UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ).

CHAPITRE XI.

        
           UNE VRAIE RUCHE !

    Le lendemain, un mercredi, Wendy fut conduite au bureau par Elliott. Ce dernier ne put masquer sa joie de la revoir. Son admiration pour elle était grandiose. Ensemble, ils convinrent de se revoir à midi car Wendy comptait faire un saut à l'usine où elle comptait entamer la fabrication de certaines chaises d'apparat dignes des palais et palaces.

  Occupée durant plus de deux heures, vers les coups de 11h 30, elle eut envie de passer aux toilettes. Elle n'avait plus revu la jeune femme en larmes et espérait qu'elle aurait réussi à se débarrasser de ses problèmes. Quels qu'ils soient ! En entrant dans les W.C., elle les trouva vides. Discrète et silencieuse  dans ses déplacements, elle se  choisit un box et y pénétra. Au bout d'une fraction de seconde, elle entendit une voix hachée et entrecoupée de sanglots étouffés. Il était évident que la personne cherchait à cacher ses pleurs mais trop triste elle n'y parvenait guère. Dans son excédent de peine, elle exteriorisait ses tourments. Involontairement. Ou peut-être se croyant seule et à l'abri des oreilles indiscrètes.

  - Le monstre !... Le goujat !... Qu'il brûle en enfer ! Des dessins.
Il veut des dessins.... Comment faire ? Avec ses menaces... Les vidéos... Et Don ! Mon dieu ! Que dois-je faire ?...

    Wendy s'en voulait. Elle ne devait pas écouter des révélations involontaires. De nature sensible et serviable, elle aurait aimé, d'une part, apporter aide et soutien à la personne mais d'une autre part, elle ne voulait en aucun cas l'embarrasser. Il était évident que la jeune personne avait des démêlés avec quelqu'un qui la faisait chanter. Était-ce quelqu'un sur place ou de l'extérieur ? Et si c'était encore, une fois de plus, Dave qui soudoyait ou faisait chanter une employée pour servir ses plans machiavéliques !? Cherchait-il à s'approprier ses plans ? De saboteur il devenait voleur !? Etait-il tombé si bas !?

    Déroutée par tout ce qui se bousculait dans sa tête, Wendy sortit, se lava les mains et partit dans le silence le plus complet. Elle espérait qu'occupée par ses soucis, l'inconnue ne prêterait nulle attention au bruit du jet d'eau d'autant plus que ses sanglots étaient forts au point de couvrir tout autre tumulte. Dans le couloir, elle rencontra Mary qui avait du mal à se retenir. La main placée devant sa bouche, elle tentait de s'éviter une scène. Wendy se disait que la société ressemblait à une vraie ruche en effervescence. Elle espérait que rien de mauvais ne ressorte de tout cela. Il lui paraissait incontestable que de lourds secrets se cachaient parmi le personnel. Trop occupée cette matinée-là, elle se promit d'en parler avec Sébastien.

   En arrivant au rez-de-chaussée, elle trouva Peter qui l'attendait devant son bureau, avec un bouquet de fleurs à la main. Il semblait contrarié à voir son visage crispé. Pourtant, en réalisant son arrivée, son regard s'illumina et les rides de son front s'effacèrent. Décidément, tout le monde étaient aux prises avec les vicissitudes de la vie ! Si superstitieuse, elle aurait cru que la société était maudite. Et si croyant à la magie, elle aurait songé à un mauvais sortilège. Or, réaliste et pragmatique, elle savait que tout était ourdi. Un mauvais esprit jaloux qui devait chercher à ternir et ruiner la renommée de la société.

   - Bonjour, Wendy. Vous me permettez de vous appeler Wendy sans trop de protocole ? la hella le jeune homme.

   - Bonjour, Peter, se contenta-t-elle de répliquer lui signifiant ainsi son approbation. Un problème ? Vous paraissiez soucieux.

   - Aucun. Je venais vous apporter ce bouquet de fleurs pour vous souhaiter la bienvenue et me rattraper. Comme convenu, vous m'avez donné une nouvelle chance.

   - C'est très gentil. Merci. Comme elles sentent bon !

   - Il y a encore ceci. Et dévoilant son bras droit qui était caché derrière son dos, il lui tendit une longue boîte couverte de papier cadeau de couleur rose.