Twins

Chapitre 72

Je me retourne doucement et distingue la silhouette de Chris, à quelques mètres de moi. Sa tenue de sport et ses cheveux dégoulinant de sueur m'indique qu'il est en pleine séance. Ce mec est incroyable.

—Euh, je devrais attendre en haut et guetter l'arrivée de Sam et d'Isaac, balbutiais je maladroitement à mes parents en guise d'excuse pour m'éclipser rapidement.

Je supplie ma mère du regard pendant que mon père analyse Chris de fond en comble, cherchant la moindre trace qui pourrait le laisser penser que me laisser seule avec lui serrait une mauvaise idée.

—C'est le garçon avec qui tu cours ? 

J'acquiesce timidement et danse d'un pied à l'autre. Ce moment est terriblement gênant.
Finalement, ma mère me surprend en acceptant et traîne mon père dans les escaliers. Elle me fait un clin d'œil avant de se tourner, même si je sais que mon intimité sera de courte durée dès le moment où elle m'interrogera soucieusement en rentrant.

—Il faut être fou pour courir sous une chaleur pareille.

Maintenant que je suis près de lui, je remarque facilement qu'il doit courir depuis longtemps. Sa respiration est saccadée, sa gourde transparente me laisse apercevoir un fond d'eau et son tee-shirt est tellement mouillé qu'il colle à l'intégralité de la peau de son torse. Je dois faire preuve d'un effort colossale pour ne pas loucher sur ses abdos bien dessinés par son débardeur.

—Et il faut être fou pour s'introduire sur une plage privée en plein été.

—Touchée

Il rigole doucement avant de regarder derrière moi. Je crains, le temps de quelques secondes, que mes parents soient en train de nous épier de la plage, mais Dieu merci, je ne trouve aucune trace d'eux lorsque je me retourne.

—J'ai le droit de te prendre dans mes bras ou tu ne veux pas que j'abime tes jolies boucles ?

—Abrutie.

Je m'avance près de lui et enroule son cou de mes bras. Au diable la transpiration ! Il descend ses bras le long de ma taille et me serre contre lui. J'ai l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des mois, alors que ça ne fait qu'une semaine et que nous parlons tous les jours. Pour autant, voilà des jours que je rêvais de ce câlin.
Je blottis ma tête contre son cou, me laissant une vue sur ses biceps. Ce mec est incroyable. Je tourne l'œil sur son brassard et tente de lire le titre de la chanson en cours d'écoute. Mes orifices sortent de leurs orbites lorsque je distingue le nom de Justin Bieber à côté de la pochette d'un album que je ne connais que trop bien.
Je sors précipitamment de son étreinte et saisis son bras pour analyser l'écran de son téléphone.

—Dites moi que je rêve.

Il arrache son bras de mon emprise alors que je hurle de rire. 

—C'est ta faute. Quelle idée de parler en parole de chansons bordel ? 

- Rien ne t'obligeait à les écouter. 

Il ouvre la bouche pour rétorquer quelque chose mais la ferme rapidement n'ayant rien à répondre. Et pour une fois, je sais que j'ai gagné.

-Je suis si fière, déclarais je une main sur le cœur. 

Il souffle et finit par mettre son téléphone en veille, n'appréciant probablement pas que je fixe mon regard sur son cellulaire, au lieu de le poser sur lui.

—Tu viens faire ce que tu m'as expliqué ? me demande-t-il plus sérieux.

Je hoche la tête en guise de réponse. Je n'ai pas pu m'empêcher de lui demander son avis lors d'une de nos conversations téléphoniques. Cette décision était lourde à prendre et j'ai aimé qu'il m'ait dit que l'océan pouvait attendre encore une éternité le temps que je sois prête.