CHAPITRE XXX.

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           RAPPROCHEMENT !!!

     La semaine passa si vite pour les King que chacun crut à un rêve.

    Rentré chez lui le surlendemain de son malaise, Isaac crut son bonheur un mirage. Voir sa fille à la maison, après tant d'années, le combla de satisfaction et hâta sa guérison. Il organisa le soir même un dîner familial auquel toute la famille était conviée. Y compris Saül. Ce dernier fit la connaissance de ses cousins et de leur mère. Voir tous les membres rassemblés autour de la table du repas ramena Isaac à une époque bénie où les rires étaient un lot quotidien. Il était vrai que l'âge avait eu raison d'eux mais l'affection était la même. Il avait vieilli avec sa chère Paty, ses enfants n'étaient plus de la toute première jeunesse et maintenant ses petits-enfants égayaient l'assemblée. Ils ne paraissaient pas très proches, ni très complices, or il ne perdait pas l'espoir de les voir devenir les meilleurs amis du monde. Des jeunes gens issus de la même famille, bien élevés, cultivés et exerçant des métiers honorables et lucratifs ne pouvaient que se trouver des points communs. A condition de vouloir se connaître. Isaac ne désespérait point comptant donner un coup de pouce au destin. Il avait déjà un faible pour Saül, un jeune homme impressionnant. Comme sa mère. Ils allaient être tous très heureux. Et il valait mieux déblayer le terrain le soir même en vue d'édifier une belle relation. Il n'avait que trop fauté, trop tergiversé, trop attendu ! Le temps était au... colmatage.

   - Je suis très content de vous voir tous réunis autour de moi et autour de cette table qui a été le témoin de beaucoup de joyeux repas. Du temps de ma chère Gaby, commença Isaac au moment du dessert et du café. Depuis son départ, dans ma colère et ma peine, j'ai cadenassé mon cœur et me suis montré impitoyable avec mes enfants, Ronald et Robert. Quoi qu'ils fassent, je n'étais jamais content, jamais satisfait. Mon air rébarbatif et mon ton tranchant ne les a pourtant jamais démotivés, toujours courant derrière des opportunités de nous faire gagner des affaires, des projets et donc de l'argent. Grâce à mes fils, des hommes capables, notre firme est considérée comme la plus fiable. Je tiens à les remercier pour leur dévouement et leur patience. Mais surtout, surtout, pour leur amour. Cela paraît contradictoire avec mon comportement, toutes ces années, mais j'ai toujours aimé mes enfants. Ils se sont peut-être dit que je ne les ai jamais aimés, ne me suis jamais soucié d'eux... Qu'après Gaby, aucun d'eux ne pouvait me satisfaire. Je me rends compte que j'ai très mal agi et pourtant votre confiance m'est restée acquise. Je tiens à m'excuser pour toutes ces années perdues....

   Devant les protestations de ses enfants qu'il coupa court en levant la main, tout le monde se tut et il put enfin poursuivre son discours :

  - Je tiens d'abord à m'excuser pour la peine et l'agitation que j'ai causées suite à mon malaise. Je tiens aussi à m'excuser pour vous avoir testés en faisant semblant d'être toujours inconscient lors de votre visite. J'avais repris conscience et voulais instamment savoir ce que chacun de vous pensait de moi. Mon crime est grave car je ne le regrette pas. J'ai découvert ainsi que chacun d'entre vous, Patricia et mes garçons, m'aiment malgré mes défauts. Rien que pour ça, j'aurais été heureux de mourir. Mais comme Dieu a décidé de rallonger ma vie, j'ai décidé, et c'est la troisième grande nouvelle que je tiens instamment à vous annoncer : je prends définitivement ma retraite. Désormais, je vais sillonner le monde avec ma chère Paty. Il est grand temps de vous passer les rênes et je suis plus que convaincu que vous serez à la hauteur. Je n'en doute pas un seul instant.

   - Papa, il ne faut pas..., commença Ron après avoir consulté son frère du regard.

   - Si, il le faut, l'arrêta son père. J'ai fait mon temps. Et même plus encore. Le moment de vous passer le flambeau est venu. Shauna, avec les avocats de la société, s'occupera de tout légaliser. Je les verrai demain, ici même et nous ferons le nécessaire. Ce sera en quelque sorte un testament. Mais un testalent qui prendra cours de mon vivant...

UNE FILLE PAS COMME LES AUTRES. TOME I. (TERMINÉ). Où les histoires vivent. Découvrez maintenant