CHAPITRE XXIV. PARTIE I.

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       MULTIPLES SURPRISES....

    Sébastien avait retenu trois  places en première classe sur le vol en partance pour Chicago. Son idée avait été de se trouver sur place pour veiller à l'installation des meubles. Il n'allait pas attendre la dernière seconde pour aller inspecter la superficie allouée par les organisateurs. En homme prévoyant, il plannifiait tout à l'avance veillant au grain et tendant à tout réussir. Son ambition de réussir se trouvait encouragée par le travail assidu et l'engagement illimité de Wendy. Son admiration était phénoménale et sa surprise davantage. Comment une seule employee récemment recrutée pouvait se trouver plus soucieuse du devenir de l'entreprise que son propre fils !?

   Dans une introspection, Sébastien découvrait que Peter avait été trop gâté et de ce fait il ne possédait guère le profil d'un dirigeant, d'un décideur, d'un responsable. Avant, il se contraignait à ignorer les défauts de son fils et n'y voir que le manque d'expérience et de maturité ; or, depuis l'arrivée de Wendy, il avait un flagrant contre-exemple qui lui démontrait, si besoin de preuve tangible, que tout était question de conscience. Que la personne soit propriétaire ou simple employée, seul son degré de conscience la motivait. Avait-il pousse Peter sur des voix inaccessibles pour ses forces ? Attendait-il de son fils un revirement qui tardait à venir ? Peter avait-il donné tout ce qu'il avait dans le ventre et ses compétences se retrouvaient à sec ? Avait-il failli dans son affection ?...

  Sébastien se retrouvait face à de muttiples questions et points d'interrogations auxquels il lui était impossible de répondre. Il se promettait de jouer cartes sur table avec son fils dès la fin de l'exposition et le retour à Paris.

  De son côté, Peter sentait bien que son père devenait distant pour ne pas ainsi dire méfiant. Et cette sensation d'étrangeté de la part de son père le confirmait dans sa méfiance à l'égard de Wendy le renforçant dans son désir de la dominer en faisant d'elle sa partenaire. Convaincu de son impuissance à la faire chanter, il projetait de modifier son comportement classique envers les filles. Avec elle, il devait jouer le vrai et grand jeu de la séduction. Il en allait de son avenir et du bonheur de sa mère. Par ailleurs, supporter ses jérémiades et remontrances ne lui disait rien. Annie était une maman... unique. Mais une fois déçue, elle dévoilait un visage de chipie. Alors, autant ne pas s'y exposer ! Peter aimait sincèrement son père et avait comme vœu de le rendre toujours fier de lui. Parfois, il faisait des choses... bêtes qui risquaient de l'exposer non pas au courroux paternel puisque Sébastien se montrait constamment compréhensif et surtout prêt à offrir son pardon, mais plutôt exposer ce père si aimant à une déception, une peine et même des regrets. Oui, parfaitement du moment que Sébastien se remettait en question se demandant s'il avait failli quelque part dans l'éducation de son cadet. Peter était un homme pervers, un être à double visages; or, quand il s'agissait de son père - ce cher père si dévoué - il se sentait prêt à se saigner pour lui faire plaisir. Pour lui, "bousculer" les filles était une façon comme une autre de les pousser à donner le meilleur d'elles-mêmes même si au bout du compte il demeurait le seul à profiter de leurs efforts. Non ! Rectification! Pour lui, pour apaiser sa conscience, c'était une affaire de donnant-donnant chacun y trouvant satisfaction. Pour le moment, le plus urgent était de surprendre son père. Agréablement, cela s'entend !

   Sébastien était assis dans le jardin lorsque un pincement le prit à la poitrine. Sa cage thoracique comme se rétrécissant l'empêchait d'aspirer de l'air. Alarmé, il se contraignait à respirer doucement et lentement. Il n'avait pas intérêt à retirer sa révérence à un pareil moment. Il ne le fallait surtout pas ! Il avait encore tellement de choses à accomplir. Pour les siens. Pour sa famille. Pour ses employés. Il désirait se rassurer sur leur sort avant de....partir.

   Se massant la poitrine, il tenta de se rappeler la belle époque. Surtout garder espoir et demeurer fort tel ce roc contre lequel quiconque venait se reposer, souffler, se ressourcer avant d'aller de l'avant. Surtout ses amis, proches, employés et bien entendu, Annie et Peter. Aussi loin que le ramenait sa mémoire, pourtant infaillible, jamais Gaby, ni Saül n'avaient sollicité son aide. Décidés et volontaires, ils prenaient sur eux et assumaient leurs responsabilités sans geignement, ni plainte. Trop indépendants et fiers, ils s'isolaient pour épancher leur peine et panser leurs blessures. Anologie partagée avec les chats, ces beaux et doux félins capables de se soigner seuls.

UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant