CHAPITRE LVI.

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                 CONFLITS.

    Vidée de toute énergie, Wendy priait pour que tout soit seulement un cauchemar. Un affreux cauchemar dans lequel elle se débattait et duquel elle finirait par s'extirper. Ce qui arrivait était horrible, hideux, atroce. Mais aucunement injuste.

    Il fut un temps où Wendy accusait Dieu d'injustice. Avec le temps, la maturité et les multiples malheurs vécus avant d'atteindre la paix et la stabilité, elle avait compris, de façon indélébile, que tout ce qui arrivait, tout ce qui était vécu, était écrit, pour une raison claire et non fortuite : certains souffraient sur Terre avant de mourir et une fois ressuscités, au Paradis, ils jouissaient d'un bonheur éternel. D'autres vivaient d'affreux moments pour connaître la pleine saveur du bonheur gagné. D'autres encore souffraient pour faire preuve de foi solide, sûre et ancrée... Chacun son lot de souffrance. Chacun son type de récompense. Selon la force de sa foi, de sa patience et de sa résistance. Ici bas rien n'est gratuit, rien n'est aléatoire.

    Donc le premier choc passé, elle se consola avec la certitude que les malheurs qui se succédaient étaient un test, une épreuve, un examen en vue de  déterminer la force et la foi des éprouvés au premier degré qui n'étaient autre que Sam et Sébastien; et à travers eux, leur entourage, les individus qui leur étaient vraiment et sincèrement attachés. A savoir leurs familles et amis. Si soudés, ils triompheraient de toutes les vicissitudes de la vie et remporteraient tous les challenges.

   Rassérenée autant que faire se peut, Wendy s'agenouilla et pria. Avec ferveur. Avec conviction. Avec force. Sa foi en Dieu étant grande, elle savait qu'Il ne la décevrait pas. Dieu qui est proche de tout individu l'appelant, le priant, l'invoquant. Wendy se réfugiait toujours dans la prière. Communier avec Dieu était la meilleure façon de se relaxer, de se ressourcer et de se débarrasser de toute énergie négative. Nous rapprocher de Dieu et placer notre foi en lui est la seule clé à tous nos malheurs. Une fois plus calme et plus confiante, elle se leva, se positionna à la tête de Sam et lui tint ce discours :
  
         " Big Sam. Je crois comprendre la cause d'un tel sobriquet. Tu es vraiment Big. Pas seulement sur le plan physique. Non ! Tu es grand à l'intérieur. Tu es bon, sensible, serviable, chaleureux, généreux,... Ton âme est bonne. Voilà la vraie grandeur. Ta grandeur. Et c'est pourquoi tu vas triompher de ton mal. Tu vas vaincre cette paralysie. Malgre le pronostic des médecins. Dieu est le seul sauveur. Il aura pitié de toi. Dieu a toujours pitié de ceux qui l'implorent. Tu dois guérir pour les gens qui t'aiment. Ne te laisse pas aller ! Réagis ! Si ton moral est au top, il aura raison de ton incapacité physique qui est provisoire. Pour ce qui est de l'erreur médicale ou plutôt l'acte  criminel délibéré de la prétendue doctoresse, crois-moi, et je t'en fais le serment, elle le payera cher. Très cher. Elle y laissera toutes ses plumes. Tout ce que tu dois faire est guérir. Si tu y crois très fort, tu réussiras."

   Wendy, anxieuse et attendant la moindre réaction de Sam, ne vit point Strauss pénétrer dans la pièce, se positionner derrière elle et lever le bras pour lui asséner une bourrade dans le dos. En dépit de sa concentration sur Sam et sa tentative d'immersion dans son esprit pour lui insuffler force et détermination, elle sentit le danger et vive ainsi que l'éclair fit un bond à gauche et esquiva le traitre coup d'une désaxée à l'ego surdimensionné, une créature prétentieuse se prenant pour le nombril de l'univers. Même si Wendy avait conservé en son for intérieur une once de pitié ou d'hésitation avant de lui nuire, avec son geste et son audace, elle venait de tout faire choir. Au lieu de faire preuve d'humilité, de repentir et de venir présenter ses plus plates, excuses, elle osait encore attaquer, par derrière, en faible qu'elle était. De la bravache. Point de bravade et encore moins de bravoure. Une lâche se cachant derrière la fortune et le prestige de sa famille ignorant ceux d'une Wellington. Elle allait tomber de haut et valoir à son père une déconvenue phénoménale.

UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant