CHAPITRE XLII.

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           CHEMINS CROISÉS.

           DEUXIÈME PARTIE.

    En chemin vers le club de l'oncle Sam, Peter ne cessa guère de jacasser tentant de dérider Wendy et de la pousser à devenir plus communicative et surtout plus encline à l'accepter, à faire de lui son meilleur copain et pourquoi pas le seul homme de sa vie. Ce qui était au début un simple plan pour s'approprier la bénédiction de son père devenait une vraie obsession. Faire de Wendy sa compagne ressemblait à la nécessité pure et simple. La voir lointaine, froide et indifférente était à chaque fois des coups de poignard à sa confiance en soi et sa certitude de combler toute femelle. Que cherchait-elle chez un homme ? Qu'est-ce qui pouvait constituer pour elle un attrait ? Il était beau et la chose ne l'intéressait apparemment point ! Il était riche mais cela ne l'attirait guère ! Il avait toutes les femmes à ses pieds et pourtant elle refusait de lui céder le moindre petit pouce de terrain ! Elle était une zone interdite ! Comment faite pour l'amadouer ? Quel était le secret ? Quelle formule magique réussirait à faire éclater cette carapace de déni ? Que n'aimait-elle pas en lui ? Sa détestation du travail du bois ? Tout le monde ne pouvait pas en être féru ! Devait-il trimer tel un esclave pour mériter son respect ? Il connaissait d'autres astuces pour la séduire. Il possédait d'autres dons pour la dérider, lui faire oublier ses inhibitions. Il était l'homme de la situation : la cajoler, l'aimer et la faire sentir femme jusqu'à la moelle. Malheureusement, sa froideur était impossible à... réchauffer.

   - Pourquoi ne pas avoir pensé à faire venir le chien ici ?

   - Tu ne comprends rien à rien, n'est-ce pas, Peter ? Un chien déprimé qui souffre de l'absence de sa maîtresse et qu'il faut encore déplacer pour le couper de ses amis ! Quand on est un ignare, il vaut mieux se taire au lieu de poser des questions déplacées !

  Elle était vraiment échauffée ! Contre lui ! Décidément, il ne la comprendrait jamais !

   - Pourquoi je n'arrive jamais à dire ou faire ce qu'il faut pour te plaire ? À croire que mon succès auprès des femmes est une pure
légende !

   - Tu n'as pas à me plaire ! Tu dois plaire à ton père que tu as déçu ! Tourne maintenant à droite. Arrête-toi devant le club sportif.... Voilà... Merci. Je fais vite.

   Tout en descendant de voiture, elle entendit le son d'une notification signifiant la réception d'un message. Consultant son mobile, elle y découvrit un SMS l'informant qu'un jet privé l'attendait. Puis tout de suite après elle reçut un appel :

  - Allô ! Comment va l'amour de ma vie ?

  - ..........

  - Je savais que tu ferais ça. Toujours prêt à me faciliter la vie.

  - .........

  - Oui, Mao est triste. Il est le plus sensible de tous, comme tu le sais et c'est la première fois que je les laisse seuls aussi longtemps.... Oui, oui. Je fais vite. Le temps de remercier Big Sam et je pars pour l'aérodrome. Bisous.

   Peter qui était descendu pour l'attendre devant le capot de la voiture sentit son cœur lui tomber dans le ventre.

  L'amour de sa vie !?

  C'était donc ça son secret !?

   Elle avait un copain ? Un amoureux ? Un amant ? Vivaient-ils ensemble ? Qui était-il ? Comment était-il ? Que lui trouvait-elle de particulier ? Pourrait-il rivaliser avec lui ? Que faire pour le lui faire oublier et le supplanter dans son cœur ? À voir la joie transcendante dans sa voix et l'éclat lumineux suintant à travers son beau regard gris il devait être quelqu'un de vraiment spécial et son amour pour lui paraissait grand, démesuré. Là où elle adoptait un maintien distant avec lui, elle devenait aimante, chaleureuse et câline. Même à travers le téléphone, on sentait cette électricité poignante et cette connexion parfaite. Ils se connaissaient bien. Toutes pensées qui l'asphyxiaient et provoquaient en lui des sentations de détresse, de faiblesse et d'impuissance.

UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant