Lorsque Colin se réveille, il est loin d'elle, à l'autre bout du lit. Comme si leurs corps, une fois les esprits endormis, avaient décidé d'être raisonnables. Mais ils sont face à face. Son visage endormi, si paisible, dans la pénombre de la lumière qui filtre sous la porte, est la première chose qu'il voit en ouvrant les yeux, et c'est vraiment beau. Elle a les deux mains jointes sous l'oreiller, comme une enfant sage.
Il n'aime pas rester au lit. Il n'aime plus rester au lit. Chez lui, il aurait sauté hors des couvertures, serait déjà en train de boire le premier café d'une longue série. Mais ce matin, il ne peut détacher ses yeux du spectacle de douceur que représente le sommeil d'Ana. Il ne peut quitter le moelleux, la chaleur du lit qu'ils ont partagé. Il ne veut pas qu'elle soit seule quand elle s'éveillera à son tour. Il veut qu'ils restent ensemble du début à la fin de cette nuit magique.
Elle ne tarde pas à ouvrir les yeux et son premier réflexe en le voyant, c'est un sourire touchant, tout endormie qu'elle est encore.
Ils s'observent un moment, sans mot dire, dans leur cocon hors du temps et des réalités, et c'est Ana qui rompt le silence.
— Tu as pu te reposer un peu ? s'enquiert-elle à voix basse, comme pour ne pas troubler leur quiétude.
— Mieux que ça... J'ai très bien dormi.
— Ah oui ? fait-elle fronçant les sourcils. Mais tu n'es plus un super héros alors ?
— On dirait que non. Il faut croire que j'avais surtout besoin de compagnie, murmure-t-il. De bonne compagnie.
Ils restent face à face, laissant le silence du matin les envelopper, mais leurs sourires s'effacent quand Colin pose sa main sur la joue d'Ana. Son regard est sérieux, pénétrant comme elle ne l'a jamais vu. Ses doigts fins effleurent délicatement tout son visage, puis son pouce vient caresser ses lèvres alors qu'il se rapproche d'elle.
Son baiser est doux, tendre, et Ana se laisse chavirer, cœur battant, absolument incapable de lui résister. Puis il devient plus impérieux, leurs mains se cherchent, se caressent et Colin l'attrape par les hanches pour la hisser sur lui, sans cesser de l'embrasser. Ana abandonne ses lèvres à regret et se redresse. Ses yeux rivés aux pupilles pers assombries de désir, elle attrape le bas de sa chemise de nuit de satin et la retire lentement, ne gardant que sa culotte. Le regard de Colin se baisse et redessine tout son corps. Dans la semi-obscurité, il devine les clavicules délicates qu'effleurent quelques mèches brunes, la poitrine généreuse, les hanches pleines. Ana, qui n'aime pas son corps, se sent pourtant rassérénée par ce regard plein d'envie et de gourmandise, comme s'il découvrait des trésors inespérés. Lorsqu'elle saisit sa main droite et la pose sur son sein, contre son cœur qui bat si fort pour lui, il gémit et s'autorise, de l'autre main, à toucher Ana, n'importe où, sa gorge, son épaule, ses fesses, comme si ses propres paumes étaient affamées de sa peau, jusqu'à ce qu'elle lui ôte son tee-shirt. A son tour, elle promène ses doigts sur le torse qu'elle découvre, ferme et plutôt bien bâti malgré l'extrême minceur de l'homme dans son lit. Elle se penche et se rallonge contre lui, pose ses lèvres sur sa poitrine, sur son ventre, sur ce corps qui n'a pas connu de bonheur, de partage et de jouissance depuis si longtemps, puis Colin passe les mains dans ses cheveux, jusqu'à sa nuque et attire avidement sa bouche sur la sienne dans un grognement de plaisir. Il s'interrompt un instant, pour poser leurs fronts l'un contre l'autre, avant de plonger ses yeux dans ceux d'Ana. Aucun des deux ne prononce un mot, leurs regards suffisent à se comprendre. Pourtant, l'espace d'une seconde, elle frémit à l'idée que Colin puisse, une fois encore, la repousser, lui dire que ce n'est pas une bonne idée. Mais elle sent ses mains qui frôlent son dos jusqu'à ses reins, avec une exquise lenteur, saisissent sa lingerie et d'un geste délicat, font glisser sa dernière barrière le long de ses jambes.
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Colin Maillard et chat perché
Lãng mạn"C'est une folie de haïr toutes les roses parce qu'une épine vous a piqué, d'abandonner tous les rêves parce que l'un d'entre eux ne s'est pas réalisé, de renoncer à toutes les tentatives parce qu'on a échoué. C'est une folie de condamner toutes les...