Chapitre 73

11 1 0
                                    

( Il faut imaginer la chanson comme une bande son finale du livre, c'est pour ça qu'il est nécessaire de l'écouter après la lecture du chapitre *n'est ce pas Mélissa*. Cette dernière est tirée d'un de mes films favoris, je la trouve incroyable, j'espère que vous l'apprécierez tout autant ;)


—Je le savais ! crie victorieusement Sam lorsque je me retourne vers elle, les joues rosies.

Elle brandit son poing en l'air de manière absurde tandis qu'Isaac regarde le spectacle, les mains dans les poches. Je m'approche d'eux à grandes enjambée puis les saisis tous les deux par les avants bras afin de les entraine en direction de la baie.

—Tu as intérêt à tout me raconter, ajoute simplement Sam en m'emboitant le pas, avec les détails.

Je ne lui réponds pas, trop embarrassée pour sortir la moindre répartie sanglante et accélère la cadence.

Nous arrivons au pied des escaliers en moins de deux et face à cette vue, je me demande comment j'ai fait pendant six mois pour ne pas être venu ici plus souvent. Le soleil est déjà bien haut dans le ciel et la privatisation de cette plage permet d'écouter tranquillement le bruit des vagues qui s'écrasent contre le sable humide, sans être perturbé par les cris des enfants ou les musiques bruyantes des uns des autres. C'est si agréable.

J'ai l'impression d'avoir six ans lorsque je me déchausse et que je m'élance sur le sable chaud. Je cours vers mes parents sans me soucier des petits bouts de coquillages qui me scarifient les pieds. Le vent fait voler mes boucles blondes et j'apprécie le fait de retrouver un peu de fraicheur. Chaque parcelle de mon corps me parait infiniment libre.

Mes parents ont pris place au loin sur une digue qui surplombe la mer. Je ne prends pas la peine de remettre mes chaussures et parcours les grosses pierres et cailloux à pieds nus. Les ondulations de l'eau m'éclaboussent et je suis frigorifiée par sa température. Je me rappelle alors pourquoi j'ai toujours préféré les piscines.

Camille c'était tout l'inverse, elle adorait la mer. A chaque vacance scolaire, mes parents posaient tous les deux un jour de congé afin de prendre la voiture et de parcourir des centaines de kilomètres pour apercevoir ce petit bout d'océan. Je n'étais pas une grande fane de ces sorties, surtout lorsqu'elles se déroulaient pendant les vacances d'hiver. Je ne voyais pas l'intérêt de rester plus de 5h dans une journée assise à l'arrière de notre petit véhicule, pour observer de loin de l'eau. Cam', c'était le contraire. Elle attendait ces excursions avec beaucoup d'impatience à chaque fois et malgré la température et les interdictions de nos parents, elle arrivait toujours à tremper ses pieds dans l'eau de mer. En été, elle passait la journée dans l'eau avec mon père tandis que je préférais rester sur le sable chaud à faire des châteaux ou à enterrer mes jambes, avec ma mère.

C'est donc tout naturellement que j'ai décidé qu'on ferait ça ici.

Lorsque j'arrive au niveau de mes parents, je me retourne vers mes deux amis. Je suis amusée de voir qu'eux aussi ne portent plus de chaussures. Sam s'engage sur le chemin de pierres tandis qu'Isaac atteint le bout de ce dernier. Eux aussi ont dû courir.

J'entoure de mes bras les épaules de mes parents et pose ma tête entre eux.

—C'est vraiment beau, murmurais je, comme pour ne pas réveiller le paysage. 

C'est hypnotisant. Je pourrai regarder ce tableau pendant des heures. C'est peut-être pour ça que Camille adorait venir ici et surplomber les environs sur les épaules de mon père.

—Tu détestais ça, sourit ce dernier sans cacher une pointe de nostalgie dans la voix.

—Maintenant j'aime bien.

TwinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant