appuie sur la nouvelle notification et tombe sur un message d'Antoine :

ANTOINE : Tu as vu mes messages... T'es rentrée à Edeny ?

Je commence à taper une réponse mais je m'arrête et supprime mon début de phrase. J'ai tellement envie de le voir mais est-ce que c'est possible ?

Avec un soupir, je déverrouille mon mot-de-passe et tape lentement sur l'écran tactile :

MOI : T'es encore levé à cette heure là, tu devrais aller dormir.

J'enfile ensuite un short et descends à la cuisine pour me dégourdir les jambes. Il fait noir dans la maison alors j'allume la lampe de mon téléphone et marche sans faire de bruit.

J'attrape un verre d'eau et le bois cul sec avec un petit soupir de satisfaction. Mon téléphone vibre longtemps dans ma main, quelqu'un m'appelle, mais je sais déjà qui.

Avant que je ne puisse soupirer une fois de plus, de la lumière s'allume dans le couloir et je décline l'appel rapidement avant de me tourner vers la porte qui s'ouvre sur un Colin torse nu.

Wouah, OK. J'espère que Nestora sera aussi forte que son papa.

— Je croyais que c'était Léo, me dit-il en se grattant le bras, sinon j'aurai enfilé un tee-shirt.

— Félix se pavane dans ma chambre à moitié nu donc ce n'est pas gr...

J'arrête de parler en m'entendant puis je plaque ma main sur ma bouche quand Colin hausse ses sourcils d'amusement.

— Notre relation n'a rien de bizarre, fais-je au mafieux.

— Je n'ai rien dit...

— On est ami, c'est tout !

— Je te crois, miss.

Mon téléphone se remet à vibrer dans ma main et je fronce mes sourcils en déclinant encore une fois l'appel. Pourquoi est-ce que je lui ai fait un faux espoir ? Antoine me manque aussi mais je ne peux pas lui mentir éternellement.

— Un ancien petit-copain qui te recontacte ? demande le Hawk l'air de rien.

— Un ami. J'ai fait l'erreur de répondre à l'un de ses messages.

— On a une règle pour ça dans le clan, me fait Colin en s'appuyant sur l'un des meubles de cuisine. On n'est ami qu'avec des Hawk, pas de civils.

— Pourquoi ? Si je ne dis rien à Antoine, il ne le saura jamais.

— Tu mets sa vie en danger. Si une personne d'un clan ennemi voulait à s'en prendre à toi, il ferait d'abord du mal à ta famille et tes amis. Et puis si cet Antoine le découvre, on n'est pas aux abris qu'il le dise à d'autres gens.