QUE D'INCERTITUDES !
Sam fut si frappé par la vérité de Championne, par le poids de son sacrifice, qu'il faillit en pleurer. Rares étaient ces personnes aptes à faire preuve d'abnégation et d'altruisme. A une époque où l'intérêt personnel primait sur tout, où chacun restait centré sur le gain, sur l'acquisition des biens matériels, tomber de cette heureuse façon sur des individus encore pourvus de cette sensibilité frisait le mirage, l'utopie. C'est pourquoi de telles personnes devraient être honorées, admirées et respectées. D'où le revirement de Sam. Sa décision étant prise, il pria son infirmier d'aller lui chercher son ange-gardien. Autant battre le fer tant qu'il était encore chaud.
Ainsi Wendy se retrouva avec Sam, ou plutôt Big Sam le CONCILIANT, dans le jet privé affrété par les hommes de main de son grand-père. Dans son souci de préserver les intérêts de Sam, la jeune Wellington avait désigné un coach et un comptable pour gérer le club en attendant que Sam reprenne les rênes. Elle était sûre que les adhérents ne tourneront guère le dos à Sam, ni ne lui trouveront un remplaçant dans un autre lieu. Elle avait touché de près, leur fidélité. Sam n'avait donc plus aucun souci à se faire de ce côté. Même si avec sa nouvelle fortune, il était en mesure de prendre une retraite bien méritée et dormir sur ses pénates, ainsi que certains aiment le dire. Son avenir étant assuré, il lui fallait songer à sa guérison, à la possibilité de remarcher et pour que la chose réussisse, il lui fallait inclure dans sa vie des gens prêts à le soutenir et à lui prendre la main en cas de chute. Ainsi donc, on pouvait dire que tout était bien qui finissait bien. Reste à espérer que tout finira vraiment, absolument, parfaitement bien. Oui, espérer et... attendre. Attendre de voir venir.
Sam qui avait refusé d'effectuer le trajet aérien couché dans un lit avait été installé dans un fauteuil des plus confortables avec les jambes bien allongées devant lui et couvertes d'un plaid. Vêtu d'un pantalon de survêtement en coton léger bleu-marine et d'un t-shirt blanc, il resplendissait de vitalité. Rasé de près et sentant un parfum coûteux, il semblait assez rasséréné après avoir entendu l'histoire du patron de Championne. Une double perte, un double handicap et une double douleur. Lui au moins avait encore la possibilité de voir le soleil se coucher et se lever, de voir ses amis, d'entendre le chant des oiseaux, la voix de ses proches, le son de son téléphone sonner, s'entendre parler... Que de choses il était encore capable de faire ! Que de choses desquelles il pouvait encore jouir ! Sa mobilité atrophiée, il pouvait toujours se déplacer en chaise roulante alors qu'un aveugle risquait de se cogner contre tous les coins, de se heurter à tous les obstacles, de trébucher dans tout objet trainant sur le sol... Un sourd devait se sentir exclu du monde, hors du temps, évoluant dans une autre dimension étouffée et étouffante. Lui, il entendait la musique diffusée par les hauts-parleurs et admirait le ciel bleu, à l'infini...
- Tu vas bien Sam ? Tu as besoin de quelque chose ? s'entendit-il heller par la mélodieuse voix de son ange-gardien.
- Non, merci. Je ne manque de rien. Merci pour tout. Vraiment ! Je ne sais pas comment je te revaudrai tout ce que tu as fait et fais encore pour moi.
- Pense et applique-toi à guérir. C'est tout ce que je te demande.
- Je te promets de m'y appliquer. Je peux te poser une question ?
- Si c'est pour me dire pourquoi je veux t'aider...
- Non ! Non ! Je crois que j'ai compris ta personnalité. Tu aimes aider. C'est tout.
- Alors que veux-tu me demander ?
- C'est au sujet de ton patron...
- Sébastien !?
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UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ).
RomansaUne jeune fille, en apparence fragile avec sa petite taille menue et trop mince. Son métier ? Ébéniste et dessinatrice concevant les croquis de meubles de luxe. Ses hobbies? S'occuper de ses animaux, faire de la pâtisserie et jouer à la boxe. Une r...