CHAPITRE LIII.

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          LES MALHEURS
                       SE
              SUCCÈDENT...
             ( 1ère PARTIE).

  Wendy avait décidé de passer la nuit au chevet de Sam. Donc, physiquement, elle était inactive. Toutefois, telle une fourmi infatigable, elle téléphona à l'homme de main de son grand-père. En effet, ce dernier lui avait remis un numéro qu'elle pouvait appeler de jour comme de nuit, pour tout motif. Sans hésiter, ni craindre quoi que ce soit. En dépit de l'heure, elle n'eut point peur de se montrer intrusive connaissant le genre d'hommes œuvrant pour le compte de son papy. Des hommes triés sur le volet et bons pour toutes les missions. Elle ne fut guère surprise de l'entendre lui déclarer se trouver sur place, face à la porte de la chambre de Sam. Un homme astucieux et méritant la confiance du grand  Raoul Wellington.

   - Mademoiselle ! Je suis à votre entière disposition.

  - Je n'en doute pas. J'ai une première mission pour vous. Voilà...

****************

   Sébastien fut conduit dans la clinique la plus proche et soumis à tous les tests, analyses, radios... Bref, passé au crible, on diagnostiqua un arrêt cardiaque ayant occasionné des lésions graves et presque incurables. Son état jugé critique, on le transféra deux jours plus tard en France. Évacué en hélicoptère, il fut placé dans une clinique haute gamme où médecins aux compétences confirmées et appareils de pointe promettaient les diagnostics les plus pointilleux et les soins hautement qualifiés. Rien ne fut laissé au hasard et aucun moyen ne fut jugé trop onéreux. Pour sauver Sébastien, on ne lésina sur rien. Il était entre de très bonnes mains.

  Raoul Wellington donna ses ordres pour que le jet-privé soit affrété dans les plus brefs délais et ainsi tout le monde fut en mesure de suivre le malade. Peter était tantôt d'un calme olympien, tantôt une boule de nerfs prête à éclater. Pour un rien. Il s'était trouvé comme cible Gabrielle qu'il attaquait à tout bout de champ. Isaac commençait à voir rouge; quant à Patricia, habituée trop longtemps à observer sans réagir elle se contrôlait avec grande difficulté. Parfois, elle avait des envies folles de lui asséner un soufflet tonitruant afin de le remettre dans de meilleures dispositions. Raoul admirait le flegme de la belle Gaby et dans un coin de son cerveau il se demandait comment était vraiment son fils Saül de qui sa petite-fille parlait beaucoup et qu'elle paraissait apprécier hautement. Ou du moins en comparaison avec son demi-frère, ce Peter qui avait tendance à trop remuer les choses. Et à trop abuser de la patience des gens autour de lui. Il saisissait enfin, et parfaitement bien, l'insistance de Wendy à le tenir à distance. Un vrai caméléon avec mille facettes. Le sûr dans toute l'affaire, pour Raoul, était de comprendre que le jeune homme était loin d'être fiable. En dépit des circonstances, il aurait dû faire preuve de plus de robustesse et d'endurance. Gaby elle-même en étant une femme, réagissait de façon plus sensée. Personne, dans leur entourage immédiat, n'aurait pu l'accuser  d'insensibilité, ni de froideur. D'une pâleur saisissante, elle était l'image même de cette madone emblème de la martyre.

   Si quelqu'un s'avisait de lui demander son avis sur Gaby, Raoul répondrait sans la moindre hésitation : " Une femme divinement belle. Et surtout authentique. Même si avec son métier elle a dû apprendre à maîtriser l'art de la duplicité et de la simulation. Son désarroi devant la maladie de Sébastien est palpable. Et surtout poignante. Seule une femme encore amoureuse peut ressentir cette angoisse. Pour moi, sa terreur est plus vraie que celle de Peter. Et le plus admirable est son incapacité, et l'absence de tout désir peut-être, de camoufler, de taire cet effroi."

   Raoul, selon les dires de Wendy, savait que Sébastien, son fils et son ex.femme étaient des gens adorables et tout à fait fiables. Donc, pour lui les affirmations de sa petite Wendy faisaient office de paroles sacrées. Et si, en contrepartie, elle éprouvait de vraies difficultés à placer sa confiance en Peter, donc il fallait impérativement tirer les conclusions qui s'imposaient : Peter avait beau être affecté par le malaise de son père, il tenait un rôle sordide et adoptait un maintien révoltant vis-à-vis d'une femme qui avait daigné s'excuser auprès de lui pour une... broutille ! Toutes ses doléances paraissaient surfaites, exagérées et injustes. Des allégations blessantes et infondées d'autant plus que rien ne l'autorisait à s'en prendre à elle.

UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant