Chapitre 41

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Après avoir répondu au message d'Anastasia, lui assurant que tout va bien et qu'elle a plutôt intérêt de rester avec Isaac plutôt que de venir me chercher, je me dandine jusqu'à la piste de danse, une nouvelle fois. Un verre toujours à la main, je commence à me déhancher en rythme, ondulant mon bassin et balançant mes bras. C'est devenu ma nouvelle passion. Les soirées auxquelles nous allions avec Ani étaient si différentes. Elles étaient plus tranquilles, moins farfelues. Il n'y avait pas assez de mode pour créer une piste de danse, mais il y en avait trop pour oser se trémousser à la vue de tous. Ani avait l'habitude de socialiser avec tout le monde tandis que j'avais toujours un peu de mal à parler, et rester le plus souvent collée à ses baskets.

Soudain, un large frigo me percute et je manque de faire la bise au parquet. J'ouvre alors mes paupières et mes yeux roulent sous ces dernières lorsque je m'aperçois que ce n'est autre que Matt qui me fait face.

-Tiens, une meuf déchirée, sourit il.

Son ton n'est pas sarcastique ou moqueur, au contraire, il se veut blagueur et détendu. Sauf que je suis tout sauf blagueuse et détendue en sa compagnie.

-Tiens, un connard.

Il fronce les sourcils et semble chercher du second degré dans ma voix. Dommage, il n'y en a pas.

-T'as dit quoi ? 

-Tu m'as très bien comprise, bouffon.

Je ne me reconnais pas dans ces paroles. Or ce soir, mes émotions sont décuplées. Je n'en ai donc strictement rien à foutre d'être vulgaire avec lui. Je tente de le contourner, ne souhaitant pas avoir une quelconque conversation avec lui mais il se plante devant moi, déterminé, en me retenant par le poignet.

-C'est quoi ton problème ? 

Le pire, c'est qu'il ne comprend pas.

Pathétique

-Lâche moi. 

-Non, dis moi c'est quoi ton putain de soucis avec moi ? 

A croire que je suis le problème. Mon sang ne fait qu'un tour.

-Le problème c'est que tu t'amuses à tourner autour de ma meilleure pote alors qu'on sait tous les deux que d'ici deux semaines, t'en auras plus rien à foutre !

-Tu dis n'importe quoi !?

Le ton monte, il s'énerve lui aussi.

-Je peux savoir ce que t'en sais ? reprend t-il. T'es ni pas dans sa tête ni dans la mienne. Donc t'as pas ton mot à dire. Si j'ai envie de trainer avec Sam, je le fais. Je fais ce que je veux bordel, avec ou sans ton consentement !

Il a en partie raison, mais je ne me démonte pas. Je m'y connais en matière de facette. Je sais reconnaitre quand quelqu'un se peint un masque sur le visage. 

-Sam est une personne incroyable qui a déjà bien trop souffert à cause de toi. Tu profites de sa naïveté, mais elle est trop aveuglée pour s'en rendre compte. Et devine quoi, c'est à ça que je sers, l'éclairer sur ce qu'elle n'est pas capable de voir.

-Mais c'est à toi d'ouvrir les yeux ma pauvre. Tu l'as déjà prévenue, elle ne t'a pas écouté, maintenant, tu dégages. 

-Je t'interdis de me parler comme ça.

Il s'approche tout près de moi et j'ai un mouvement de recul. Putain son mètre quatre-vingt-dix est quand même vachement imposant.

-Et qu'est-ce que tu vas faire salope ?

Une folle envie me prend de lui sauter au visage et de lui arracher les yeux. Il me défie du regard, un petit sourire satisfait au coin des lèvres. Il n'en a rien à foutre de Sam. Il ne vaut pas mieux que sa grande copine, il ne fait que manipuler les gens à sa guise.

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