Chapitre 51

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— Je ne le verrai jamais mettre ses doigts dans le nez. A toi.

— Je ne me fâcherai pas parce qu'elle écoute un boys band pourri trop fort.

— Il n'aura pas d'appareil dentaire et de bouton pleins le visage. Je ne me battrai pas pour qu'il prenne sa douche.

— Je ne serai pas inquiet dès qu'il y aura un autre homme dans son entourage. Un homme que je trouverai forcément louche.

— Je ne serai jamais convoquée par le principal du collège parce qu'il fait l'andouille en classe.

— On ne se disputera pas à cause de ses notes, de ses sorties ou de ses fréquentations.

— Je ne poireauterai pas quatre heures sous la pluie et dans le froid le dimanche pendant ses compétitions de foot ou d'athlétisme.

— Je ne prononcerai jamais la phrase maudite.

— Laquelle ?

— « C'est pas l'hôtel ici »

— En effet, elle est horrible. Je continue : Je ne ramasserai pas ses chaussettes sales et ses caleçons à côté du panier à linge.

— Je ne sentirai pas l'odeur du tabac froid dans ses cheveux ou son haleine. Elle ne me mentira jamais en me disant qu'elle ne fume pas.

— Je ne le surprendrai jamais en train de se...

— Ana ! Tu abuses !

— Je te jure que ça fait partie des angoisses de toutes les mères de garçons.

— Elle ne me ramènera pas un looser à la maison.

— Je n'aurai pas peur qu'il mette une fille enceinte à quinze ans.

— Je n'aurai pas peur qu'elle revienne enceinte à quinze ans.

— Non, mais moi oui... Bref. Je ne craindrai plus qu'il meurt avant moi.

— Je ne craindrai plus de mourir avant elles, et que mon départ les fasse souffrir, toutes les deux, parce que la mort d'un être cher, c'est la pire souffrance que l'on puisse éprouver, et au moins, ça leur aura été épargné.

Colin Maillard et chat perchéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant