Chapitre 35

4 0 0
                                    

Je n'ai jamais connu de soulagement aussi grand que celui que j'éprouve  lorsque enfin, j'atteins les portes vitrées du Starbucks, échappant à la pluie battante dans laquelle j'ai couru de longues minutes. Le ciel gris, les gros nuages et la forte précipitation qui s'abattent sur la ville donnent l'impression de retourner en plein mois de novembre. Je hais ce genre de journée.

Je pousse la lourde porte d'entrée et par respect pour les agents d'entretien, attends quelques secondes sur le paillasson afin que mon coupe-vent s'égoutte. J'inspecte ensuite les larges écrans suspendus au-dessus des comptoirs, affichant le menu. Ma petite taille ne me permet pas de voir grand-chose face à la foule considérable de gens agglutinés dans l'entrée. Je jette un coup d'œil à la salle quasiment pleine, et prie pour trouver une place afin de ne pas être contrainte de retourner dehors. Presque vingt minutes plus tard, me voilà avec mon caramel macchiato dans les mains à roder dans les allers, à l'affut de la moindre place libre. La tâche n'est pas simple. Trois tables me filent entre les doigts par manque de vitesse et j'aurais surement pété un câble si la quatrième ne me serait pas revenue. Je remercie mon étoile et m'installe à l'étage, près des baies vitrées sur une table de deux. Mon sac aux pieds, rempli d'achat de seconde main, je souffle sur mon café afin de le laisser refroidir. J'observe la pluie un instant qui est bien plus agréable à regarder lorsque l'on est à l'intérieur. 

Une tête aux cheveux noir de jais passe alors dans mon champ de vision et je suis amusée de découvrir un Chris bien embêté au milieu de la salle, cherchant presque aussi désespérément que moi il y a quelques instants une table libre. Je sors mon téléphone de la poche de ma veste et tape, le sourire aux lèvres.

Loulou le pou
Ton café sera froid le temps que tu trouves une place assise
.

Comme je l'espérais, Chris sort son téléphone immédiatement suite à l'envoi de mon message et je l'observe sourire en lisant ces quelques mots. Il se retourne et inspecte la salle au peigne fin, jusqu'à ce que ses yeux se posent sur moi. Il traverse la distance qui nous sépare en évitant les corps humains qui s'activent puis s'arrête devant moi.

-Puis-je vous tenir compagnie ?

-Vous pouvez.

Il s'installe sur la chaise face à la mienne et souffle de soulagement.

-Oh pitié ne me dit pas que tu as pris un thé glacé, m'exclamais je soudainement en observant le contenu de son verre.

-Je n'aime pas le café.

-Quel est l'intérêt de venir ici si tu ne bois pas de café ?

-Leurs gâteux sont bons à se taper la tête contre la table, se défend-t-il en m'indiquant d'un signe de tête la part posée derrière son gobelet.

Je lève les yeux au ciel puis trempe mes lèvres dans mon café. Encore bien trop bouillant, ce dernier me brûle la langue.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? Demandais je, curieusement.

-Ma sœur a un stage de foot cet après-midi, je dois la chercher d'ici trente minutes et j'avais faim. Et toi ?

Je lui indique le sac à mes pieds du regard et l'informe que je me suis perdue dans une brocante. J'ai alors de la peine pour les brocanteurs et leurs stands qui ont dû être, depuis mon départ, inondés par la pluie.

-Qui fait encore des brocantes à part les collectionneurs de verres et les vieilles mamies à lunettes ?

Je me mords l'intérieur de la bouche pour ne pas sourire et enlever toute crédibilité à mon regard noir. Il attrape mon sachet sans que je puisse l'en empêcher et se met à détailler le contenu en l'exposant sur la table sale.

TwinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant