REMETTRE
LES PENDULES
À L'HEURE.À dix heures, en revenant auprès de son patient, le docteur eut la mauvaise surprise de le trouver inconscient et immobile tel un mort. Sans aucun signe précurseur, son état s'était de toute évidence détérioré. Il regrettait de ne pas avoir pris au sérieux l'insistance de la dame de l'emmener à l'hôpital. Alertés, tous les concernés accoururent, Peter à leur tête. Voir son père raide et impuissant lui porta un coup au cœur mais il se cuirassa contre toute émotion superflue. Il s'était fixé un but et il devait s'y conformer. Il avait tenté toute la nuit d'entrer en contact avec sa mère mais elle restait injoignable. Dieu seul savait où elle était. Il avait téléphoné au majordome sur son numéro personnel après avoir désespéré de joindre la maison et il lui avait appris que sa mère avait donné au personnel un congé d'une dizaine de jours et qu'elle était partie en villégiature avec des amies pour se reposer. Elle avait parlé d'une station thermale sans trop donner de détails. Peter qui connaissait sa mère sentait bien qu'il y avait anguille sous roche mais tant qu'il ne réussirait pas à entrer en contact avec elle il ne saurait guère de quoi il était question. Par ailleurs si elle préférait agir seule sans le tenir au courant alors il en ferait de même. Il n'était plus le petit enfant attendant toujours que sa maman vole à son secours. Pourtant il aurait aimé apprendre de sa bouche si elle était parvenue à influencer la décision de son mari quant au testament concernant l'héritage. Il était toutefois temps de compter sur ses décisions. Et pour commencer, il lui fallait jouer le jeu jusqu'au bout.
- Docteur, s'il lui arrive quoi que ce soit, je vous tiendrai personnellement responsable. Vous auriez dû songer à le transférer dans la meilleure clinique de la région.
- J'ai agi au mieux de mon patient et je suis prêt à en assumer toutes les conséquences. Son état était plus que stable et normal. Quelque chose a dû se produire. Il avait lui-même refusé d'être placé dans une clinique. Madame lui a parlé et elle peut témoigner de la véracité de mes propos.
- Vous devriez vous calmer et laisser le docteur faire son travail, intervint Gaby cherchant à calmer les esprits échauffés.
- En effet, renchérit Isaac. D'ailleurs, un bateau est déjà sur place.
- Les brancardiers arrivent, annonça Raoul qui venait d'arriver dans la pièce étant parti veiller à ce que le nécessaire soit fait en vue de secourir Sébastien. Restons calmes et prions pour que Sébastien reprenne conscience et dépasse ce nouveau malaise. Crier et s'accuser les uns les autres ne mènerait à rien.
- Facile à dire ! Il n'est pas votre proche. Mais c'est mon père !
- Nous en sommes tous conscients et compatissons à votre douleur, mon garçon. Or, il faut être lucide et garder en vue le plus important : la santé de votre père. Toute autre considération serait une perte de temps. Allez-y messieurs, coupa-t-il court à toute protestation en s'adressant aux urgentistes qui venait de s'encadrer dans l'embrasure de la porte.
Les nouveaux venus s'empressèrent de placer le patient sur le brancard et de l'y sangler. Comme la villa était au bord de la mer, on l'emmena sur le ponton où un bateau l'attendait et de là fut levé le cap vers l'hôpital. Raoul avait déjà demandé de préparer son yacht et tout le monde embarqua pour suivre Sébastien qui n'avait montré aucun signe de reprise de conscience. Le pire était à craindre. Gaby était une boule de nerfs prête à craquer. Patricia, sa mère, avait beau la raisonner et chercher à la rassurer, elle se heurtait à une terreur incontrôlable. Jamais elle n'avait vu sa fille aussi effondrée, aussi fragilisée... On eut dit que c'était son mari et non son ex. qui luttait pour sa survie. Isaac, très compréhensif, lui avait conseillé de la laisser exprimer ses émotions librement. Depuis sa réconciliation avec son ancien gendre, il ne jurait que par lui. Il avait exprimé de vifs et sincères remords quant à sa haine et sa rancœur. Ils auraient pu effectuer du si bon travail s'ils avaient songé à combiner leurs efforts ! Bien évidemment si dans sa bêtise il ne l'avait pas rejeté et perdu par la même occasion sa fille ! Heureusement qu'il s'était rattrapé. Il se consolait avec l'idée :" Tout est bien qui finit bien" tout en espérant que ce soit le cas pour ses malaises. Au fond de lui, quelque chose lui soufflait que tout finirait par s'arranger. Une crise passagère... Du moins il l'espérait...
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UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ).
RomanceUne jeune fille, en apparence fragile avec sa petite taille menue et trop mince. Son métier ? Ébéniste et dessinatrice concevant les croquis de meubles de luxe. Ses hobbies? S'occuper de ses animaux, faire de la pâtisserie et jouer à la boxe. Une r...